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Le Belge Herman Van Rompuy (62 ans), premier Président du Conseil européen selon le Traité de Lisbonne

Publié le 19 novembre 2009 par Sylvainrakotoarison

(dépêches)
Le Belge Herman Van Rompuy (62 ans), premier Président du Conseil européen selon le Traité de Lisbonne
Le Belge Herman Van Rompuy (62 ans), premier Président du Conseil européen selon le Traité de Lisbonne
Van Rompuy et Ashton à la tête de l'Europe
LEMONDE.FR | 19.11.09 | 19h07  •  Mis à jour le 19.11.09 | 20h27
Bruxelles, envoyés spéciaux
Le premier ministre chrétien-démocrate belge Herman Van Rompuy, 62 ans, deviendra à compter du 1er décembre le président du Conseil européen, pour deux ans et demi renouvelables, avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. La travailliste britannique Catherine Ashton, 53 ans, actuelle commissaire européenne au commerce, va devenir haute représentante pour les affaires étrangères et vice-présidente de la Commission. Cette baronne issue de la Chambre des lords succède à la tête de la diplomatie européenne à l'Espagnol Javier Solana. C'est ce qu'ont décidé les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne réunis à Bruxelles jeudi 19 novembre, indique la délégation d'un grand pays au Monde. Les Vingt-Sept sont en réunion plénière et doivent officialiser ce choix dans la soirée. La présidence suédoise confirme le choix de Mme Ashton.
Le dossier s'est débloqué en début d'après-midi, lorsque le premier ministre britannique Gordon Brown a accepté d'abandonner la candidature de son prédécesseur Tony Blair lors d'une réunion avec ses homologues socialistes. Il a alors accepté de soutenir Mme Ashton au poste de haut représentant.
SOUTIEN DE M. BARROSO
Cette solution sied aux eurodéputés socialistes, qui veulent que le haut représentant soit l'un des leurs, après la désignation du conservateur portugais José Manuel Barroso pour un second mandat à la présidence de la Commission : le président de leur groupe, Martin Schulz, a assuré Mme Ashton de son soutien vers 14 heures. Elle était aussi soutenue par M. Barroso, qui doit donner son aval à sa nomination. Il a aussi fallu convaincre le président du conseil Silvio Berlusconi d'abandonner toute prétention italienne pour le poste de haut représentant. La chancelière allemande Angela Merkel ne voulait pas entendre parler de la candidature de Massimo D'Alema, ancien président du Parti communiste italien et jugé trop pro-palestinien.
La nomination de Mme Ashton permet de nommer une femme à l'un des quatre postes stratégiques de l'Europe : présidence de la Commission, du Conseil, du Parlement et haut représentant. Toutes les régions d'Europe sont représentées : le Sud, avec M. Barroso ; l'Est avec le Polonais Jerzy Buzek à la présidence du Parlement ; les pays fondateurs, avec M. Van Rompuy, candidat commun de la France et de l'Allemagne ; et l'Europe du Nord avec Mme Ashton. Cette dernière est peu expérimentée sur les questions internationales. M. Van Rompuy, inconnu du grand public européen, est devenu premier ministre de la Belgique il y a un an, en pleine crise institutionnelle. Mme Merkel et M. Sarkozy louent ses capacités de négociation.
Arnaud Leparmentier et Philippe Ricard
http://www.lefigaro.fr/international/2009/11/20/01003-20091120ARTFIG00009-les-vingt-sept-donnent-un-president-a-l-europe-.php
Les Vingt-Sept donnent un président à l'Europe 
Claire Gallen - Bruxelles
19/11/2009 | Mise à jour : 21:47 | Commentaires  40 | Ajouter à ma sélection
Herman Van Rompuy, jeudi à la Commission européenne à Bruxelles. Crédits photo : AP
Au premier ministre belge Herman Van Rompuy la nouvelle direction de l'Union, à la Britannique Catherine Ashton, la conduite de la diplomatie.
 
Les Vingt-Sept jouaient gros jeudi soir, lors du sommet organisé à Bruxelles pour trouver un président stable. Car, plus encore que le nom du lauréat, c'est la crédibilité de l'Europe sur la scène mondiale qui était en jeu.
Un favori par défaut pour le poste de président, plusieurs challengers encore crédibles, l'incertitude autour du chef de la diplomatie… Jeudi, c'est la nervosité qui régnait à Bruxelles. Jusqu'à la dernière minute, les camps se sont comptés, avec d'un côté une réunion des socialistes à l'ambassade d'Autriche autour de Zapatero, Brown et Papandréou notamment, et de l'autre un entretien Merkel-Sarkozy-Rasmussen, officiellement pour parler du climat.
Le premier ministre belge Herman van Rompuy, donné favori, a tenu la corde jusqu'au bout, malgré son manque de visibilité sur la scène internationale. Son gros atout : ne mécontenter personne. Originaire d'un pays fondateur, orfèvre du consensus, conservateur comme la majorité des pays au Conseil, il parle français et brille par sa discrétion - un plus pour les grands pays, qui craignaient d'envoyer à Bruxelles une star leur faisant de l'ombre. Le contraire de Tony Blair, en quelque sorte. Mais dans la catégorie «éminences grises», le Néerlandais Jan Peter Balkenende et le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker pouvaient se prévaloir de leur appartenance précieuse au Benelux. À son arrivée à Bruxelles, Angela Merkel a insisté sur la nécessité d'un «large consensus».
Pendant des semaines, les marchandages ont été serrés et lourds d'arrière-pensées. L'idée étant que, si Paris et Berlin imposaient leur candidat à la présidence, alors Londres pouvait viser le poste de haut représentant - avec Catherine Ashton, soutenue par les socialistes européens, en position de favorite. Membre du Parti travailliste, Catherine Ashton est commissaire au Commerce. Si les grands pays n'obtiennent aucune des nouvelles fonctions, sans doute récolteront-ils un portefeuille stratégique dans la future Commission (marché intérieur, économie ou concurrence). Et il y aura bientôt des postes clés à pourvoir à la tête de l'Eurogroupe et de la Bundesbank.
L'affaire a en tout cas fait les délices de la presse populaire en Belgique comme en Grande-Bretagne. Le Daily Express affirmait jeudi en titre que le pressenti belge «est un clown, selon sa propre sœur», tandis que La Capitale énumérait dans son édition Internet les dix raisons de ne pas aimer les «rosbifs». Au-delà de l'échange d'amabilités, ce sont deux conceptions de la fonction qui s'opposent : le président sera-t-il plutôt un organisateur, un homme de bons offices au sein du Conseil ou un leader parlant d'égal à égal avec Barack Obama et Hu Jintao ? Rien n'est gravé dans le marbre ; le premier à endosser la fonction - pour deux ans et demi éventuellement renouvelables - lui donnera un tour décisif.
Toute la difficulté pour la présidence suédoise - il aura fallu deux rounds de coups de fil infructueux - a été de trouver un équilibre entre grands et petits pays, droite et gauche, Nord et Sud, hommes et femmes, ce qui a permis à l'Irlandaise Mary Robinson et à la Lettonne Vaira Vike-Freiberga de voir leur cote remonter.
Une direction à quatre têtes
La focalisation sur le poste de président a fait un peu d'ombre au haut représentant, sorte de superministre des Affaires étrangères de l'UE, également institué par le traité de Lisbonne. Là aussi, les négociations ont été serrées, d'autant plus que le haut représentant sera le bras droit de José Manuel Barroso et qu'il devra être adoubé par le Parlement. Une fois dotée de ce duo, l'Union va devoir apprendre à fonctionner avec une direction à quatre têtes : le président du Conseil, le haut représentant, le président de la Commission et la présidence tournante. Pas sûr que cela suffise à faire contrepoids à l'Europe des États, qui a une nouvelle fois mené le jeu.
» Van Rompuy, l'horloger des compromis impossibles
» Les pouvoirs du futur président de l'Europe
http://www.lefigaro.fr/international/2009/11/19/01003-20091119ARTFIG00013-van-rompuy-l-horloger-des-compromis-impossibles-.php
Van Rompuy, l'horloger des compromis impossibles
De notre correspondant à Bruxelles, Jean-Jacques Mevel
19/11/2009 | Mise à jour : 21:13 | Commentaires  17 | Ajouter à ma sélection
Le premier ministre belge, Herman Van Rompuy, lors d'une cérémonie pour la fête du roi, au Parlement de Bruxelles,le 15 novembre 2009. Crédits photo : AP
PORTRAIT - Les initiés décrivent le futur président européen comme un cynique lancé à l'assaut du pouvoir et «sans pitié pour l'adversaire».
 
