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Brice P. Ngabellet : Le totem du roi

Par Gangoueus @lareus
Brice P. Ngabellet : Le totem du roi
Odile Levachelier est emportée par la puissance d’un étrange rêve. Un professeur émérite d’une grande université française est possédé par l’esprit d’un grand roi d’Afrique centrale sur lequel porte ses travaux. Le cartésien abandonne l’orthodoxie de la recherche scientifique pour répondre aux aspirations de l’esprit de Ntalamoussa et embarque une dizaine d’étudiantes dans une mystérieuse quête : Rechercher le totem perdu du fameux roi du Ki-Kôta.
En effet, dans une rencontre s’inspirant le fameuse partie de dupes entre le Makoko (*) et l’explorateur italien Savorgnan de Brazza, le totem du roi Ntalamoussa est transmis par mégarde à un aventurier européen qui repart avec le précieux sésame sur son continent sans véritablement mesurer le caractère impie de son geste. Rien ne sera plus comme avant dans ce Royaume Ki-Kôta où le pouvoir mystique du roi perd de sa force suite à cette forfaiture. Le projet de l’équipe d’étudiantes - dont Odile assume le leadership - qu’a créée le professeur Fritz, est de retrouver, en fonction d’un certain nombre d’éléments, le parcours de la fameuse peau de lion dans l’espoir secret de la renvoyer au Ki-Kôta.
Ce texte est assez déroutant. Et il est une chose capitale à ne pas oublier en lisant ce livre : il s’agit d’un rêve. Parce que la cohérence n’est pas le maître mot de l’ouvrage de l’auteur congolais. Si on s’extrait du rêve. Ce roman s’apparente à une quête des origines qui prend une tournure singulière. Celle d’une jeune femme blonde aux yeux bleus qui possède par son père des origines africaines. Ce dernier a rompu la chaîne du transfert de l'héritage familial et il a rejeté cette culture africaine. Cependant, les esprits n’ont pas dit leur dernier mot.
Ngabellet pose la question de tous ces symboles, ces objets d’arts sacrés africains dont certains ornent encore les plus grands musées européens ou américains. Leur charge symbolique pour un peuple, et les méfaits de leur subtilisation par les européens.
Le culte des ancêtres est très présent dans ce texte. Ngabellet manipule ce matériau, cette démarche avec beaucoup d’aisance, et le rêve est la meilleure façon pour les mânes de répondre aux vivants. Les morts parlent aux vivants. Cependant, la lecture n’est pas très enthousiasmante. On a du mal à suivre les dix étudiantes dans leur pérégrination. On a du mal suivre les raccourcis pris par l’auteur. On a du mal à s’attacher aux personnages de ce roman. Les dialogues ne sont pas percutants, ils manquent tellement de chose… Seule demeure, en terminant cet ouvrage, une certaine confusion dans mon esprit.
Dommage.
(*) Titre des rois batékés dont l’un des représentants signa un accord de protectorat avec l’explorateur Savorgnan de Brazza en 1880.
Brice Patrick Ngabellet, Le totem du roi
Edition L’harmattan, Collection Encres noires, 173 pages, 1ère parution en 2009

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