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Olé n°160 : Et au milieu coule une civière…

Publié le 18 novembre 2009 par Toreador

Cujus regio ego, cujus religio

La guerre Peillon / Royal a quelque chose de drôle. Déjà, elle divise un courant qui s’intitule « l’Espoir à Gauche », et qui prônait il y a peu la régénération du P.S.

Pour expliquer ce fiasco, Peillon a pu parler de « psychiatrie lourde » pour Royal, sous-entendant par là-même que son parti a failli faire élire à la présidence de la République une foldingue. Attention : Besson aussi a commencé comme ceci !

J’ai une autre analyse : la médiatisation des uns et des autres a cristallisé des oppositions qui ne sont plus idéologiques mais narcissiques. Chacun veut sa chapelle. Ne nous étonnons donc pas des guerres de religion. Ce n’est pas d’un Congrès de Reims dont les socialistes ont besoin, mais quasiment d’un Traité de Westphalie.

Le parti de l’éléphant n’est guère démocrate*

Ensuite, l’affaire démontre dans toute sa laideur les tactiques d’apparatchiks utilisées par la nomenklatura du parti pour le contrôler, entre logomachie et tauromachie.  On est en droit en effet de se demander de quel droit des petits égos se disputent une couronne alors que la constitution du mouvement se calque sur un fonctionnement républicain.

Il faut quand même noter le recours à la bonne vieille troïka… Les soviétiques peuvent témoigner que c’est un bon système pour gérer un héritage handicapant…

Reine d’une Pic(r)o-colline

Le troisième élément très drôle est que Ségolène Royal est clairement la victime dans cette affaire : Peillon l’a soutenue comme la corde soutient le pendu, endossant la casaque blanche pour dépasser ses petits collègues quadras. Lorsque la course a été perdue, le Jockey a voulu continuer l’entraînement sans sa monture : qui veut noyer sa jument l’accuse de la rage ! Las, c’était mal connaître la rossinante.

Au final reste un épisode très burlesque marqué par une régression et une infantilisation des comportements : au repas de Dijon, Royal a profité du départ de Peillon de sa chaise pour lui piquer ; Peillon a affirmé qu’il aurait provoqué une bagarre si Royal n’avait pas été une femme…

Dans tout ça subsiste le drame de Ségolène Royal qui voulait être présidente de la France, puis présidente de Parti et qui désormais a même du mal à être présidente de courant. Qu’on lui donne une section !

* Une référence à la politique américaine

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