«Tout être humain doit choisir entre l'absurde et le mystère. Moi, j'ai choisi le mystère…» Au bal des pressentis, Herman Van Rompuy se fait une religion de fuir les projecteurs. En 2008, juste après Noël, il a fallu que son parti et le Palais se mettent en quatre pour le convaincre de prendre en main le gouvernement belge. Jusqu'à ces derniers jours, il a voulu faire avaler à l'Europe qu'il n'est pas candidat au fauteuil tout neuf de président du Conseil. Du moins fallait-il le croire…
À l'heure des people et de la confusion des genres, M. Van Rompuy (prononcer «rommpeuil») offre un charme plutôt suranné. Catholique, intellectuel, modéré, atlantiste, il renvoie le souvenir perdu d'une coexistence paisible à une Belgique en plein déchirement. Discret à en rougir, horloger de compromis impossibles, il dispose aussi de qualités appréciées dans une Europe qui rêve de puissance, mais n'agit que par consensus et dans la demi-mesure. Involontairement, c'est Tony Blair qui a fourbi le meilleur argument de sa campagne : trop flamboyant, le Britannique a dissuadé les capitales qui frémissent à l'idée d'un président incontrôlable.
«Sa foi le classait à part»
Voilà pour la légende, à la fois polie et un peu grise. Reste le fameux mystère, affiché à la première personne dans l'un des six ouvrages que l'intéressé a consacrés depuis trente ans à l'économie, à la politique et à la religion. Derrière de fines lunettes, un regard pétillant réveille la curiosité. Sourire en coin, un art cultivé de l'autodérision confirme le soupçon. Quel autre politicien serait assez poète pour évoquer sa calvitie dans les trois lignes d'un haïku japonais ? «Cheveux dans le vent, le vent rattrape les années, partis les cheveux…» (en flamand dans le texte).
Tout commence à Louvain et dans sa fameuse université catholique. Son père y enseignait, déjà, l'économie. Le parcours du jeune homme, né en 1947, est classique : humanités gréco-latines, bac de philosophie, puis licence d'économie. Mais à l'heure où les étudiants flamands s'enflamment pour la division linguistique de l'UCL - les Wallons dehors ! - le jeune Herman Van Rompuy choisit d'en découdre sur l'autre front de l'année 1968 : «Son combat, c'était celui d'un catholique pratiquant face à une extrême gauche qu'il exècre, se souvient l'un de ses condisciples. Sa foi le classait à part.»
Plus de quarante après, l'ancrage demeure. Bruxelles murmure que son austère premier ministre fréquente un discret monastère, au moins un jour par mois. Dans la presse belge, ce besoin d'isolement et de recueillement noircit beaucoup moins de papier que ses dernières vacances en Australie. Le modeste père de quatre enfants les a passées en famille, en camping-car «et, comme tout le monde, sans garde du corps».
Naturellement, le jeune diplômé entrera dans la banque et dans les rangs d'un parti social-chrétien dont l'unité ne survivra ni à l'épisode de Louvain ni à la querelle linguistique. À 27 ans, Herman Van Rompuy est conseiller au cabinet de Leo Tindemans. À 30 ans, il s'impose dans l'état-major des chrétiens-démocrates flamands - l'incontournable parti des premiers ministres fédéraux. À 40 ans, il en prend les commandes. Rigide au départ, il fait son apprentissage de la realpolitik, celle des intrigues en coulisses et des complots feutrés. Les apparences le montrent comme un sage, au-dessus de la mêlée politicienne. Les initiés le décrivent comme un cynique lancé à l'assaut du pouvoir et «sans pitié pour l'adversaire» . S'il ne se déclare jamais, c'est moins par modestie que par fierté.
Le microcosme bruxellois voit sa main dans deux exécutions retentissantes dans le camp chrétien-démocrate flamand. La première en 1996, celle de Johan Van Hecke, chef de file jugé trop progressiste. La seconde douze ans plus tard : cette fois, c'est le premier ministre Yves Leterme, son prédécesseur immédiat, qui passe à la trappe en plein scandale du Fortisgate.
Face à ses mentors successifs, Wilfried Martens et Jean-Luc Dehaene, Herman Van Rompuy campe à droite. Le monde agricole et celui des PME sont le cœur d'audience. Il a de bons rapports avec les milieux d'affaires. Ses liens avec l'univers syndical, point de passage obligé du consensus belge, sont plus distants. Vice-premier ministre en charge du Budget de 1993 à 1999, il laisse dans le royaume le souvenir d'un impitoyable père la rigueur. La purge aura permis à son pays d'entrer de plain-pied dans l'euro.
En Belgique, un portrait n'est pas complet sans aborder la question linguistique. Propulsé très tôt à l'étage fédéral, Herman Van Rompuy se nourrit là aussi de compromis, ou d'ambiguïtés. Il a sa résidence sur les terres contestées de la banlieue sud de Bruxelles. Bien que flamand jusqu'au bout des ongles, il n'a jamais pardonné à Yves Leterme de s'être allié avec les nationalistes de la NVA (Nieuw-Vlaamse Alliantie), dynamiteurs du fédéralisme.
De l'autre côté de la frontière linguistique, il jouit d'une popularité inhabituelle. Les Wallons francophones lui savent gré d'avoir calmé le jeu depuis un an. Mais il n'a rien fait non plus pour régler le dossier le plus explosif : celui du district bilingue de Bruxelles-Halle-Vilvorde. Son parti et lui-même en réclament ouvertement la scission, au risque d'isoler des dizaines de milliers de francophones. Si l'Europe l'enrôle, c'est à un autre qu'il reviendra de trancher le dilemme.
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À huis clos
Herman Van Rompuy livre rarement le fond de sa pensée, et l'Europe n'échappe pas à ses silences. Une campagne à huis clos et un corps électoral réduit à 26 autres dirigeants européens l'ont dispensé d'un programme et d'une candidature. «L'avenir de l'Europe ne dépend pas d'une seule personne, mais de quelqu'un qui l'aidera à mieux fonctionner », lâchait-il, il y a quelques jours. Peu connu hors du Benelux, Herman Van Rompuy pourrait trouver son élan grâce à la France. Sarkozy a sans doute une faiblesse pour un candidat qui parle français, surtout s'il confesse son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'UE. L'appartenance à la grande famille chrétienne-démocrate le servira auprès de Merkel. Reste à convaincre Brown. Londres se méfie instinctivement des «euro-fédéralistes » du Benelux. Elle n'a pas non plus digéré que la Belgique sabote sans état d'âme l'envol de Blair.
http://www.lefigaro.fr/international/2009/11/18/01003-20091118ARTFIG00622-les-pouvoirs-du-futur-president-de-l-europe-.php
Les pouvoirs du futur président de l'Europe
Constance Jamet (lefigaro.fr)
19/11/2009 | Mise à jour : 22:36 | Commentaires  11 | Ajouter à ma sélection
FOCUS - Les 27 membres de l'UE ont désigné jeudi à Bruxelles Herman Van Rompuy à la tête de l'Union, et Catherine Ashton, à la diplomatie. Coup de projecteur sur ces deux postes-clé créés par le traité de Lisbonne.
 
