Magazine Cinéma

2012 de Roland Emmerich

Par Geouf

2012 de Roland Emmerich

USA, 2009
Réalisation: Roland Emmerich
Scénario: Roland Emmerich, Harald Kloser
Avec : John Cusack, Amanda Peet, Chiwetel Ejiofor, Thandie Newton, Danny Glover, Woody Harrelson

Résumé: En 2012, une série de bouleversements climatiques entraînent la fin du monde. L’écrivain Jackson Curtis (John Cusack) tente de sauver sa famille en ralliant un plan de sauvetage organisé par les Etats-Unis.

Roland Emmerich, c’est un peu le roi du plaisir coupable, le type qu’on adore haïr, mais dont on ne peut s’empêcher d’aller voir les films sur grand écran en espérant que cette fois il va arriver à faire quelque chose de potable. Mais mis à part quelques accidents (Le Jour d’après, Stargate), il faut avouer que ses films ont tendance à ressembler à un repas au McDo : un plaisir immédiat, mais qui laisse un poids sur l’estomac à la fin de la projection, tout en étant loin de rassasier. Le truc d’Emmerich, c’est de tout jour parvenir à promettre monts et merveilles au travers de bandes-annonces spectaculaires, et de rameuter les foules venues découvrir des scènes de destruction massives impressionnantes. Seulement, au contraire d’un Michael Bay, Emmerich ne va jamais pêter un câble et proposer un spectacle totalement pervers et fou du genre d’un Bad Boys 2. Non, Emmerich va plutôt miser sur ce qui marche chez les autres, et ce qui a marché chez lui, quitte à faire du recyclage intensif. Et avec 2012, il atteint le sommet de son art.

2012 de Roland Emmerich

Son nouveau film s’apparente en effet à un énorme best of (ou worst of, selon le point de vue) de sa carrière. Enfin, surtout d’Independance Day en fait, avec le personnage du « fou qui avait tout prévu » (Woody Harrelson, décidément sur tous les fronts après Zombieland), ou encore la mise en place de l’intrigue (même plan d’une banlieue calme découvrant les premiers effets des événements, on remplace juste le vaisseau alien par une fissure au milieu de la route), le discours patriotique du responsable des survivants, la destruction de la Maison Blanche, et surtout le sauvetage du chien (deux fois !). On rajoute aussi un peu de blabla écologique pour reprendre la formule du Jour d’après, et on saupoudre d’une bonne dose de repompage des films de Spielberg (la famille quasi identique à celle de La Guerre des Mondes, et même la fameuse réplique des Dents de la Mer, « We’re gonna need a bigger boat » reprise quasi texto). A croire que le père Emmerich a un complexe d’infériorité face au grand Steven (d’un autre côté, on peut le comprendre).

Ce qui étonne plus par contre, c’est le sadisme du monsieur envers les personnages chair à canon. On sait bien qu’ils sont là pour être sacrifiés aux moments clés de l’intrigue, mais on est étonné par la façon dont ils trépassent. Que ce soit le pilote courageux qui arrête son avion au bord d’une falaise, croyant être sauvé, avant de basculer, ou la bonne femme qui se noie dans un sas (mais après avoir sauvé le clébard quand même), ou encore le rival amoureux sympa mais gênant, tous ont une mort affreuse.

2012 de Roland Emmerich

Au niveau spectacle, Emmerich assure pendant une heure et demie, grâce à des effets spéciaux impeccables et impressionnants. Evidemment, la plupart des scènes sont totalement irréalistes et ça devient vite très répétitif (vite, on s’enfuit en voiture ! et puis en avion ! et puis en bateau !), mais le spectacle est là. Il faut avouer que voir le Vatican détruit alors que tout le monde s’est rassemblé pour prier est assez jouisif… Dommage que le tout retombe comme un soufflé sur la dernière heure, ou Emmerich retombe dans ses pires travers, les scènes d’héroïsme ridicules (le beau John Cusack sauve le monde, enfin plutôt l’arche de Noé, à lui tout seul pendant que les gens le regardent sur les caméras de sécurité), les discours niaiseux à vomir (« on ne peut pas les abandonner là sinon on est plus des humains ! ») et le sauvetage du p*** de clébard. Du coup on en revient à l’allégorie du McDo et on sort gavé avec l’envie d’aller se reposer avant d’aller tenter quelque chose de plus digeste. Mais bien évidemment, on sait tous que quoiqu’on puisse se promettre à la sortie de la projection, on se précipitera tous dans les salles pour voir Independance Day 2 dès que celui-ci sortira. C’est aussi ça l’effet Emmerich…

Note : 5.5/10


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