Les démocraties s’offusquent parfois du vote du peuple oubliant qu'elles en tirent leur essence. Tel est bien entendu le cas après le vote « anti-minarets » de nos voisins helvètes.
Sur les 26 cantons de la Confédération helvétique, quatre cantons (Bâle-ville et les cantons francophones de Genève, Vaud et Neuchâtel) ont choisi de rejeter la proposition soutenue par l'UDC, droite populiste et le parti chrétien de Droite Udf.
L’interdiction de la construction de minarets devra donc être intégrée dans la Constitution sur les relations entre l’État et les religions comme une mesure "propre à maintenir la paix entre les membres des diverses communautés religieuses".
Chacun jugera du résultat, mais plus que celui-ci, c’est le recours à la démocratie directe qui prend ici son sens.
Le peuple doit pouvoir s’exprimer sur des sujets pouvant impacter durablement son quotidien : économie, écologie, insécurité, dossiers sociaux et sujets de société.
Pour se faire en France, une modification des pratiques et mœurs s’imposerait, mais nul ne dit que nous n’y allons pas.
En effet, le citoyen aime donner son avis, il le donne de plus en plus sur internet. À un moment, il souhaitera le donner en cours de mandat, sur la gestion de tel ou tel dossier.
En France, des voix de gauche, notamment au PS, avaient demandé récemment un « un référendum sur La Poste », montrant ainsi le fait que l’ « envie référendaire » transcende les partis et les sujets. Alors quid ?
Marianne évoque indirectement cela dans un article sous-titré ««Au moins les Suisses ont voté».
Au-delà les minarets, les Suisses ont voté sur bien d’autres sujets ce week-end. Ils ont refusé par plus de 68 % des voix d'interdire l'exportation d'armes et matériel de guerre. Ils ont refusé, dans le Valais, l’introduction de taxes qui visaient les propriétaires de résidences secondaires – valaisans ou non - et les entreprises vivant directement ou indirectement du tourisme.
En Suisse, le proverbe « vox populi, vox dei » prend tout son sens.
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