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Paso Doble n°159 : My name is Bond, Junk Bond

Publié le 29 novembre 2009 par Toreador

A las cinco de la manana

The (Dubaï) World is not enough

L’article de l’Insolent sur la quasi-faillite de Dubaï m’a fait réaliser que ce nouveau chapitre du grand feuilleton de la crise pouvait être diversement interprété. En effet, l’Insolent conclut son billet sur des paroles ambivalentes : « Nous ne devons pas seulement nous préoccuper ainsi de l’hypothèse d’un défaut de paiement, ou de l’incapacité de « la France » de rembourser les dettes. Elles ont été contractées par les hommes de l’État, dans le but principal d’alimenter leurs démagogies (…) Nous devrions donc avant tout nous alerter de la certitude de devoir un jour payer pour toutes ces folies, pour tous ces scandales et pour tous ces mensonges. »

Je fais de l’annonce de Dubaï une analyse a priori totalement différente.

La décision de l’Emirat, via sa holding Dubaï World, de suspendre le règlement de ses dettes prouve que la sortie de crise que les optimistes nous prédisent depuis quelques semaines est en réalité profondément hypothéquée par l’incertitude dans laquelle nos économies évoluent. Dangereusement vôtre, les subprimes n’ont pas été soldées.

Demain ne meurt jamais

Plutôt que de m’intéresser au bien-fondé du grand emprunt ou de m’inquiéter du niveau d’endettement, je serais donc plus enclin à me féliciter que l’Etat ait mis l’économie sous oxygène et conduise une politique keynésienne de relance.

Plus que jamais, le grand risque de cette « sortie de crise », c’est le « retour à la normale », cet âge béni d’une poignée d’oligarques financiers qui ne rêvent secrètement que d’une chose : qu’on les laisse redémarrer leurs petites manipulations comme avant, et que la fontaine à bonus se remette à jaillir.

Le faux-risque de la mascarade actuelle est la tant redoutée « faillite des Etats » : cela n’arrivera pas, comme l’exemple de Dubaï le montrera.  En effet, en annonçant sa défaillance, le petit Etat a transféré le problème vers ses créanciers. Ce sont eux, désormais, qui vont avoir du mal à trouver leur sommeil. Ce ne sont pas encore les emprunts russes mais… Bon baisers de Dubaï !

Le vrai risque réside plutôt dans l’engourdissement du politique,  se laisser endormir à nouveau par les prostiputes du monde bancaire et financier, de la nouvelle Babylone. Le Monde doit partir à l’assaut de la bastille des marchés financiers et redémocratiser ses circuits de financement. Il faut lutter pour garder les yeux ouverts et refuser l’hibernation.

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