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L'homme de cinq heures - ter

Par Placebo
Gilles HEURÉ, L'homme de cinq heures, Viviane Hamy, Paris, 2009 (286 pages).
Broutilles me direz-vous, je pinaille. Parlez-nous de l'histoire.
Eh bien justement. Il me semble que le ton -- le style -- doit un tant soit peu correspondre au propos -- le sujet. Surgit un vieux monsieur qui affirme être Paul Valéry. Lequel ne pratiquait pas une prose négligée, ni brouillonne. S'imagine-t-on l'entendre nous dire, comme n'importe quel animateur à la télévision « J'ai plein de... » ?
Or tout le roman est écrit dans un style « La marquise sortit à cinq heures » que dénonçait Valéry, téléphoné comme on dit pour un film. Et grammaticalement, c'est n'importe quoi :
« Il [le héros]s'interrompit en entendant quelqu'un marcher dans l'allée. On gravissait les escaliers. L'espace d'un moment, Paul [c'est le nom du héros] ressentit une crainte lourde. Puis il aperçut la silhouette du Dr Caeiro au seuil de la porte.
- Nous allons en venir au fait.
Il se leva, étreignit affectueusement la femme et se rassit. Celle-ci avança un autre fauteuil qu'elle installa devant celui de Paul et le [?] salua d'un sourire. »
Or, ce n'est pas Paul qui parle, c'est son interlocuteur, lequel se lève, alors que grammaticalement le texte laisse entendre que c'est Paul qui se lève. Et on se demande bien pourquoi le docteur Caeiro sourit à un fauteuil.
Tout le livre est de cette eau.

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