 
» Le président permanent du Conseil européen
 
• Historique : jusqu'à présent, la présidence du Conseil européen était tournante. Elle était assumée à tour de rôle par l'État membre qui exerce pendant six mois la présidence de l'Union.
• Mode de désignation : il sera élu à la majorité qualifiée par le Conseil européen pour une durée de deux ans et demi, renouvelable une fois. La majorité qualifiée est atteinte si elle réunit 255 voix (par exemple, la France en a 29) sur les 345 du Conseil et si elle représente la majorité des pays membres et au moins 62% de la population de l'Union. En cas d'empêchement ou de faute grave, le Conseil européen peut mettre fin à son mandat selon la même procédure. Le président devra présenter au Parlement européen un rapport après chacune des réunions du Conseil européen. Il ne pourra pas exercer de fonction politique dans son pays d'origine.
• Fonctions : contrairement à ce que sa dénomination laisse suggérer, ce président n'est pas le président de l'Europe. Théoriquement, le traité de Lisbonne limite ses compétences à la présidence et la préparation du Conseil européen et de ses quatre sommets annuels. Composé des chefs d'État des États membres, de son président et du président de la Commission, le Conseil européen définit les orientations et les priorités politiques générales de l'Union. Cependant, il n'exerce aucune fonction législative. Selon le traité de Lisbonne, le président du Conseil devra aider et «faciliter le consensus au sein du Conseil». Il représentera également l'UE lors des sommets internationaux.
Mais certains observateurs estiment que le rôle du président du Conseil dépendra également de la stature internationale du titulaire du poste qui pourrait être tenté d'élargir ses compétences théoriques.
 
» Le Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité
 
• Historique : le poste de «Haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune» («Monsieur Pesc»), a été institué par le traité d'Amsterdam en 1997 et a été confié à Javier Solana, ex-ministre espagnol des Affaires étrangères et ancien secrétaire général de l'Otan. Lisbonne a rebaptisé ce poste «Haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité».
• Mode de désignation : il est choisi à la majorité qualifiée par le Conseil européen. Ayant le statut de vice-président de la Commission européenne, il est soumis, avec les autres commissaires, au vote collégial d'approbation du Parlement européen.
• Fonctions : le traité de Lisbonne renforce ses compétences, autrefois éclatées entre la Commission et la présidence tournante du Conseil européen. Les postes du «Monsieur Pesc» et du Commissaire européen chargé des relations extérieures fusionnent. Le nouveau chef de la diplomatie européenne siègera donc à la Commission européenne et deviendra l'un de ses vice-présidents «en charge de l'action internationale». Il aura également la double casquette de président du conseil des ministres des affaires étrangères et participera aussi aux travaux du Conseil européen. Son action sera appuyée par la création d'un nouveau service diplomatique européen pour l'action extérieure, fonctionnant sur les ressources des institutions de l'UE et des États membres.
La distinction entre le président permanent et le Haut représentant aux affaires étrangères est hiérarchique. Le président du Conseil européen définira ainsi les grandes lignes de la politique extérieure, tandis que le vice-président de la Commission l'exécutera.
LIRE AUSSI :
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» INTERVIEW - Vike-Freiberga : «Je suis prête pour la présidence de l'UE»
» Les candidats à la tête de l'UE ?
http://www.lefigaro.fr/international/2009/11/20/01003-20091120ARTFIG00010-la-baronne-catherine-ashton-.php
 La baronne Catherine Ashton  
C. V. (à Londres)
19/11/2009 | Mise à jour : 21:17 | Commentaires  16 | Ajouter à ma sélection
Catherine Ashton va prendre la succession de l'Espagnol Javier Solana, mais avec un portefeuille aux pouvoirs nettement élargis. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
La Britannique Catherine Ashton a été désignée Haut représentant de l'UE aux Affaires étrangères.
 
En Grande-Bretagne, la baronne Catherine Ashton est presque inconnue du grand public quand elle est envoyée à Bruxelles pour devenir commissaire européen au Commerce, succédant à Peter Mandelson, rappelé au gouvernement l'année dernière par Gordon Brown.
À l'inverse de la majorité des politiciens en Grande-Bretagne, Catherine Ashton n'a pas été élue à la Chambre des communes avant d'obtenir un poste de responsabilité au sein de son parti. Issue de la société civile, elle a été anoblie en 1999 à la demande de Tony Blair pour pouvoir siéger à la Chambre des lords. En 2001, elle devient sous-secrétaire d'État au ministère de l'Éducation. En mai 2007, la baronne Ashton est nommée sous-secrétaire d'État au ministère de la Justice, un poste qu'elle ne gardera pas longtemps, car en devenant premier ministre, Gordon Brown la nomme présidente de la Chambre des lords, en charge des Relations du gouvernement avec cette assemblée. Le poste est relativement important, et elle intègre le cabinet à 51  ans, avec les ministres de premier plan. En octobre 2008, son départ à Bruxelles est une surprise, tout comme le retour en grâce de Peter Mandelson à Londres.
  
http://www.lefigaro.fr/international/2009/11/12/01003-20091112ARTFIG00006-ue-les-jeux-restent-ouverts-pour-la-presidence-du-conseil-.php
UE : les jeux restent ouverts pour la présidence du Conseil
Correspondant à Bruxelles, Jean-Jacques Mével
12/11/2009 | Mise à jour : 18:51 | Commentaires  46 | Ajouter à ma sélection
Herman Van Rompuy, Vaira Vike-Freiberga, Jean-Claude Juncker et Tony Blair. (Crédits photo : AP et REA)
Le président estonien Toomas Hendrik Ilves a rendu publique sa candidature, ce jeudi. Faute d'un consensus, les Vingt-Sept pourraient désigner jeudi prochain, à l'issue d'un vote, le chef de file de l'UE.
 
