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Reprise

Publié le 02 décembre 2009 par Toulouseweb

Reprise C’est confirmé, le transport aérien va moins mal.
Bientôt, il sera peut-être possible de passer à d’autres sujets de préoccupation. Il apparaît de plus en plus clairement, en effet, que le trafic aérien, après avoir touché le fond, amorce un mouvement de reprise. Une tendance timide, certes, mais incontestablement positive.
L’IATA, qui ne verse jamais dans l’optimisme, bien au contraire, révèle quelques chiffres qui méritent qu’on s’y attarde. En octobre, nous apprend l’association professionnelle, le trafic passagers a augmenté de 0,5% par rapport à octobre 2008. Et le fret a lui aussi progressé de 0,5%.
Bien sûr, on pourrait aussitôt rétorquer qu’en octobre de l’année dernière, la récession avait déjà commencé à faire des ravages. Dès lors, il serait vain d’utiliser pour point de repère une période elle-même dégradée dans le seul but de fabriquer des raisons de satisfaction. De plus, entre-temps, la capacité offerte a été réduite de 3,4%, ce qui confère un caractère quasiment artificiel à la remontée du coefficient d’occupation, 78% actuellement, en retrait d’un demi point seulement (il est de 79,9% en Europe).
Mieux vaut s’en remettre aux conclusions des économistes de l’IATA. Ils résument la situation de la manière suivante : «la demande passagers est maintenant supérieure de 6% à son point bas de mars 2009 mais inférieure de 5% au pic du début 2008». C’est ce qui s’appelle avoir l’esprit de synthèse.
Il est instructif de préciser que les compagnies européennes continuent de souffrir un peu plus que d’autres, bien qu’elles enregistrent un tassement de la demande moins spectaculaire que précédemment : -3% en octobre contre -4,2% le mois précédent. Dans le même esprit, le trafic fret mérite une attention particulière, compte tenu de son rôle de baromètre installé au chevet de l’économie mondiale.
Que nous dit-il ? Que le trafic marchandises se situe à 14% au-dessus du point bas de décembre 2008. C’est peut-être la meilleure des lueurs d’espoir, d’autant que sa signification n’est pas limitée au seul secteur aérien. Le trafic fret est aujourd’hui très en dessous du point haut de l’année dernière, de 15%, mais l’écart est bel et bien en train de s’amenuiser.
L’IATA, dans son commentaire, quantifie sans plus attendre les dégâts provoqués par la crise et estime que ses 230 membres ont perdu deux ans de croissance. Cette analyse est certainement exacte mais il convient d’ajouter qu’elle n’annonce pas pour autant la fin de la planète Aviation ! Après la première guerre du Golfe, après les attentats terroristes de 2001, dans le sillage d’autres accidents conjoncturels, les compagnies aériennes ont connu précédemment de grandes difficultés pour ensuite relever la tête.
En un deuxième temps, les courbes statistiques se sont peu à peu lissées et les effets dommageables des crises, sans disparaître pour autant, ont perdu de leur pouvoir de nuisance. La calme revenu, le taux de croissance a finalement retrouvé son niveau «habituel» situé, selon les moments et les sources, entre 4,9 et 5,1% par an. Les boules de cristal d’Airbus, Boeing et les autres nous assurent du maintien de cette progression au fil des 20 prochaines années.
Reste à savoir, à quelques jours de la conférence climatique de Copenhague, si l’industrie des transports aériens, bouc émissaire tout trouvé parce que très visible, sortira indemne d’attaques en règle. Avec moins de 3% des émissions mondiales de CO2 et un rôle économique absolument vital, soutenue par de constantes avancées technologiques, elle devrait en principe tirer son épingle du jeu. Mais rien n’est moins sûr.
Dès lors, on est tenté de conseiller à l’IATA de faire profil bas, de ne pas mettre en évidence ces signes de reprise, de retour à l’expansion. Ils risqueraient de faire mauvais genre…
Pierre Sparaco - AeroMorning


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