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Climategate (3) : le pitoyable traitement de l'information par les ''grands médias'' français

Publié le 25 novembre 2009 par Objectifliberte
Ci dessous mon troisième opus, et le dernier pour quelques jours, sauf rebondissement imprévu, sur le Climate Gate, plus orienté sur le traitement médiatique de l'affaire. La presse française classique risque de ne pas sortir grandie de cet épisode, tant elle fait preuve d'un parti pris de dénigrement désolant sans la moindre prise de recul.

Les précédents articles : ClimateGate 1 (révélation) | ClimateGate 2 (confirmation)

Sinking
Source : Despair.com

La stratégie de défense des protagonistes de "la bande du climate gate" se met en place. Sans grande surprise, ils essaient de minimiser l'événement. Plus tristement surprenant est que la presse Francophone, dans sa quasi totalité, se range sans le moindre examen critique derrière cette ligne de défense. Examinons les arguments de ceux qui veulent à tout prix que cette affaire se dégonfle.

Ligne de défense 1 : attaquer les "négateurs"
Il faut d'une part, discréditer les "négateurs", néologisme révélé par l'inévitable Stéphane Foucart, du monde, dans une interview de Thomas Stocker, co président d'un des groupes scientifiques du GIEC, que je cite à titre d'exemple représentatif de nombreux autres papiers :

"Les négateurs du réchauffement ignorent les faits établis"

(...)

Les principaux sont que la température moyenne globale a augmenté au siècle dernier de plus de 0,7 °C, que les océans se sont élevées de 17 cm, que les glaces ont perdu 10 % de leur couverture
(...)