Jeudi, le président estonien a fait savoir qu'il était lui aussi est candidat officiel au poste de premier président de l'Union européenne ou de ministre des Affaires étrangères. Toomas Hendrik Ilves, 55 ans, est un socio-démocrate. Il a été membre du Parlement européen entre 2004 et 2006, année où il a été élu président d'Estonie.
Le sursaut espéré de la ratification du traité de Lisbonne tarde à se manifester. Faute d'accord sur le nom de l'oiseau rare, la désignation du premier président du conseil de l'UE attendra au moins jusqu'à jeudi prochain et elle risque d'être tranchée aux voix plutôt que par consensus à Vingt-Sept.
Le premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, a invité mercredi ses vingt-six homologues à en finir le 19 novembre, lors d'un dîner au sommet à Bruxelles. Test crucial pour une Europe qui entend parler haut et clair, le choix du président du Conseil et du «ministre» européen des Affaires étrangères se trouve ainsi repoussé d'une semaine par rapport au calendrier escompté. La présidence suédoise a admis mercredi la difficulté de l'exercice. Elle s'apprête à lancer une seconde vague de consultations. «Quand vous parlez avec 26 collègues, vous obtenez plus de noms que de postes à offrir et c'est une vraie gageure, a expliqué Fredrik Reinfeldt devant la presse à Bruxelles. À ce stade, je n'ai encore demandé à quiconque s'il est candidat ou non.»
Lignes de fracture
Au sommet de jeudi prochain, la Suède veut pouvoir soumettre «un seul nom pour chacun des trois postes» à doter (à savoir le président, le haut représentant pour les Affaires étrangères et le secrétaire général, fonction plus administrative). Mais «je ne peux pas garantir que le candidat présenté sera celui finalement retenu», a ajouté Fredrik Reinfeldt. Le premier ministre n'a pas non plus formellement exclu que le dîner du 19 puisse s'achever sans résultat. L'absence de consensus et l'allongement des délais sont une douche froide pour les soutiens du dernier pressenti en date, le premier ministre belge Herman Van Rompuy. Politicien discret et artiste du compromis, il semblait s'imposer comme le plus grand dénominateur commun aux Européens après le tour de piste aussi flamboyant que raté, celui de Tony Blair. Une campagne officieuse qui se prolonge pourrait réserver le même sort au Flamand. D'autres noms sont évoqués : le premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker et l'ancienne présidente lettone Vaira Vike-Freiberga.
À défaut d'hommes ou de femmes providentiels d'ici une semaine, la partie risque de se dénouer tard dans la nuit du 19 au 20. Un vote à la majorité qualifiée - solution qui n'a pas la faveur des Suédois - laisserait une minorité de frustrés à l'heure où l'Europe célèbre avec éclat son unité et son aspiration à la puissance, dans un cheminement politique qui va de l'ouverture du mur de Berlin à la mise en œuvre du traité de Lisbonne.
Sur le choix du président et du haut représentant, les lignes de fracture qui se dessinent permettent de douter de l'existence même d'une majorité parmi les Vingt-Sept. Le corps électoral est réduit aux 27 chefs d'État et de gouvernement.
Tout se déroule à huis clos, par téléphone ou par procuration. Mais il n'est pas diffi­cile de lire dans l'acharnement surprenant de Gordon Brown à pousser Tony Blair le refus britannique de se laisser imposer la «candidature commune» annoncée par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. L'instrument en serait Herman Van Rompuy, chuchote-t-on à Bruxelles.
Ajoutez à ces ferments la campagne que mène rondement la Pologne afin de rallier les «petits» contre le diktat des «grands» et la division européenne paraît complète. Elle se paie déjà de nouveaux retards dans la formation de l'équipe Barroso II, faute de connaître le nom de son futur numéro 2 : le haut représentant. À l'heure où un accord climatique à Copenhague, ambition majeure de l'UE, semble s'évanouir, la commission en est réduite à gérer les affaires courantes depuis douze jours. Valéry Giscard d'Estaing, auteur d'un projet de constitution européenne rejeté par les Français et les Néerlandais, s'alarme cette semaine dans Le Point du mauvais tour pris par toute l'affaire. Le choix du premier président du Conseil est à ses yeux un événement de portée historique. Mais «le plus extraordinaire, note-t-il, est son absence de préparation».
» TRIBUNE - Simone Veil : Pourquoi je soutiens Vaira Vike-Freiberga
» ÉDITO - Improvisation européenne. Par Pierre Rousselin.
http://www.lefigaro.fr/international/2009/11/17/01003-20091117ARTFIG00579-vike-freiberga-je-suis-prete-pour-la-presidence-de-l-ue-.php
Vike-Freiberga : «Je suis prête pour la présidence de l'UE»
Propos recueillis par Stéphane Kovacs
18/11/2009 | Mise à jour : 14:49 | Commentaires  92 | Ajouter à ma sélection
Vaira Vike-Freiberga :«Il y a une déficience dans la représentation des femmes dans les hauts postes de l'UE, c'est un fait» Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
L'ancienne présidente lettone estime que son expérience et ses qualités humaines peuvent faire oublier son soutien à la guerre d'Irak.
 
Présidente de la Lettonie jusqu'en 2007, Vaira Vike-Freiberga, 71 ans, vient de se porter candidate à la présidence du Conseil européen, qui doit être attribuée jeudi.
LE FIGARO.- Qu'est-ce qui vous a décidée à postuler à la présidence de l'Europe ?
Vaira VIKE-FREIBERGA. - C'est tout simplement le premier ministre de mon pays que me l'a demandé. Cela ne se refuse pas.
Comment voyez-vous cette fonction?
C'est un peu le rêve de ceux qui ont attendu pendant un certain temps la ratification du traité de Lisbonne ! Ce poste devrait aider beaucoup à la prise de décision, et aussi apporter une certaine continuité dans la communication de l'UE. Mais je n'ai pas de programme. Un poste comme celui-ci ne donne pas le privilège de venir avec son agenda et de l'imposer. Bien sûr, des initiatives sont possibles, mais à chaque pas que l'on fait, il faut songer à établir un consensus. Aux réunions du Conseil, le président a son pouvoir de persuasion, de synthèse, mais il n'a pas le droit de vote !
Quels sont vos atouts ?
L'expérience de toute une vie, qui m'a donné des aptitudes assez diverses, notamment le multilinguisme et une certaine facilité pour communiquer. Ma formation de scientifique m'a entraînée à absorber de grandes quantités d'informations en très peu de temps. En termes de qualités humaines, je me sens entièrement préparée. J'ai quasiment une vénération pour les pères fondateurs, puisque ma propre vie a été marquée par les déficiences de l'Europe et les suites tragiques que cela a entraînées pour des millions de gens, y compris pour mes parents qui sont partis en exil. Ayant vécu dans différents pays, en Afrique du Nord puis au Québec, j'ai des perspectives très variées sur les enjeux que l'Europe devra affronter. Mon travail en tant que vice-présidente du groupe de réflexion sur l'avenir de l'Europe m'a donné l'occasion de réfléchir sur les grands dossiers qu'il faudra résoudre à l'horizon 2020-2030.
Être une femme, c'est un avantage, au moment où Barroso annonce que sa nouvelle équipe ne devrait pas compter plus de trois femmes commissaires ?
Je ne sais pas comment les chefs d'État et de gouvernement l'interpréteront ! Il y a une déficience dans la représentation des femmes dans les hauts postes de l'UE, c'est un fait…
Vous dites sur votre site Internet que vous aimeriez voir l'Europe «comme un phare qui répand sa lumière sur le monde»…
Je pense que l'Europe a beaucoup de péchés à se faire pardonner, en particulier au cours du XXe siècle. Mais, en même temps, c'est le lieu où sont nées la démocratie, la science moderne. On voit à quel point les pays libérés du joug communiste ont été attirés par ce foyer de paix et de prospérité qu'est l'UE. C'est cette Europe que j'aimerais voir se développer.
Vous avez activement soutenu la guerre en Irak. Ce que l'on ne pardonne pas à Tony Blair, on vous le pardonnerait à vous ?
Il y a bien des gens actuellement en poste en Europe à qui l'on semble avoir pardonné ! La Lettonie n'était pas la seule dans ce cas, et ce n'était pas mon programme personnel, mais une décision de notre gouvernement et de notre Parlement en concertation avec les sept autres pays candidats à l'Otan.
Vous avez aussi dit que l'UE devait «cesser de fonctionner comme l'Union soviétique». N'est-ce pas là reprendre les critiques du président tchèque, Vaclav Klaus ?
Je ne suis pas du tout dans le camp de M. Klaus. Je parlais de la nécessité d'une procédure (pour se mettre d'accord sur le nom du président, NDLR) plus transparente et plus ouverte.
Que pensez-vous du profil bas que les Occidentaux maintiennent actuellement vis-à-vis de la Russie, alors que le Kremlin tente de regagner son influence dans l'ancienne zone soviétique ?
On frôle parfois un manque de vigilance par rapport aux déclarations russes. Il y a des courants de pensée inquiétants. Les cas de la Russie et de la Turquie nécessitent une attention particulière et une politique concertée. La Lettonie, comme la plupart des autres pays de l'Est, a toujours soutenu qu'il serait mesquin de refuser l'entrée dans l'UE à un pays comme la Turquie qui aurait rempli tous les critères de Copenhague. Bien sûr, ce sera au Conseil européen d'en décider à l'unanimité.
Le poste de chef de la diplomatie européenne vous intéresserait-il aussi ?
Je doute fort qu'un tel poste soit offert à quelqu'un venant des pays Baltes… J'aimerais noter que l'on parle beaucoup de ces différents paramètres, qu'il faudrait équilibrer dans une sorte d'échiquier à trois dimensions (Nord-Sud, Est-Ouest, droite-gauche). Pourquoi est-ce que l'on ne parle pas des qualités humaines ? Je suis très touchée de l'appui de personnalités (comme Simone Veil, NDLR) qui soulignent mes qualités humaines.
» UE : les femmes craignent de ne pas atteindre le sommet
» TRIBUNE - Simone Veil : Pourquoi je soutiens Vaira Vike-Freiberga
» MULTIMÉDIA - Les autres prétendants à la présidence de l'UE
http://www.lefigaro.fr/international/2009/11/17/01003-20091117ARTFIG00018-ue-les-femmes-craignent-de-ne-pas-atteindre-le-sommet-.php
UE : les femmes craignent de ne pas atteindre le sommet 
Claire Gallen - Bruxelles
17/11/2009 | Mise à jour : 14:53 | Commentaires  38 | Ajouter à ma sélection
L'ex-présidente de la Lettonie Vaira Vike-Freiberga a reçu un soutien marqué de Simone Veil la semaine dernière. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Par crainte de se voir réduites à la portion congrue dans les futures instances dirigeantes de l'Union européenne et pour tenter d'inverser la tendance, les femmes multiplient les initiatives, à quelques jours d'un sommet décisif.
 
