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Le père Patrick Desbois

Par Daniel Valdenaire

Il est des sujets si délicats, si difficiles à aborder qu’ils se terrent dans la mémoire de personnes qui à la fois victimes et acteurs de ces faits préfèrent devant l’horreur se tairent à jamais.

J’ai découvert, il y a plusieurs mois, le travail du père Patrick Desbois qui consacre sa vie à recenser les fosses communes où les nazis ont enterré les Juifs qu’ils ont assassinés en masse en Ukraine.

Le travail du Père Patrick Desbois est financé par la Fondation pour la mémoire de la Shoah, il vient de publier un livre « Porteur de mémoire « Chez Michel Lafon.

Extraits d’un article du Monde du 16/05/2005 :

« Afin de lutter contre l’oubli de ces débuts de la Shoah, celle d’avant les camps de la mort, le Père Patrick Desbois a entrepris depuis 2004, sous l’égide des cardinaux de France et du Congrès juif mondial, un travail de fourmi en Ukraine : il tente d’y répertorier les fosses où ont étés enfouis les corps des victimes, et d’enregistrer les témoignages des derniers survivants. Il ainsi dénombré plus de 500 fosses dans la seule partie occidentale de l’Ukraine. «

« Au printemps 1941, peu avant le lancement de l’opération Barbarossa destinée à l’anéantissement de l’Etat soviétique, sont mis sur pied, dans le plus grand secret, des commandos chargés d’assassiner les commissaires politiques communistes et les juifs. Quatre Einsatzgruppen, ou “groupes d’action spéciale”, comptant chacun entre 500 et 1 000 hommes, et subdivisés en kommandos, sont ainsi rattachés aux armées allemandes engagées sur le front oriental. »

« Placés sous l’autorité de Reinhard Heydrich, patron de la RSHA (Office suprême de la sûreté du Reich), les kommandos étaient placés sous l’autorité d’officiers de haut grade. Plusieurs d’entre eux étaient des intellectuels de haut rang, tels Otto Ohlendorf et Heinz Jost, docteurs en droit, ou Franz Six, ancien professeur de sciences politiques des universités de Königsberg (aujourd’hui Kaliningrad) et de Berlin. »

« Les membres des Einsatzgruppen étaient recrutés dans différents corps des forces allemandes, SS, membres de la Gestapo, police ou soldats de la Wehrmacht. Selon les historiens, ils étaient tous volontaires pour s’engager dans ces “troupes d’élite”, qui suivaient l’avancée de l’armée allemande à l’est. »

Plus d’un million de Juifs furent assassinés de sang-froid, méthodiquement. Des milliers furent enterrés vivants, les fosses « bougeaient » pendant trois jours.

Pour accomplir leur « tâche « les bourreaux réquisitionnaient 100 ou 150 enfants chaque jour pour les « aider « .

Les garçons pour rafler le Juifs, les filles pour la cuisine et le « confort ».

Les exécutions commençaient tôt le matin et finissaient tard le soir. Chaque homme devait accomplir sa part de tuerie, du chauffeur au cuisinier en passant par le médecin.

Parfois le chef d’une équipe revendiquait à lui seul le « privilège « de tuer, et il consacrait sa journée à cela, s’arrêtant pour déjeuner à midi pour reprendre ensuite.

Les détails sont trop horribles pour que je les reproduise ici, je vous propose les liens suivants : 1-2-3-4


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