Plusieurs ensembles de preuves obtenues de manière indépendante établissent un lien causal entre ces observations et l'augmentation de la concentration atmosphérique des gaz à effet de serre.
Les faits établis ? mais sur ces faits établis, lesquels devraient ils être audités suite aux révélations des manipulations de l'équipe du CRU et de ses alliés d'outre océans ? Ajoutons que la perte de couverture des glaces arctiques, qui semble s'être inversée depuis trois ans (mais un tel délai est trop bref pour diagnostiquer un retournement de tendance, il est vrai), est compensée par une augmentation de la couverture de glace antarctique (voici un accès aux grands indicateurs remis à jour en temps réel). M. Stocker n'hésite donc pas à continuer dans le mensonge le plus grossier destiné aux lecteurs de la presse grand public qui nont pas le temps ou la volonté de se livrer à un travail d'élargissement de leurs sources d'information. Continuons :
Aux Etats-Unis, de prétendus think tanks, financés par les industries pétrolières et minières, louent les services de scientifiques qui n'ont souvent jamais travaillé sur le climat, mais qui produisent des documents qu'ils diffusent, qu'ils mettent à disposition des médias, des décideurs politiques ou de leur entourage.
Répondons sur le même ton : "Dans le monde entier, de prétendus scientifiques, très grassement financés par les gouvernements, lesquels couperont le robinet si "on" ne leur annonce plus de catastrophe, dont certains sont parfois devenus climatologues sur le tard, produisent une recherche qu'ils bidouillent, et diffusent très largement dans les médias, auprès des décideurs politiques, etc...".
Redevenons sérieux: tout y passe dans la déclaration de M. Stocker: la prétendue dépendance des sceptiques au lobby pétrolier (voir cette recherche SPPI à ce sujet), et le fait que nous n'aurions jamais travaillé sur le climat. Ah, l'argument d'autorité...
Monsieur Stocker fait bien peu de cas des sommités mondiales, parfois anciens membres du GIEC, parfois encore membres du GIEC, qui ont publié des centaines, voire des milliers de papiers de grande qualité, qui remettent en cause les grands postulats du GIEC. En voici modestement 450. Mais il est vrai que M. Stocker a une réponse toute faite contre ces papiers :
Notre travail est fondé sur la littérature scientifique revue par les pairs. Nous évaluons celle-ci sans distinction, quand bien même elle a pu être publiée dans des conditions d'intégrité discutables - de telles situations ont d'ailleurs été débattues en France voilà quelques mois. Nous n'adoptons pas nécessairement les résultats publiés, même s'ils le sont dans des revues comme Nature, Science ou Earth and Planetary Science Letters, mais nous les évaluons à la lumière de l'ensemble des connaissances, qui compte nombre de faits désormais établis.
Autrement dit, je traduis: "les résultats des papiers qui viendraient à contredire les faits que nous avons précédemment établis, (et de quelle façon !!), sont illico écartés."
Il est certain que de cette façon, la science ne peut qu'avancer dans une seule direction !
Mais Revenons à cet argument d'autorité. "Vous n'êtes pas des spécialistes" ! Comme je l'ai déjà dit, Michel Rocard et Jean Louis Borloo non plus, pourtant, ils prennent au nom d'une science dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils la maîtrisent mal (Ah, le trou d'ozone et la poêle à frire...), des décisions qui couteront des milliards inutilement pris aux français. Et naturellement, la même chose peut être dite de 99% des politiques du monde entier qui prennent des postures environnementalistes et des mesures lourdes de conséquences.
Il est donc normal, dans un tel contexte, que des citoyens "lambda", par nature non spécialistes, mobilisent le peu de neurones que la nature leur a chichement donnés, et, malgré leur infériorité intellectuelle manifeste vis à vis des demi-dieux du GIEC, essaient de savoir si ce qu'on leur raconte est vrai, trouvent curieux que les officiels leur parlent de "consensus" quand tant de voix dissidentes scientifiquement remarquablement argumentées existent, puis trouvent encore plus curieux que la science officielle lance de véritables cabales contre les sceptiques, et n'en arrivent, après avoir étudié en profondeur la question, à la conclusion que non seulement la science officielle n'était pas aussi établie qu'elle prétendait l'être, mais qu'elle tentait sciemment d'empêcher les hypothèses contraires d'émerger.
Bref, M. Stocker, tous les gens qui dénoncent les magouilles de vos collègues du GIEC Jones, Mann, trenberth, Briffa et consorts, ne sont pas des vendus à tous les lobbys possibles et imaginables. Ce sont des simples citoyens qui sont parfaitement légitimes à agir ainsi, pourvu qu'ils fassent l'effort nécessaire pour pouvoir s'informer, comprendre, transcrire en termes compréhensibles leurs interrogations. De ce fait, le débat ainsi alimenté pourrait être sain, si vous et vos amis n'aviez pas dès le départ, comme le montrent les mels de Jones et Al., choisi la voie du dénigrement, et de l'ostracisation des "dissidents" (terme figurant dans un des mels, 1106338806)
Deuxième ligne de défense : "c'est un pétard mouillé"

Il faut MINIMISER l'affaire. A tout prix. Par exemple, Le Point parle d'une "affaire embarrassante de portée limitée".

La presse classique est donc vent debout pour affirmer que ces mels ne sont que des "pétards mouillés", pour reprendre l'expression de la RTBF, qui me cite en lien d'ailleurs. Le hack (si c'en est un: Des hypothèses alternatives existent, qui impliquent soit des négligences de sécurité, soit une vengeance d'un "insider" en désaccord avec Jones and co...), qui "tombe au bon moment", est évidemment uniquement publié "pour discréditer les scientifiques".

Un peu comme si un hacker dévoilait la correspondance secrète de Bernard Maddoff, et que la presse rejetait son contenu d'un geste du revers de manche, en affirmant que ces mels n'ont été mis en circulation que pour "discréditer la finance"...