C'est à la tête de l'UE - président du Conseil et haut représentant pour les Affaires étrangères - que le déséquilibre risque d'être le plus flagrant. Les Vingt-Sept doivent arrêter leur choix jeudi à Bruxelles. Et «ce serait une bonne chose si nous pouvions avoir une femme à l'une de ces deux fonctions», a lancé lundi la ministre suédoise aux Affaires européennes, Cecilia Malmström, dont le pays préside l'Union. Nommer une femme, l'idée revient régulièrement et semble logique dans une Europe comptant 52,6 % de femmes. Ce n'est pourtant pas la tendance qui semble l'emporter dans les derniers scénarios. Pour le poste de président, le favori reste le Belge Herman von Rompuy depuis la disgrâce de Tony Blair - à moins que le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker ne revienne sur le devant de la scène. Pour le ministère de la Diplomatie, ce sont aussi des hommes qui paraissent les mieux placés : si ce n'est David Miliband, le mieux placé serait Massimo d'Alema.
Les femmes font figure de jokers, surtout pour le fauteuil de président. Hormis l'Irlandaise Mary Robinson ou l'ex-présidente de la Lettonie, Vaira Vike-Freiberga, qui a reçu un soutien marqué de Simone Veil la semaine dernière, bien peu de candidates semblent se détacher. On touche là au cœur du problème : pour ces postes prestigieux, l'Europe veut une solide expérience gouvernementale… Or les femmes restent sous-représentées dans l'exécutif des pays européens.
Le même déséquilibre risque de se retrouver dans la future Commission européenne. Son président José Manuel Barroso s'en est inquiété à plusieurs reprises, avertissant la semaine dernière qu'on serait sans doute loin de l'équilibre hommes-femmes qu'il appelle de ses vœux. Sur les vingt candidats actuellement proposés par leur pays respectif, seuls trois sont les femmes. À ce rythme, le futur collège risque de faire encore moins bien que l'actuelle Commission, qui compte tout de même huit femmes - dont certaines à des postes clés, à l'instar de la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes, ou à l'Agriculture, Mariann Fischer-Boel.
À l'heure où Bruxelles se targue de faire avancer l'égalité hommes-femmes, des voix s'élèvent pour exprimer la crainte que ce déséquilibre ne donne une image de l'Europe complètement rétrograde. «La régression est en marche», prévient Pascale Joannin, directrice générale de la Fondation Robert-Schuman.
Pour inverser la tendance, trois des femmes les plus puissantes de l'Union européenne ont appelé lundi à ce que le portefeuille de président ou de chef de la diplomatie de l'UE soit confié à une femme. «Les noms ne manquent pas, il n'y a pénurie ni de personnes de qualité, ni de compétence», avancent Neelie Kroes, Diana Wallis, la vice-présidente du Parlement, et Margot Wallström, la vice-présidente de la Commission dans une tribune publiée par le Financial Times. Les eurodéputées qui tiennent aujourd'hui une conférence de presse pour dénoncer la pénurie annoncée de femmes au sommet de l'UE ne pourront qu'applaudir.
LIRE AUSSI
» UE : les jeux restent ouverts pour la présidence du Conseil
» TRIBUNE - Simone Veil : Pourquoi je soutiens Vaira Vike-Freiberga
» ÉDITO - Improvisation européenne. Par Pierre Rousselin.
http://www.lefigaro.fr/editos/2009/11/12/01031-20091112ARTFIG00413-conseil-europeen-pourquoi-je-soutiens-vaira-vike-freiberga-.php
  Conseil européen : pourquoi je soutiens Vaira Vike-Freiberga
Simone Veil
12/11/2009 | Mise à jour : 13:16 | Commentaires  22 | Ajouter à ma sélection
Simone Veil lors de l'«Holocaust Era Assets Conference», à Prague en juin 2009. Crédits photo : AFP
TRIBUNE - Ancienne présidente du Parlement de Strasbourg, Simone Veil prend la parole dans le débat sur l'élection du futur président de l'exécutif européen pour soutenir la candidate lettone.
 
