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La Sextape comme nouvelle arme publicitaire

Publié le 25 novembre 2009 par Mry

Medium_logo_france_info Ma chronique hebdomadaire du mercredi soir sur France Info : (il n'y a pas encore de podcast possible)...

Olivier Emond : Est-ce que tout est bon pour faire de la publicité ?

Emery : Il semblerait que oui, Olivier. Même une sextape.

Imaginez, Carmen Electra ou Yfke Sturm, deux femmes au sex appeal torride. L’une déambule dans les couloirs, l’autre se glisse tout contre une brune volcanique aux formes dignes d’un samedi soir sur une chaîne cryptée.

L’émoi est à son comble quand toutes ces jeunes femmes, chacune dans leurs vidéos, font plus qu’inviter à les rejoindre celui qui filme en mode voyeur avec un petit camescope pour un moment très très chaud…

Olivier : Emery, rassurez-moi vous n’allez pas nous raconter la suite ?

Emery : J’aurais bien aimé Olivier… j’aurais bien aimé, j’ai senti que cela vous intéressait au plus au point. Mais je ne peux pas.

Je ne peux pas, non pas parce que France Info m’aurait censuré, mais parce que la vidéo s’arrête là. Oui, je suis frustré.

Et d’autant plus parce que l’homme invité à rejoindre ces femmes offertes a, dans son mouvement vers elles, laissé tomber sa caméra. Du coup, on ne voit plus les scènes.

Mais, comme par hasard, la caméra a atterri juste en face d’un sac sur lequel est inscrite une marque de mode, Van Gils.

Olivier : C’est donc la publicité... est-ce la première fois qu’on utilise ce procédé ?

Emery : Le procédé du nu non, des marques comme Péta abusent de ce mode opératoire pour tenter de faire passer son message. Mais finalement, on ne le retient pas. C’est exactement la même chose pour la marque de mode qui est mise en avant dans ces deux vidéos.

Le nu, et a fortiori le nu mis en scène comme pour des préliminaires d’un film porno, n’agit pas sur notre cerveau, mais sur notre corps. Le nu est un procédé publicitaire qui forcément interpelle parce que nous sommes tous des aspirants pervers ou religieux.

Mais si le message publicitaire n’arrive pas à aller au-delà de l’ambiance sexuelle imaginée cela tombe à plat. A date, le dernier bon exemple est cette vidéo montrant un couple qui fait l’amour et qui, au fur et à mesure que la caméra recule, on s’aperçoit que l’homme a les traits d’Hitler et qu’il n’utilise pas de préservatif.

Dans ce cas, l’ambiance sexuelle est là pour attirer l’attention, Hitler pour choquer fortement (en associant tous les porteurs du Sida à des nazis) et le message, qui concerne la sexualité, est retenue et même violemment débattu sur le net. Donc la publicité a atteint son objectif, faire parler de la marque, du concept.

Olivier : est-ce que trop de nu tue le nu ?

Emery : Aujourd’hui, nous avons accès à tout le nu et le porno que l’on souhaite via internet. Aucune restriction. En l’espèce, de nombreuses célébrités comme Pamela Anderson, Paris Hilton ou bien encore Shauna Sand se sont livrées à ce genre d’exercice mais pour leur publicité à elles. Ce qui est nouveau avec les deux vidéos pour Van Gils est qu’une marque utilise le procédé de la sextape pour faire sa publicité.

Si je devais défendre les intérêts d’un annonceur, je conseillerais de toucher les internautes sur les valeurs et l’identité de la marque plutôt que d’essayer d’utiliser ce qui ne fait que véhiculer des mouvements de bassins plutôt que des déplacements dans les magasins pour acheter des produits.


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