Non, messieurs, il ne s'agit pas de discréditer la science, mais au contraire de la réhabiliter ! La science, c'est le GIEC qui la discrédite depuis longtemps, car les mels ne révèlent pas un scandale totalement inconnu de ceux qui voulaient s'informer auparavant, mais ne font qu'apporter des preuves éclatantes de manipulations que de nombreux observateurs soupçonnaient déjà. Les gens qui reprennent ces mels le font simplement parce qu'ils sont choqués par ce qu'ils y trouvent. Et de nombreux scientifiques honnêtes en ont plus qu'assez de voir comment certains assassinent la science.
Prenons encore pour exemple un second article de M. Stéphane Foucart, pour le soi disant Journal de Référence, "Le Monde". Mais j'aurais également pu citer M. Lécluyse, de l'express, qui s'est surpassé ici.
Selon M. Foucart, la controverse ne porterait que sur un seul mel ou l'usage du mot "Trick" serait interprété de façon excessive par les sceptiques. Selon l'article de la RTBF que j'ai cité plus tôt, reprenant en cela l'expression mot pour mot du site real climate, il ne s'agirait que de mels cités en dehors de leur contexte, et donc déformés. Cet argument est repris en boucle par nombre d'organes de presse.
"Hors contexte" :  examinons l'argument
On peut effectivement admettre, en se tirant bien les cheveux, que cet email de Phil Jones auquel M. Foucart fait allusion, qui mentionne l'usage de "tricks" pour "cacher le déclin", ne signifie pas "tricher pour cacher la baisse des températures" mais "utiliser une astuce pour séparer un bruit de fond d'un signal", comme Jones semble le suggérer. Juste une "façon de parler", quoi... Admettons, admettons, quoique ce ne soit guère plausible.
Mais MM. Foucart ou Lécluyse pourront-ils trouver des explications similaires à tous les mels suivants, qui se comprennent très bien sans le moindre besoin de remise en contexte ? Petit extrait :
  • tentative de subversion du processeus de peer-reviewing,
  • refus de donner certaines données aux journaux insuffisamment dociles,
  • tentatives d'intimidation pour modifier la ligne éditoriale d'un journal,
  • tentatives d'échapper aux obligations légales de divulgation de données publiques,
  • évasion fiscale,
  • manque de respect à la mémoire des morts sceptiques,
  • manipulation de resultats,
  • échange curieux sur l'utilisation de certains fonds...,


Les huit mels ci dessus ne sont qu'un tout petit échantillon. Le site Skyfal en propose quant à lui 62 avec les liens (et ils n'ont pas tout trouvé), traitant aussi bien de méthodes de manipulation de médias, de cabale contre des "opposants", de manipulation de données, de manipulation des process de relecture, et surtout, 17 mels montrant que la fine équipe était parfaitement au courant que ses résultats étaient sujets à caution, et que son problème était d'arriver à maquiller ces divergences scientifiques (rubrique "consensus de façade").

Un peu de contextualisation :

