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L'Harmonie, alliée de notre âme 4/8

Publié le 28 octobre 2007 par Nathalie Chateau-Artaud
L'harmonie, c'est l'ordre et la beauté dans la nature et le cosmos ; un ordre et une beauté perceptibles comme une musique. Le philosophe Jean Brun a écrit : “ Sentir et penser le monde comme une musique implique (…) que l'on se mette à l'écoute de l'harmonie dont il est l'expression, voire la gloire ” (“ Musique et philosophie ”, Dijon, 1985, p. 1).
Ces mots semblent faire écho au Psaume 19 : “ Les cieux racontent la gloire de Dieu, (…) Leur harmonie éclate sur toute la terre et leur langage jusqu'au bout du monde. ” Et à certaines pages de Richard Wagner, notamment le prélude orchestral de la Tétralogie et “ L'Enchantement du Vendredi Saint ” de Parsifal.

L'harmonie du monde, peut-on effectivement la sentir comme une musique ?

Selon Pythagore, toute musique audible fait écho à une musique inaudible, d'essence subtile, supérieure. Comme celle que passent pour émettre les astres tournoyant dans le ciel, et que notre ouïe physique imparfaite ne nous permettrait pas d'entendre (Pythagore cependant, dit-on, le pouvait). C'est la fameuse “ harmonie des sphères ”, ainsi appelée parce que selon l'antique vision du monde chaque astre (y compris le Soleil) serait accroché à une sphère transparente, la Terre étant le centre de l'univers. Cette vision est davantage symbolique que réaliste ; elle se rattache au symbole fondamental du cercle, mandala. Et elle distingue le niveau céleste, où les mouvements sont circulaires (le cercle, forme parfaite), et le niveau terrestre, où les mouvements sont autres (imparfaits, voir la physique d'Aristote).
Vers l'an 500, l'érudit latin Boèce dénommera musica mundana, “ musique du monde ”, les sons transcendants du ciel (et aussi l'équilibre des éléments naturels), au-dessus de la musica humana, “ musique humaine ” (l'être humain comme harmonie d'un corps et d'une âme) et de la musica instrumentalis, musique sonore.
Quelque trois siècles plus tard, le moine Aurélien de Réôme, en introduction à son traité de chant liturgique (Gerbert, “ Scriptores ”, vol. 1), compare l'harmonie musicale à la beauté de la nature printanière, génératrices, l'une et l'autre, de bien-être. Cette harmonie est celle des quatre éléments selon leur étagement hiérarchisé, du plus spirituel en haut (soleil = feu, lumière) au plus matériel en bas (mer = eau) :
…toute la nature se réjouit lorsque le soleil monte plus haut dans le ciel : alors l'air se fait plus pur, la face de la terre se couvre d'une gracieuse toison de fleurs, la mer agitée redevient paisible. On comprend par là que toutes les créatures s'accordent et s'unissent entre elles selon une merveilleuse harmonie. ”

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