Je lis beaucoup d'hypothèses et de commentaires sur la nomination prochaine du futur président du Conseil européen et peu me semblent correspondre aux besoins actuels de l'Europe.
À la tête de la réunion des vingt-sept chefs d'État et de gouvernement, il nous faut une personnalité qui soit, à la fois, un symbole de ce que l'Europe a de meilleur et qui soit capable d'aider les responsables à mieux décider. L'Europe a besoin d'une volonté politique plus affirmée. Elle doit aussi s'incarner.
Parmi les noms cités, Mme Vaira Vike-Freiberga, qui, pendant deux mandats, a présidé avec éclat aux destinées de la Lettonie, est une femme remarquable qui cumule toutes les capacités requises (cf. http://unepresidentepourleurope.eu).
C'est une femme dont la hauteur de vues et les qualités morales et intellectuelles sont exceptionnelles. Polyglotte, universitaire réputée, pétrie de culture européenne, ouverte et accessible, elle a eu le courage d'affronter toutes les questions posées par le douloureux passé de son pays et de l'Europe pour en faire une force tournée vers l'avenir.
Le futur président du Conseil européen devra faire preuve d'un grand savoir-faire, préparer les travaux des chefs d'État, les animer et les conduire en veillant à ce que chacun puisse être entendu mais que tous puissent décider vite et bien. Mais il devra aussi être proche des citoyens, notamment les plus jeunes, et présenter une image attrayante, sympathique et respectable. Il en va du rôle de l'Union européenne et de sa place sur la scène internationale. Qui mieux qu'une femme d'expérience comme elle saura montrer le doigté nécessaire pour respecter les État membres, mais aussi les amener à s'accorder ? Ayant présidé le Parlement européen, je sais combien il est difficile de forger les consensus, de tenir compte d'avis souvent inspirés par l'histoire personnelle des grands acteurs de l'Europe, de concilier des positions apparemment inconciliables. Je connais aussi le poids des symboles.
Ses recherches sur le langage et ses écrits sur les traditions orales en font une scientifique reconnue. Son histoire personnelle, qui l'a conduite à vivre les horreurs du second conflit mondial, traversant l'Europe jusqu'à la Méditerranée, puis trouvant refuge au Canada avant de rentrer dans son pays à la chute du mur de Berlin, la qualifie tout spécialement pour incarner une réconciliation des peuples d'Europe. C'est une intellectuelle engagée, qui a l'expérience des affaires d'État, mais n'oublie jamais de prendre le recul nécessaire pour agir et parler au niveau qui convient.
L'Europe a besoin de souffle parce qu'elle reste la garantie de ne pas retomber dans les affres du passé et l'espoir de compter dans un monde qui se transforme. Elle doit avoir l'audace de choix qui ne soient pas seulement diplomatiques, mais qui représentent des gestes politiques forts. La nomination de Vaira Vike-Freiberga serait de ceux-là. Je souhaite que les chefs d'État et de gouvernement aient ce courage et cette ambition.
LIRE AUSSI :
» Improvisation européenne. Par Pierre Rousselin
» UE : les jeux restent ouverts pour la présidence du Conseil
» Les Vingt-Sept à la recherche d'un président idéal
» La priorité est de rendre l'Union européenne plus forte
http://blog.lefigaro.fr/geopolitique/2009/11/improvisation-europeenne.html
Improvisation européenne
Par Pierre Rousselin le 11 novembre 2009 19h02 | Lien permanent | Commentaires (11)
EDITO L'Union européenne vient de surmonter un débat institutionnel qui la paralysait depuis plus de dix ans. Elle dispose enfin du traité de Lisbonne, dont l'entrée en vigueur a été retardée d'un an. Les Vingt-Sept ont eu amplement le temps de s'organiser pour ce moment historique. Et pourtant, rien n'a été fait pour préparer sérieusement le choix des hommes et des femmes qui seront chargés de conduire la nouvelle Europe.
 
Ce n'est une surprise pour personne s'il faut désigner un président stable du Conseil européen et un haut représentant chargé de conduire la diplomatie. Chacun sait aussi que le traité est très vague quant aux attributions des deux postes. Leur périmètre, leur éclat et leur utilité dépendront beaucoup de la personnalité des deux premiers titulaires désignés.
 
Le débat public est des plus confus. Le futur président de l'Europe doit-il avoir une personnalité forte ? Est-il censé parler d'égal à égal avec les dirigeants américain, chinois ou russe, comme pourrait le faire un Tony Blair ? Cherche-t-on, au contraire, une sorte de « secrétaire général » qui se limiterait à faciliter le travail des chefs d'État et de gouvernement et ne ferait d'ombre à personne ?
 
La question reste officiellement en suspens, même si tout indique que la deuxième hypothèse va s'imposer.
 
La Pologne, dont on aurait tort de minimiser le rôle dans la nouvelle Europe, s'est saisie de l'opacité du processus de sélection pour réclamer l'audition des candidats par les chefs d'État et de gouvernement. L'initiative n'a aucune chance d'aboutir, mais elle a rallié les « petits » pays qui renâclent, comme d'habitude, à se voir imposer le diktat des « grands ».
 
S'il est si difficile de se mettre d'accord, alors que le réservoir de candidats est limité, c'est que les intérêts nationaux de chaque État membre ne coïncident pas. Plus le temps passe et plus les divergences se creusent. Le choix risque de se faire par élimination plutôt que par adhésion.
 
La présidence suédoise n'a pas mesuré la gravité de l'entreprise. Il lui faut accélérer les consultations pour que, le 19 novembre, les Vingt-Sept puissent annoncer leur décision et que l'élan donné à l'Europe par le traité de Lisbonne ne soit pas brisé  avant qu'il n'ait pu entrer en vigueur.
Catégories:EDITO, Europe
Tags:Pologne, Tony Blair, traité de Lisbonne, Union européenne
http://www.lefigaro.fr/international/2009/10/28/01003-20091028ARTFIG00385-quelle-sera-la-tete-de-l-ue-.php
http://www.lefigaro.fr/international/2009/10/29/01003-20091029ARTFIG00016-les-vingt-sept-a-la-recherche-d-un-president-ideal-.php
Les Vingt-Sept à la recherche d'un président idéal
Jean-Jacques Mével, correspondant à Bruxelles
29/10/2009 | Mise à jour : 09:18 | Commentaires  111 | Ajouter à ma sélection
Tony Blair (à gauche) et Jean-Claude Juncker en mars 2005, à Bruxelles. Crédits photo : AP
Les dirigeants de l'UE se réunissent jeudi soir à Bruxelles avec l'espoir de débloquer le traité de Lisbonne.
 
Privée d'excuse par la mise en œuvre incessante du traité de Lisbonne, l'Union européenne se retrouve à l'épreuve sur-le-champ. Les Vingt-Sept, réunis jeudi soir au sommet à Bruxelles, font face à deux questions sans esquive : la sélection du premier président du Conseil, visage qui incarnera l'Europe, et un replâtrage obligé sur le climat, à trente-deux jours d'une négociation planétaire dont l'UE a fait son cheval de bataille.
Tony Blair ou Jean-Claude Juncker ? L'alternative n'est pas entre deux pressentis, qui pour le moment se neutralisent. Pour décider dans les formes, l'UE doit attendre que la Cour suprême tchèque lève l'ultime obstacle au traité, peut-être dès mardi. Le choix des Vingt-Sept se situe plutôt entre l'initiative, avec une définition de profil resserrée pour le futur président, et l'attentisme, dans l'espoir que surgisse le candidat idéal.
 