Si les journalistes français veulent du contexte, il faut leur en donner. 
Dans plusieurs cas, le CRU a refusé de communiquer ses données ou ses modèles à certains demandeurs. Citons S.McIntyre et R.McKitrick, qui ont réfuté le modèle mathématique de la crosse de Hockey, Vincent Courtillot, qui en parle dans ses conférences, et Warwick Hughes, un chercheur australien.
Voici une sélection de mels où les protagonistes évoquent leurs tactiques pour se soustraire à toute tentative de divulgation, y compris en se jouant des lois de Freedom of Information Act (source Skyfal)
  • Phil Jones encourage ses collègues à supprimer les informations sujettes au FOIA (freedom of information act). (1212063122)
  • Tom Wigley explique comment faire face au FOIA (freedom of information act) au Royaume-Uni. Jones dit d'utiliser l'argument de l'IPR (droits de propriétés intellectuelles) pour ne pas divulguer les codes. Dit que les données sont protégées par des accords internationaux et que le CRU «se cachera derrière eux». (1106338806) -
    Cette affaire, je l'avais déjà évoquée ici.
  • Jones avoue à Mann, Bradley… qu'il a trouvé un moyen de ne pas avoir à publier les commentaires des relectures du chapitre 6 de l'AR4 (rapport du GIEC 2007) [suite à une demande FoIA par David Holland]. (1210367056)
  • Jones affirme que les organisations climatiques au Royaume-Uni  se sont entendues pour déjouer le FoIA [qui les obligent à rendre les données publiques]. Sur les conseils du commissaire à l'information [!] (1219239172)
  • Jones dit à Mann qu'il lui envoie les données des stations. Dit que si McIntyre les demande sous FoIA, il les supprimera plutôt que de les remettre. Dit qu'il va se cacher derrière les lois de protection des données. Dit que Rutherford a gaspillé énormément de temps en créant un répertoire FTP pour Osborn. Dit que Wigley s'inquiète d'avoir à rendre public le code de ses modèles. Discutent également de la version préliminaire de l'AR4 (rapport GIEC 2007). Mann dit que le chapitre paléoclimatiques sera controversé mais que les auteurs de ce chapitre ont les personnalités adéquates pour faire face aux sceptiques. (1107454306)
  • Santer se plaint au sujet des demandes de FoIA par McIntyre. Il dit qu'il attend le soutien de la direction du Lawrence Livermore Lab. Jones dit qu'une fois la direction du CRU mise au courant du genre de personnes [sceptiques] auxquelles les scientifiques avaient affaire, elle est devenue d'un grand soutien. Dit que le VC [vice-chancelier] sait ce qui se passe (dans un cas). (1228330629)
  • Phil Jones écrit à Steve [Schneider], rédacteur en chef de Climatic Change [ainsi que d'autres du comité de rédaction de la revue?], lui disant qu'il ne devrait pas accéder à la demande McIntyre d'obtenir le code informatique des articles de Mann. Plus tard, dans un courriel à Mann ("Rien que pour vos yeux , à supprimer après lecture") Jones dit qu'il a dit à Schneider séparément [vraisemblablement sans dire au reste du conseil] qu'il devrait demander l'avis d'autres et aussi consulter l'éditeur et consulter un avocat. (1074277559)

Allez, encore un peu de mise en contexte ? J'ai également évoqué (toujours dans le même article), et d'autres l'ont fait encore mieux que moi (voir par exemple Jean martin), l'affaire de la sélection totalement biaisée d'échantillons d'arbres (dite affaire "YAMAL") attribuée à Keith Briffa pour donner à la courbe de reconstitution des températures passées par dendrochronologie un aspect "réchauffement correct". Voici ce que les mels révèlent sur cette manoeuvre:
  • Mann dit à Jones que ce serait bien de "contenir" le prétendu optimum médiéval. (1054736277)
  • Tom Wigley dit que Keith Briffa s'est attiré des ennuis avec la chronologie de Yamal (mais dit aussi que cette chronologie ne change pas grande chose). Il se demande comment Briffa expliquerait le test de sensibilité de McIntyre sur Yamal et comment il justifierait le choix d'une chronologie mal répliquée au lieu d'une meilleure. Se demande s'il le pourrait. Dit que la dissimulation de données en question est une patate chaude, que c'est un procédé que de nombreux "bons" scientifiques condamnent. (1254756944)
  • Avant l'AR3 (rapport GIEC 2001), Briffa dénonce les pressions pour produire une image simpliste de «prétendu réchauffement sans précédent depuis mille ans donné par les données indirectes [proxies]". Briffa dit que la période moderne n'est pas différente d'il y a mille ans. (0938018124)
  • Funkhouser dit qu'il a usé de tous les tours dans son sac pour tenter d'extraire une courbe en crosse de hockey de la série [de proxies de température] de Kyrgistan et qu'il n'y arrive pas. Ne pense pas qu'il soit productif de jongler davantage avec les statistiques de la chronologie [scrupule que n'a pas Mann et ses multiples courbes en crosse de hockey]. (0843161829)

