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Soutenance de thèse : "Séparer et punir. Les prisons françaises : mise à distance et punition par l'espace"

Publié le 18 novembre 2009 par Geo-Ville-En-Guerre @VilleEnGuerre

Olivier Milhaud (voir son site) soutiendra sa thèse de doctorat de géographie intitulée Séparer et punir. Les prisons françaises : mise à distance et punition par l’espace, le lundi 30 novembre 2009, à 14h30 à l'Université de Bordeaux III (Amphithéâtre de la Maison des Suds, campus de Pessac). Une géographie de l'enfermement qui confronte les concepts d'espaces clos, d'enfermement, d'imaginaire spatial... aux espaces carcéraux. Olivier Milhaud est d'ailleurs l'un des chercheurs participants au programme TerrFerme (qui analyse les dispositifs contemporains de l'enfermement).
Résumé :
La prison est une peine géographique : elle punit des populations détenues en les tenant à distance de leurs proches et en les confinant dans des lieux clos et segmentés. En même temps, le dispositif spatial de la prison cherche à réinsérer le détenu dans la cité, à maintenir ses liens familiaux. D’où un jeu entre distances et proximités, continuités et discontinuités. L’étude de la carte pénitentiaire française montre diverses formes de mise à distance des détenus. En dépit de proximités avérées entre la plupart des prisons et les bassins de population ou les voies de communication, les détenus et leurs proches vivent l’incarcération comme une mise à l’écart. Ces distanciations s’accroissent au niveau local : les élus et les riverains interrogés souhaitent souvent éloigner les nuisances des prisons, voire cacher le stigmate carcéral – d’où la délicate insertion des établissements dans leur « territoire d’accueil ». L’espace architectural des prisons accentue cette obsession séparatrice : démarquer le dedans du dehors et séparer les détenus entre eux. Une trentaine d’entretiens sur le vécu de l’espace carcéral menés dans cinq établissements confirme la force de la discontinuité dedans/dehors, mais nuance les discontinuités internes. Certains détenus arrivent à circuler dans la prison, beaucoup moins à s’approprier un espace garantissant sécurité, intimité ou vie sociale. La prison se présente donc comme un dispositif de séparation, plus que de relégation : elle coupe les détenus de leurs proches et les empêche de partager un espace commun entre les murs. Cette thèse invite ainsi à repenser les géographies de l’exclusion plus en termes de discontinuités que de distances.
Voir un résumé plus long de cette thèse.
Membres du jury :
Gilles CHANTRAINE, Chargé de recherche, CNRS, Lille.
Guy DI MEO, Professeur, Université Bordeaux 3, directeur.
Georg GLASZE, Professeur, Université d’Erlangen.
Michel LUSSAULT, Professeur, ENS-LSH, Université de Lyon, rapporteur.
Denis RETAILLÉ, Professeur, Université Bordeaux 3.
Jean-François STASZAK, Professeur, Université de Genève, rapporteur.

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