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La Jeunesse : de la mode à la poubelle

Publié le 03 décembre 2009 par Matthieulamarre

Au cœur des débats politique depuis janvier, la Jeunesse est enfin retournée là où les politiques aiment naturellement la placer : à la poubelle ! Finis les livres « Vert » et autres caresses des jeunes dans le sens du poil. Retour aux fondamentaux comme l’Education, l’Emploi et l’Identité nationale… et ce même au MoDem.

Quelle joie ! Elus et médias ont cessé leurs interminables diatribes sur la Jeunesse. Plus de commission de concertation et plus de plan ministériel. Que les jeunes retournent donc chez eux, jouer à leurs consoles, ou dans la rue, râler et faire peur aux vieux, comme ils savent si bien le faire.

Après avoir retourné leurs problèmes dans tous les sens possibles, sans trouver de solution qui vaille et sans réussir à les satisfaire, les politiques ont passé leur chemin. A chaque saison sa mode. Voilà la Jeunesse redevenue has been, avant même le débat au Parlement et la loi programmatique qu’on nous avait promis.

Hirsch, lui, reste là encore un peu, pour la forme. « Il s’est aperçu que publier un recueil de propositions ne suffisait pas », me glisse un de ses conseillers. Toutefois son poste se limite aujourd’hui à de la pure figuration. Son agenda parle de lui-même : les jeunes, c’est bel et bien terminé.

L’opposition, loin d’être avare en communiqués de presse pour démonter les mesures gouvernementales, est elle aussi passé à autre chose. En premier lieu à la préparation des régionales, dernière échéance électorale avant la présidentielle. Tout un challenge !

Le MoDem y pense déjà, lui, à la présidentielle. Arras doit être son grand rendez-vous programmatique : la messe du projet de société qu’il déclinera ensuite jusqu’en 2012.

Le document préparatoire du Congrès fait près de 80 pages. La Jeunesse, c’est trois paragraphes. Merveilleux pour un mouvement censé faire de ce domaine sa priorité. François Bayrou le clamait haut et fort en clôture de l’Université de Rentrée. Il le répétait à qui voulait l’entendre depuis… En réalité, la Jeunesse n’est rien.

Ce n’est pas faute qu’une Commission nationale, composée de militants motivés, aux expériences de vie qui à mon sens en font des experts de terrain, ait travaillé un an et demi sur ces sujets, publié un document de quarante propositions, auditionné une série de professionnels, diffusé plusieurs communiqués, …

Tout cela pour que deux technocrates dans un bureau rédigent dix lignes, censées devenir notre corps de doctrine pour les trois ans à venir. Dix lignes dont le contenu nous ramène dix ans en arrière. Que de temps perdu ! Que d’heures consacrées à parler de sujets si peu vendeurs, qui finalement n’intéressent pas les décideurs !

Au début de l’été, j’osais dire que l’enjeu des régionales serait de réconcilier les jeunes et la politique. C’était imaginer qu’un débat politique national, sur lequel repose l’avenir de notre société, puisse se poursuivre au-delà du simple coup de communication et du calcul électoraliste.

A tort. Quelle naïveté ! Voilà pourquoi je ne vais pas à Arras.


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