Cliquez sur chaque photo pour en savoir plus
 
 
Les mains dans le cambouis
 
L'article 19 du traité de Lisbonne, âprement négocié, est sibyllin sur le rôle et la définition de poste. Elle tient en quatre points et se borne à indiquer que le président à plein temps devra «faciliter la cohésion et le consensus» entre les Vingt-Sept. D'un commun accord, Berlin et Paris ont circonscrit le sérail en ajoutant que le futur représentant de l'UE sera nécessairement un ancien président ou un ex-premier ministre.
À leur manière, Tony Blair et Jean-Claude Juncker délimitent l'éventail des possibles. Le premier s'avance sur un piédestal : il vient d'une grande nation, se pose en familier à Washington comme à Pékin et bénéficie, en Europe, de la reconnaissance instantanée qu'espéraient les auteurs du traité. Les atermoiements européens des Britanniques et une proximité personnelle avec George W. Bush laissent pourtant de solides rancœurs. Nicolas Sarkozy a pris une distance observant que le désintérêt de Londres pour l'euro «reste un problème».
Le premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, se présente au contraire profil bas. Il vante la fonction mais attend, officiellement, qu'on vienne le chercher. Sa notoriété peine à dépasser le Benelux. Ses atouts sont clairement européens. Il est issu d'un pays fondateur et préside le club des ministres de l'euro. Il rassure ceux qui craignent d'être écrasés si les grands devaient seuls tirer les ficelles. Mais son étoile a pâli dans la crise financière et sous la mauvaise publicité faite au «paradis fiscal» luxembourgeois. Pour beaucoup, il ne s'est découvert que pour torpiller Blair.
L'Europe et sa longue histoire de compromis sont coutumières des candidatures providentielles à minuit moins une. D'autres noms circulent, comme le chef du gouvernement néerlandais Jan Peter Balkenende, l'ex-président finlandais Paavo Tapio Lipponen ou l'ancienne présidente irlandaise Mary Robinson. Si le dossier n'avance pas à Bruxelles, les Vingt-Sept auront d'autres d'occasions dans les jours qui viennent : le 9 novembre à Berlin pour commémorer l'ouverture du Mur et sans doute à la mi-novembre lors d'un sommet européen extraordinaire.
Reste l'inconnue franco-allemande. Paris et Berlin ont lourdement investi dans le traité de Lisbonne. Les deux capitales jurent maintenant de faire bouger une Europe ragaillardie. Mais aucune n'a rompu le silence sur les nouvelles institutions, ni poussé de candidat, fût-ce pour la présidence ou pour le haut représentant, futur «ministre» européen des Affaires étrangères. Avec la ratification tchèque, la feuille de vigne pourrait tomber. À moins bien sûr que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel considèrent que le futur visage de l'UE importe peu, aussi longtemps qu'ils gardent le volant pour eux-mêmes.
En attendant, les Vingt-Sept vont mettre les mains dans le cambouis. L'UE, enthousiaste à protéger le climat, se déchire lorsqu'il faut financer l'effort qui guette les pays démunis. Quand l'Europe se dit soucieuse de poser en modèle, un échec à Bruxelles augurerait mal de la grand-messe de Copenhague.
LIRE AUSSI :
» UE : ce que le traité de Lisbonne va changer
» MULTIMEDIA - Qui sera à la tête de l'UE ?
» La prudence européenne de Blair agace Brown
» Blair contesté pour la présidence de l'Europe
http://www.lefigaro.fr/international/2009/10/01/01003-20091001ARTFIG00608-ue-ce-que-le-traite-de-lisbonne-changerait-.php
http://www.lefigaro.fr/editos/2009/11/12/01031-20091112ARTFIG00001-la-priorite-est-de-rendre-l-union-europeenne-plus-forte-.php
La priorité est de rendre l'Union européenne plus forte 
Paavo Lipponen
29/10/2009 | Mise à jour : 12:37 | Commentaires  1 | Ajouter à ma sélection
Pour Paavo Lipponen, l'ancien premier ministre de la Finlande, c'est le moment de consoliderl'Union et de lui fixer des priorités.
 
Il aura fallu huit ans pour quele processus de réforme autourdu traité de Lisbonne prenne corps. Depuis l'Acte unique en 1986, la Communauté a vécu dans un état permanent de réforme de ses traités et de ses institutions. Pour la première fois dans l'histoire de l'Union européenne de notre temps, on ne prévoit plus d'engager un nouveau cycle de négociations intergouvernementales visant à modifier les fondements du traité.
«Les citoyens européens ont besoin de tempspour digérer un doublement du nombre des États membresen dix ans à peine» Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Après tant de bouleversements majeurs - pour ne citer que le processus autour du traité constitutionnel et le plus grand élargissement dans l'histoire des Communautés -, nous avons besoin d'une période de stabilisation. Notre priorité doit être de rendre l'Union plus forte pour faire face aux défis universels. Sans cela, nous encourons le risque d'être marginalisés comme acteur mondial. Sans construire une cohésion intérieure plus forte, sans progresser, il sera impossible de mettre en valeur une position d'influence mondiale de l'Union.
Le traité de Lisbonne offre des opportunités nouvelles, prévoit une valeur ajoutée pour mettre en œuvre des politiques communes dans tous les domaines de notre interaction. Ce traité conduit les institutions, le Conseil européen en particulier, à œuvrer dans l'esprit de la méthode communautaire. L'extension de la procédure décisionnelle par majorité qualifiée encouragera les gouvernements des États membres à rechercher des terrains d'entente pour mettre en place des politiques communes efficaces.
Les innovations du traité, commela création d'un poste de président permanent du Conseil européen et d'un haut représentant de l'Union qui sera également vice-président de la Commission, pourront contribuer à renforcerla visibilité et la cohésion de l'Union.
L'élément le plus important du rôle du président du Conseil européen devrait cependant être interne : il travaillerait avec les membres du Conseil européen et le président de la Commission pour préparer l'agenda des réunions du Conseil européen. Dans cette fonction de coordination, il ou elle devrait prendre le temps d'écouter les gouvernements des États membres et de s'occuper des problèmes en amont.
Avec le nouveau traité, le maintien de l'équilibre institutionnel aura une importance primordiale. Il n'y aura pas de place pour un marchandage entre institutions qui exposerait l'Union à perdre encore de sa crédibilité. Le rôle du Parlement européen deviendra plus fort. La Commission, avec son droit d'initiative, doit rester au centre des institutions.
Le Conseil européen, qui définit les orientations politiques générales de l'Union, sera renforcé dans son rôle principal. Et on aura toujours besoin du leadership que le Conseil a montré lors de récentes crises.
Les changements institutionnels amenés par le traité de Lisbonne vont contribuer à une Union plus politique en encourageant les groupes politiques à présenter leurs solutions alternatives, pour en débattre ouvertement et d'une manière constructive. Le principe de l'ouverture, inscrit dans le traité,doit être mis en œuvre dans tousles aspects des activités de l'UE.
Le nouveau traité va en outre institutionnaliser l'Eurogroupe et la fonction permanente de son président. Ceci ne manquera pas de mettre en évidence un antagonisme entre les membres et les non-membres de la zone euro. Notre souci principal étant de sortir de la crise économique mondiale, nous devons être particulièrement attentifs à assurer une répartition équitable du développement économique parmi les États membres.
L'Eurogroupe devrait encourager les non-membres à une collaboration plus étroite, assurant en cela une forme de suivi de la stratégie de Lisbonne. Nous pourrions fixer comme objectif d'avoir tous les gouvernements membres dans la zone euro pour 2020, ou en tout cas dans une conjoncture économique leur permettant d'envisager de franchir le pas.
La sécurité de l'énergie est l'une des priorités politiques d'une Union plus forte : il s'agit d'améliorer notre autonomie énergétique et de diversifier les sources d'importation de l'énergie. Une solidarité dans le domaine de l'énergie, conduisant tous les États membres à mettre en commun leurs réseaux de gaz et d'électricité pour instaurer un marché fonctionnel de l'énergie, fera partie d'une approche non exclusive pour développer l'Union.
Alors que les États des Balkans occidentaux vont adhérer à l'UE,le temps sera venu de consolider l'Union géographiquement, économiquementet politiquement. Nous ne devrionsjamais dire non à un futur élargissement, mais les citoyens européens ont besoinde temps pour digérer un doublementdu nombre des États membres en dix ansà peine. Nous avons tous besoinde plus de temps pour développerune identité européenne authentiqueet faire œuvrer nos institutionspour un meilleur fonctionnementde la démocratie au niveau européen.
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http://www.lefigaro.fr/international/2009/10/28/01003-20091028ARTFIG00062-la-prudence-europeenne-de-blair-agace-brown-.php
La prudence européenne de Blair agace Brown
Rose Claverie à Londres
27/10/2009 | Mise à jour : 22:15 | Commentaires  66 | Ajouter à ma sélection
Tony Blair, au premier plan, trop timide dans ses décisions aux yeux du premier ministre Gordon Brown. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS
Le premier ministre aimerait bien que son prédécesseur se mette en campagne pour la présidence de l'Europe.
 