J'arrête là la litanie. Ceux qui s'obstinent à ne voire dans la révélation de ces manoeuvres un simple fait divers sans importance sont en plein déni de réalité. Quant aux raisons de ce déni, cela les regarde. Reste à savoir si d'autres voudront regarder !
Même mouillé, le pétard fait du bruit
Cependant, la presse Française devrait tout de même se méfier de son conformisme moutonnier.
Tout d'abord, elle a des concurrents. Agoravox a repris mon article, ou celui ci d'une autre auteur dont j'ai hélas perdu le nom, qui aborde la même question sous un angle différent. Rue89, malgré ses liens historiques avec Libération, se montre au moins neutre et factuel, et ne cache pas que l'affaire pose des questions.
Les réactions des lecteurs dans les commentaires du Monde, de l'express, de Libération (cf. blog du complice idéologique de St. Foucart, S. Huet), ou sur la reprise de mon post sur Agoravox (83% de votes positifs pour l'article, soit dit en passant), montrent que l'opinion est partagée, et que les "citoyens sceptiques" représentent au moins la moitié de l'audience. Ils commencent à en avoir assez d'être pris par des petits débiles par des Foucart, Huet ou Lecluyse. Souvent mieux informés que ces "journalistes" ouvertement biaisés, nombre de commentateurs, lorsqu'ils ne sont pas purement et simplement censurés, submergent les impétrants de faits et liens montrant leurs contradictions, parfois en termes véhéments.
Certes, il y a aussi des "réchauffistes", parfois polis, parfois violents (je me fais traiter de "crapule libérale" par un habitué du freedom-bashing sur AV, certains affirment que je cherche de l'argent pour "mes think tanks" (sic), d'autres que je suis la tête de pont des "neo cons" en France... )
Le presse quotidienne française se demande pourquoi elle n'arrive pas à survivre sans aide de l'état, peut-être devrait elle se demander si l'attitude bornée et butée de certains de ses journalistes sur des sujets sensibles ne contribue pas à ruiner sa crédibilité.
Dans le monde anglo-saxon
Les réactions de presse dans le monde anglo-saxon sont bien plus diverses. Si certains médias collent à la ligne "défensive", d'autres sont bien plus incisifs.
Le Daily Telegraph se fait l'écho de la demande de l'ancien ministre des finances de Mme Thatcher et M. Major, Nigel Lawson, qui demande une enquête sur les agissements du CRU, estimant que la crédibilité de cet organisme était menacée, et avec elle celle d'une bonne partie de la science britannique.
Vous me direz que Lawson s'est fait remarquer en expliquant que quand bien même le CO2 serait un danger, ce dont il doute, le meilleur moyen de s'en prémunir était de laisser le marché trouver les solutions aux problèmes posés, ce qui en fait de facto un ennemi personnel de tout politicien ou militant écologiste qui se respecte.
Mais que dire des réactions de George Monbiot ? Monbiot n'est pas n'importe qui: c'est le gardien du temple écologiste du Guardian, organe de presse de gauche, en moins obtus que Libération, cependant. Monbiot, activiste écologiste, qui avait envers et contre tout soutenu toutes les thèses catastrophistes et les travaux du CRU, estime que l'affaire est grave et, dans les commentaires de cet article du Guardian, que Phil Jones devrait démissionner :
I am now convinced that they [les messages, NdVB.] are genuine, and I’m dismayed and deeply shaken by them.
(...)
Yes, some of the comments have been taken out of context. But there are some messages that require no spin to make them look bad. There appears to be evidence here of attempts to prevent scientific data from being released(2,3), and even to destroy material that was subject to a freedom of information request(4).

Worse still, some of the emails suggest efforts to prevent the publication of work by climate sceptics(5,6), or to keep it out of a report by the Intergovernmental Panel on Climate Change(7). I believe that the head of the unit, Phil Jones, should now resign. Some of the data discussed in the emails should be re-analysed.

Et dans les commentaires, Monbiot livre un surprenant début d'autocritique:

I apologise. I was too trusting of some of those who provided the evidence I championed. I would have been a better journalist if I had investigated their claims more closely.

