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L’hôpital de Lannes.

Publié le 24 novembre 2009 par Marx

               C’est un projet d’hôpital dans les Hautes Pyrénées. Un hôpital commun entre Tarbes et Lourdes afin de remplacer les deux hôpitaux existants. Au motif de l’excellence, il sera dépensé 175 millions d’euros pour le réaliser. Cette somme sera de toute évidence largement dépassé puisque ce n’est qu’une estimation très minimale et qui n’englobe pas la totalité des coûts induits quant à l’aménagement de l’espace et de nombreuses infrastructures d’accès.  Ce nouvel établissement disposera de moins de services , moins de lits que les deux précédents et beaucoup moins de personnel . 350 lits alors que Tarbes seul en possède 500.
                                 L’argument avancé, c’est la situation financière difficile de l’hôpital de Tarbes et le « déficit » de celui de Lourdes. C’est donc qu’en additionnant deux « déficits » on obtiendrait un excédent et au pire un équilibre. Or la plupart des hôpitaux en France connaissent de graves difficultés. Tarbes et Lourdes ne sont pas des particularités en la matière et les regroupement d’hôpitaux  effectués ici et là s’avèrent être des échecs. La baisse de l’activité y est  particulièrement significative mais au profit du privé qui comme sur les Hautes Pyrénées se frotte déjà les mains.
                             Il paraît que ce regroupement pourrait alors se doter d’un plateau technique de haut niveau. Comment n’y a t on songé avant sur au moins un des deux établissements. L’hôpital de Tarbes n’a que trente ans et quatorze blocs opératoires viennent d’être construits et des investissements lourds sont programmés et budgétisés, tels la réfection du hall d’entrée . Avec beaucoup moins des 175 millions prévus, il y aurait de quoi faire deux établissements d’excellence avec des plateaux techniques de haut niveaux dans les deux villes. Ces 175 millions dont personne ne sait pour le moment d’où ils sortiront. L’argument de vétusté ne tient pas, l’hôpital type « Fontenoy » de Tarbes aura trente ans le 26 novembre 2009 et quatorze blocs opératoires viennent d’être inaugurés. L’hôpital de Lourdes a été largement rénové et il ne manque que quelques  places de stationnement pour en faciliter l’accès et il ne suffit que de quelques dizaines de milliers d’euros pour financer un tel aménagement. Ces arguments avancés par les partisans d’un tel projet, ne sont pas bons, ils en cachent d’autres difficilement avouables dans un département républicain. C’est la liquidation de l’hôpital public au bénéfice des cliniques privées et elles l’ont compris sans étalage d’explications puisque l’une d’entre elle, judicieusement située vient d’acquérir un demi hectare de terrain et simultanément à l’annonce du projet hospitalier. La loi Bachelot contre laquelle les parlementaires du département ont voté est en application dans le département avec le concours zélés des mêmes parlementaires. Le député Pierre Forgues est favorable au projet , sa collègue Chantal Robin Rodrigo y est partie prenante , les sénateurs n’ont pas fait connaître leur position publiquement, mais.. enfin attendons qu’ils se positionnent définitivement. Seul le député Jean Glavany a pris position publiquement avec une argumentation contenue dans un livre Blanc et il n’est pas question pour lui de cautionner la loi Bachelot et la mise à mort de l’hôpital public. La CGT a pris position contre, la CGT FO convoque une réunion sur les problèmes hospitaliers et la gabegie actuelle, le 13 janvier 2010 à L’IFSI. La plupart des anciens administrateurs de gauche interrogés par le Comité d’usagers de l’hôpital public sont contre ce projet ainsi que l’ancien Président du Conseil d’Administration et ancien Maire de Tarbes. A Tarbes, Lourdes, Bagnères de Bigorre, des comités se sont crées et des milliers de signatures aux différentes pétitions ont été collectées et les signatures se poursuivent.
                             Les arguments tombent, alors ils en sortent d’autres. Un équipement moderne et de haut niveau ( on est pas modeste ) attirera des chirurgien de très haut niveau ( les CHU n’ont qu’a bien se tenir). Mais que ne l’ont ils pas fait sur les sites actuels sans pour autant dépenser 175 millions et les avenants à venir. Pour beaucoup moins, c’est encore possible.
                              En attendant la date de réalisation en 2016, ils déménagent (déjà) l’hôpital de Lourdes, qui perd la cardiologie, la réanimation et qui va perdre la maternité. Le reste risque de suivre avant même la réalisation du projet . Ils ne manque pas d’air non plus en affirmant qu’ils vaut mieux faire quelques kilomètres de plus pour être mieux soigné, certes l’argument peut paraître bon mais pourquoi faut il supprimer ce qui existe et dépenser 175 millions d’euros alors que l’ont pourrait disposer des deux pôles et non d’un seul, sans aller ailleurs. Le tout pour beaucoup moins d’argent et la mise en péril des dépenses de la sécurité sociale. Enfin les effectifs fondent dans le personnel hospitalier, ils prévoient encore 200 emplois de moins aux 200 déjà supprimés.
                               Le département de Hautes Pyrénées n’échappe pas aux politiques actuelles et à la liquidation programmée des services publics de santé même si quelques uns s’efforcent de prouver le contraire. Les territoires de Santé ne deviennent que des déserts de santé publique au bénéfice du privé. Le choix du patient est bafoué et le système anglo saxon est imposé pour assurer des dividendes à ceux qui en sont gavés.

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