Le gouvernement travailliste se mobilise derrière Tony Blair. En passe selon les sondages de perdre les élections de juin, Gordon Brown aurait passé la seconde pour assurer à son prédécesseur un rôle clé sur la scène mondiale. Depuis dimanche dernier, le ministre des Affaires étrangères, David Miliband, s'est lancé dans une promotion de l'Europe à tout va qui aurait avec Tony Blair à sa tête quelqu'un «qui pourrait, quand il atterrit à Pékin, Washington ou Moscou, stopper la circulation et engager des discussions à un haut, très haut niveau».
Gordon Brown commencerait même à se montrer irrité par la timidité de Tony Blair, qui ne s'est toujours pas officiellement déclaré candidat. Il aurait poussé deux de ses plus chevronnés collaborateurs à faire du lobbying en Europe en faveur de Blair. Un porte-parole de Downing Street a démenti, «étant donné que le traité de Lisbonne n'a pas encore été ratifié et que Tony Blair n'a pas indiqué si oui ou non il voulait être candidat».
Péché d'orgueil
La prudence de Tony Blair commencerait à devenir un handicap : «Nous avons besoin d'envoyer nos représentants faire campagne pour Tony à travers toute l'Europe, mais nous ne pouvons y arriver sans son support», affirme une source proche du gouvernement, citée par le Guardian. À l'origine de la discrétion du travailliste, le péché d'orgueil, selon la même source : «Tony ne se mettra jamais dans une position où il pourrait être humilié comme Guy Verhofstadt.» L'ancien premier ministre belge avait en effet été publiquement écarté du poste de président de la Commission européenne en 2004 alors que Blair lui-même avait mis son veto. Une humiliation que l'ancien premier ministre britannique souhaiterait éviter en étant sûr, avant de s'engager, d'avoir le profil recherché par les dirigeants européens. La description du poste est pour l'instant assez vague. Un proche de Blair affirme : «Le job sera défini par celui qui le détiendra. Est-ce qu'on veut quelqu'un comme Jean-Claude Juncker qui préside les réunions ou quelqu'un qui puisse faire que l'Europe compte pour quelque chose ?»
Ce n'est pas à l'agenda, mais les vingt-sept leaders européens pourraient évoquer le sujet lors du sommet de Bruxelles de jeudi et vendredi, même si la décision reste suspendue à la ratification du traité de Lisbonne par le président tchèque, Vaclav Klaus. Dans la balance, pour Blair, pèsent bien sûr son prestige et ses connexions. Mais des obstacles considérables jouent en sa défaveur.
Une pétition réunit plus de 41 000 signataires s'opposant à la nomination d'un homme qui a «violé les lois internationales» en lançant son pays dans la guerre en Irak. Que le futur président de l'Europe soit un ancien premier ministre d'un pays qualifié d'«eurosceptique» nourrit aussi les inquiétudes. Il faut également compter avec l'opposition des conservateurs britanniques. Hostile à la fois au traité de Lisbonne et à un président européen, le leader des tories, David Cameron, prévient : «Si le poste devait être créé quand même, nous ne soutiendrons pas Tony Blair.»
LIRE AUSSI :
» Blair contesté pour la présidence de l'Europe
» EDITO - Blair, trop brillant pour l'Europe par Pierre Rousselin
http://www.lefigaro.fr/international/2009/10/23/01003-20091023ARTFIG00006-blair-conteste-pour-la-presidence-de-l-europe-.php
Blair contesté pour la présidence de l'Europe
Claire Gallen à Bruxelles
23/10/2009 | Mise à jour : 12:58 | Commentaires  82 | Ajouter à ma sélection
Tony Blair, en avril dernier à Bruxelles. Cinq eurodéputés ont lancé une pétition destinée à s'opposer à son accession au poste de président du Conseil de l'UE. Crédits photo : AFP
L'ancien premier ministre britannique suscite la méfiance des « petits » pays et des autres institutions de l'UE.
 
La route vers la présidence de l'Europe se complique pour Tony Blair. Il y a quelques semaines encore, il semblait le mieux placé pour le prestigieux poste de président du Conseil européen. Mais, au fur et à mesure que se rapproche l'heure du choix, crispations et jeux de pouvoir font tanguer la perspective de sa nomination.
Les eurodéputés sont montés au créneau mercredi, avec une pétition ostensiblement anti-Blair. Le texte, lancé par cinq parlementaires, déroule une musique connue : il faut une personnalité «avec laquelle les peuples d'Europe puissent s'identifier». Pas sûr qu'avec son atlantisme pro-Bush, son soutien à la guerre en Irak et son pays eurosceptique, Tony Blair renvoie aux Européens une image enthousiasmante. Autres critères avancés : le candidat devrait venir d'un pays appartenant à la zone euro et à l'espace Schengen de libre circulation - ce qui n'est pas le cas de la Grande-Bretagne - et respectant la charte des droits fondamentaux, à laquelle Londres a négocié des dérogations. «Faut-il souligner que ce profil ne correspond absolument pas au candidat préféré de quelques grands pays, à savoir l'ancien premier ministre du Royaume-Uni, Tony Blair ?», s'interrogent les contestataires, emmenés par le socialiste luxembourgeois Robert Goebbels.
Pour que la pétition ait valeur de résolution adoptée par le Parlement, il faudrait qu'elle recueille la signature de la moitié des 736 eurodéputés. On n'en est pas encore là, mais ses arguments pourraient faire mouche.
 
La faiblesse des autres candidatures
 
Au début du mois, les pays du Benelux avaient dressé un portrait-robot fort similaire du futur président de l'Europe. Pour eux, le candidat devait «avoir démontré son engagement européen et développé une vision sur l'ensemble des politiques de l'Union». La Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg réglaient peut-être là de vieux comptes, comme le fait que Londres ait bloqué l'accession du Belge Guy Verhofstadt à la tête de la Commission en 2004. Mais ils disaient aussi les inquiétudes des «petits» pays de se voir évincés des postes de commande dans le futur paysage européen.
Dans la foulée, le chancelier autrichien a fait part de ses doutes sérieux sur le profil de Blair. Nicolas Sarkozy, jusque-là ardent défenseur du candidat britannique, a soudain semblé plus tiède en jugeant problématique que la Grande-Bretagne ne soit pas dans la zone euro. À Berlin, on garde le silence - mais force est de constater que quatre des cinq initiateurs de la pétition anti-Blair sont allemands… Il n'y a guère que Silvio Berlusconi pour lui garder son soutien, ce qui pourrait être un cadeau empoisonné.
C'est que la nomination du président de l'Europe touche une corde sensible. Instauré par le traité de Lisbonne, qui semble en bonne voie d'être adopté rapidement, après les dernières résistances de l'eurosceptique Vaclav Klaus, le poste a encore des contours flous. Président des travaux du Conseil, quel équilibre trouvera-t-il au sein de la machine européenne ? Visage et voix de l'Europe, empiétera-t-il sur les prérogatives du haut représentant, ce futur «ministre des Affaires étrangères» de l'Union ?
De fait, le premier à occuper le fauteuil de président lui donnera une impulsion décisive. Tony Blair a la stature internationale pour faire le poids face aux interlocuteurs américains, russes ou chinois. Mais avec son carnet d'adresses, son charisme et son aisance face aux médias, certains redoutent qu'il ne fasse de l'ombre aux autres institutions européennes, notamment au président de la Commission, José Manuel Barroso.
Cet épineux dossier sera vraisemblablement évoqué lors du sommet de l'UE des 29 et 30 octobre. La grande chance de Blair est peut-être la faiblesse des autres candidatures. Les noms de Guy Verhofstadt, du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker ou du Finlandais Paavo Lipponen sont régulièrement avancés. À moins que l'Europe ne choisisse une femme, et dans ce cas l'Irlandaise Mary Robinson aurait ses chances. Leur bilan européen est impeccable. Mais il faudrait peut-être une personnalité plus forte pour représenter l'Union européenne et ses 500 millions d'habitants.
 
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» Tony Blair domine la course à la présidence de l'Europe
» EDITO - Blair, trop brillant pour l'Europe par Pierre Rousselin
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http://www.vuvox.com/collage/detail/017af8f6f0
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