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Pourquoi les réseaux sociaux ne sont pas un effet de mode

Publié le 02 décembre 2009 par Fredcolantonio

Pourquoi les réseaux sociaux ne sont pas un effet de mode

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Je suis toujours surpris de cette question, pourtant très fréquente, sur le « phénomène de mode » des réseaux sociaux. Ils ne constituent pas, à mon sens, une « tendance » ou une « mode ». Voici pourquoi.

1. Ce qui constitue un réseau social

Un réseau social tient en 4 points :

  1. Un groupe de personnes : seul, je ne peux prétendre à un réseau social
  2. Qui a atteint une masse critique : selon le thème, le groupe devra être plus ou moins important pour être significativement représentatif et constituer un réseau social
  3. Qui partagent un ou plusieurs centre(s) d’intérêt : c’est la raison même du rassemblement en réseau, et la notion de centre d’intérêt peut être extrêmement souple (de la passion pour la nature au simple fait d’avoir fréquenté le même établissement scolaire)
  4. Qui échangent lors de conversations : pour qu’il ait cet aspect social, il faut que les gens se parlent, s’écrivent, bref conversent.

2. Les réseaux sociaux ont toujours existé

Eh oui, voilà qui en surprendra certains. C’est toutefois vrai : les réseaux sociaux au sens où je viens de les définir n’ont pas attendu internet et le web 2.0 pour exister ! Ils étaient là bien avant. De tout temps, les êtres humains ont cherché à se rapprocher, à se fédérer autour d’une thématique. Je vois 3 « couches » de réseaux sociaux :

  1. Les réseaux sociaux « classiques », de type service club : Rotary, Lion’s, Table Ronde
  2. Les réseaux sociaux « étendus » : associations professionnelles (ex : upmc), chambres de commerce (ex : ccilv), cercles étudiants (ex : Fédé)…
  3. Les réseaux sociaux « élargis » : vous pratiquez un sport ? Vous êtes inscrit au fan club de tel ou tel artiste ? Votre petit dernier est entré à l’école ? Bravo ! Voilà 3 réseaux sociaux supplémentaires à ajouter à votre liste ! Et à ce stade, le web n’intervient pas encore…

3. Le web a amplifié le phénomène

Le web est un outil fantastique qui a permis l’avènement des réseaux sociaux grâce à la facilité de mise en place et d’utilisation. Plus précisément, le web a amplifié 3 aspects :

  1. La visibilité : auparavant, le message que vous véhiculiez était vu, lu ou entendu par un nombre relativement restreint de personnes. En tout cas, pour diffuser largement un message, il fallait disposer des bons moyens de communication (des bons réseaux ?) pour avoir de l’impact ; à l’heure actuelle, tout le monde (ou presque) pour voir, entendre ou lire ce que vous dites
  2. L’audience : c’est le corolaire direct de la visibilité. Vous ne parlez plus à 5, 10 ou 50 personnes à la fois. Ce que vous exprimez, vous le partagez avec des centaines de personnes, sans plus aucune notion de distances.
  3. Le bruit : eh oui, le bruit – inhérent à toute communication – a également augmenté. Logique, le web en lui-même n’a pas la capacité de trier : c’est un outil, un vecteur de communication. Il est donc normal que les informations peu pertinentes aient cru (ex : « Pierre va manger » ; « Paul a fait caca » ; « Jacques pense »)

Conclusion : le web n’est qu’un outil

Dans cette approche qui est la mienne, la conclusion est évidente : le web n’est qu’un outil, une autre façon de communiquer. Simple, facile, rapide, souple, efficace. C’est la raison pour laquelle les réseaux sociaux connaissent un tel essor à l’heure actuelle.

Mais retirons le web au monde (wouah, vous imaginez la catastrophe ?) : vous verrez que les gens se regrouperont d’une autre manière, trouveront d’autres façons de fonctionner en réseaux. Et c’est là la raison profonde pour laquelle, en dépit des questionnements que cela peut susciter, les réseaux sociaux ne sont pas un effet de mode.


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