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Rapt

Publié le 27 novembre 2009 par Mg

Le dernier film de Lucas Belvaux se veut historique. Par une histoire tirée du réel d’une part, et par un solide casting porté par Yvan Attal d’autre part. Où quand la fiction raconte la réalité, d’un point de vue très réaliste.

Rapt nous raconte l’histoire d’un « capitaine d’industrie » français kidnappé, et de la longue attente de la famille et du kidnappé face aux transactions entre police et malfrats, sous la pression médiatique et les manipulations financières. Une réalité pas forcément très joyeuse, où le plus enfermé n’est pas celui que l’on croit, et les bouleversements psychologiques d’un tel acte se répercute sur l’ensemble des personnages. Attal livre une brillante prestation, sacrifiant quelques kilos au rôle durant cette captivité de deux mois (dans les faits). Finalement très froid et tout en retenue, Belvaux détaille le cheminement de l’enlèvement jusqu’au final dramatique (mais pas pour les raisons que l’on croit) de manière très analytique. La présentation du personnage principal au début du film se fait en deux minutes, de ces maîtresses à son goût du jeu et son emploi du temps de ministre (littéralement). Une manière de faire assez efficace et sans à-côtés qui va droit au but.

Et justement, c’est cet aspect quasi journalistique, linéaire, qui va rapidement faire retomber le récit. Sans faire trop d’accro à l’histoire réelle, le réalisateur filme avec parcimonie, détaille chaque instant mais manque d’y insuffler une émotion qui retient le spectateur. Certes, la dernière demi-heure reprend des couleurs (sombres) lorsqu’Attal commence à jouer avec vigueur, mais l’ensemble reste trop rigide pour pouvoir y accrocher. Et bien que l’ensemble du casting soit remarquable, on regrettera les petits manques de justesse de certains (et une perche visible à plusieurs reprises dans les dernières minutes – mais là c’est le cinéphage qui parle). Rapt, une belle tentative qui sans échouer ne parvient pas à convaincre. Finalement c’est à l’image des ravisseurs, on termine pourtant sur une belle idée.


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