Certes, Monbiot estime que cette affaire ne remet en cause que "quelques scientifiques" et que l'essentiel de la science derrière les travaux du GIEC est toujours valide, et il tourne en dérision ceux qui y voient une "conspiration" à la fin de son article. Il n'a pas encore voulu admettre que les "3 ou 4" (en fait, une bonne dizaine) scientifiques décrédibilisés n'étaient pas les moins importants de la chaine de production du "savoir" au sein du GIEC. Mais voir une personne d'un tel niveau d'implication dans l'activisme anti-carbonique reconnaître qu'il s'est fait vendre de la mauvaise science, montre que visiblement, le cas des protagonistes du Climate Gate est indéfendable.

De son côté, le Wall Street Journal enfonce le clou :
However, we do now have hundreds of emails that give every appearance of testifying to concerted and coordinated efforts by leading climatologists to fit the data to their conclusions while attempting to silence and discredit their critics. In the department of inconvenient truths, this one surely deserves a closer look by the media, the U.S. Congress and other investigative bodies.
Du côté des télévisions, par contre, le reporting reste timide même de l'autre côté de l'Atlantique, à part le brillant polémiste Glenn Beck. Mais nul doute que si des politiques de haut niveau arrivent à porter des actions sinon judiciaires, du moins parlementaires, sur ces faits, alors le traitement médiatique du climate gate changerait du tout au tout.
Or, le sénateur Inhofe, figure de proue du scepticisme politique aux USA, va demander une enquête du congrès sur la partie américaine du scandale, à tout le moins. De même, le Competitive Enterprise Institute va porter plainte contre la NASA, et plus particulièrement le Goddard Institute for Space Studies, dirigé par James Hansen, que l'on ne présente plus aux lecteur d'Objectif Liberté, pour refus de se soumettre au Freedom Of Information Act américain depuis 3 ans. Nul  doute que les juges étudieront la plainte avec un oeil nouveau après un tel scandale !
Le pétard mouillé pourrait bien devenir fumant !
Conclusion
Les chercheurs incriminés par les mels du CRU sont libre de choisir la ligne de défense qu'ils souhaitent et je ne leur contesterai pas ce droit fondamental.
Par contre, il est tout à fait regrettable que les médias, et notamment les médias hexagonaux, adoptent sur ces questions, de façon quasi pavlovienne, la thèse des chercheurs du GIEC. Ils adoptent de ce fait une posture purement idéologique et oublient toutes les bases du journalisme sérieux: vérification de l'authenticité (faite par le New York Times et ses pairs anglo-américains), analyse, recoupements, et conclusions. Nos journalistes environnementaux écrivent d'abord la conclusion, puis l'habillent d'analyses à l'emporte pièce, en tenant pour acquis un seul point de vue et en dénigrant par avance toute opposition.
Mais l'imperméabilité croissante du public à ces thèses alarmistes, révélée par les forums de lecteurs des grands journaux, montre que le pouvoir d'information s'est déplacé en partie (en partie seulement, tout de même) de la presse classique à la presse indépendante. Les blogs qui ont su établir une vraie crédibilité (n'en déplaise aux néo-fascistes rouges-bruns-verts qui m'abreuvent d'injures à longueur de forum, je pense qu'objectif liberté en fait partie) sont aujourd'hui une source de réinformation jugée valide par le public.
Tôt ou tard, les escroqueries perpétrées par la tête du GIEC, sous l'égide de l'ONU, autour du réchauffement climatique, et toutes les décisions gouvernementales autour de cette science biaisée, deviendront un scandale public. Toute la question est de savoir combien de temps cela prendra encore.
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Quelques liens récents sur ces affaires

L'analyse d'Emmanuel Martin : Du Foot au climate Gate, seul le résultat compte

Celle de Cécile Philippe : Aurons nous droit à un vrai débat sur le climat ?

Et le très attendu : Compte rendu de l'affaire par Jean MARTIN


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