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[Zoom sur] Linuszka

Publié le 03 décembre 2009 par Charlyh

[Zoom sur] Linuszka

ECORCHURE, acrylique sur toile ( 81X116 - 2001 )


Linuszka, puisque tel est le nom que s’est donnée depuis plusieurs années cette demoiselle ( appréciant guère son fort joli prénom de Lina ), est une jeune artiste talentueuse que mes errances de cette année 2009 m’ont permis de découvrir, croiser et rencontrer avant de nous lier d’amitié…
Oui, il sera ici question de copinage, ce soir.
Mais vous pourrez comprendre en me lisant que cette Linuszka le mérite ce coup de cœur – ce zoom comme employé dans le titre de cet article.

Devant fêter ses vingt-quatre ans la semaine prochaine, cette jeune demoiselle n’a jamais vraiment supporter son âge ( autant que son prénom d’origine ), se trouvant plus vieille qu’elle ne le paraît, la maturité précoce du génie artistique la frappant des maux d’une trop intense réflexion et création.
Usée par la vie et ses coups de pute, abimée par les efforts qu’elle a toujours demandé à son corps de vivre et de survivre, cette jeune femme active ( passant d’une salle de sport à une piscine olympique avant de s’enfermer dans un studio de shoots photos ou d’honorer tel ou tel rendez-vous, courant telle bibliothèque et pôle emploi – malheureusement ) qui est venue bousculer cette vie dans laquelle mon quotidien m’avait enfermé n’était déjà plus l’hyperactive adolescente que ses proches avaient connu.
Car, oui, si cette « executive woman » en devenir, bourrée de talents et d’ambition, m’a insufflé une résurrection artistique ( et à une vie correspondant plus à ce que j’aurais pu être plutôt que devoir être ), il semblerait qu’elle est commencée très tôt à avoir une idée précise de ce qu’elle voulait, et non désirait, avec toujours la même assurance que son entourage lui connait.
Son intérêt pour l'art ayant été éveillé très tôt par ses parents ( agent artistique et marchand d’art, de rêve, d’illusion pourrions-nous dire ) et des visites des musées parisiens, toute seule, comme la grande fille qu’elle aurait aimé être – et paraissait être - tout en appréciant de profiter des réductions faites aux jeunes génies plein de curiosité de son âge avancé.
A l’âge où ces petits camarades jouaient encore aux poupées barbantes et s’entrainaient à perdre quelques neurones de plus en tapant dans la tête dans le ballon, elle, elle trainait sa petite forme de femme à naître dans les allées de ces grandes institutions culturelles françaises ( musées, expositions, etc ) et autres lieux de cultures et d’instructions ( comme ces Jardins d’acclimatation et des plantes parisiens : les plantes ayant une importance dans ses passions et ces envies professionnelles qu’on ne parvient guère à réaliser tout le temps lorsque trop de cordes s’offrent à votre arc créatif ). Et c’est alors que réviser dans ses livres étaient une sinécure pour certains que Linuszka, attentive élève cultivée et curieuse, amenait son esprit à emmagasiner encore plus d’informations, boulimique érudit autodidacte.
Son attention picturale étant particulièrement retenue par la création contemporaine, comme elle l’avoue en page d’accueil de son site personnel.
Et alors que ses premiers dessins ont été des copies de tableaux ou reproductions de photographies de magazines, quand d’autres s’exercent en tentant de redessiner les oreilles d’un Mickey ou plus simplement une bite dans le bouquin d’un camarade de classe, la jeune peintre amatrice s’est lentement dirigée vers la peinture abstraite en cherchant à imiter des œuvres de ce courant artistique dans lequel sa curiosité intellectuelle et artistique se sera reconnue.
Eternelle insatisfaite et curieuse de tout tant qu’elle ne sait pas tout ou presque tout sur l’objet qu’elle tient, ce qu’elle boit ou l’endroit qu’elle visite, etc, c’est en se demandant  comment obtenir tel ou tel effet que la jeune Linuszka aura dés lors multiplié les essais, en ne répétant pourtant jamais le même dessin, comme elle n’usera pas forcément de matériau identique, alternant papier, toile et autres supports improvisés. La curieuse reproductrice cédant la place à une attentive et pointilleuse disciple avant de devenir son propre artiste, son propre nom : Linuszka !
Si l’une de ces premières compositions abstraites personnelle et réfléchie - intitulée « Crête de coq » - aurait été peinte vers l'âge de neuf ans, son adolescence aura été une expérimentation artistique et picturale dans laquelle les acryliques, huiles et pastels sont venues se mélanger, remplacer l’une puis l’autre à tour de rôle, remplir les vides de toiles à paraitre sous les coups de pinceaux du trop plein imaginatif d’une jeune femme se découvrant.
Une adolescente plongée dans un monde adulte élitiste par les réseaux professionnels et culturels de ses parents, une adolescente se rêvant déjà femme comme le laisse croire son corps, d’un point de vue physique et plus personnel, une adolescente mature regrettant de ne pouvoir jouir de cette indépendance qu’elle désire plus que tout et pouvoir faire autre chose que perdre son temps dans un milieu scolaire inadapté aux desseins de certains jeunes talents : une adolescente au mal-être naissant. Une adolescence au mal-être croissant ? Une adolescente, quoi, pourront commenter certains. Mais une adolescente avec une sensibilité artistique accrue, doublée d’une curiosité intellectuelle dévorante et encline à poser toutes sortes de questions, commenter ce monde qui l’entoure car voulant y participer plus qu’y assister anonymement. Une de ces adolescences plus sensibles que d’autres, même dissimulée derrière de faux-airs protecteurs d’assurance et d’indépendance ( et je crois savoir de quoi je parle ).

Et si d’un point de vue personnel, sa vie pourra avoir semblé suivre des chemins chaotiques, Linuszka aura surtout suivi la voie de la liberté et cédé à peu de carcans préférant toujours faire ce qui lui plait, quitte à déplaire ou choquer. Moulée dans un esprit d’indépendance et de gestion autonome. Des expériences qui s’en ressentiront dans ses œuvres à venir – et ce que ce soient des peintures ( comme cette acrylique sur toile que je vous présente en illustration de l’article : « Ecorchure » datant de 2001 et qui est l’une de ses peintures que je préfère le plus pour ne pas dire adore, la demoiselle ayant réussi à faire apprécier ce genre abstrait à l’amateur d’hyper-réalisme quasi photographique de certains Pompiers ou Surréalistes et autres éphèbes sur-bodybuildés de l’univers graphique US du comics que je suis ), la photographie ou ses écrits poétiques.
Alors que sa vie prend une nouvelle tournure, ses pinceaux courant de moins en moins sur les matières que sa vie de bohème dorée de jeune femme entretenue lui offre et que ses errances et sa vie nocturnes dirigent les objectifs de ses appareils photo sur des décors urbains ou les beautés de la nature, sa plume se met, elle, à creuser les pages blanches ou plutôt ses doigts à marteler les claviers d’ordinateurs ou machines à écrire : Mademoiselle composant désormais.
Car Linuszka aime inventer des histoires.
Comme elle l’écrit, cela est même l’un de ses jeux préférés. Sans tomber dans la mythomanie, comme beaucoup de jeunes gens et de jeunes filles, elle raconte et se raconte parfois des histoires, des petits mensonges pour améliorer son quotidien, sa vie et ne pas sombrer dans un quotidien banal à souhait ( comme l’ont chanté d’autres ). C’est pourtant de ce quotidien que certains de ses écrits s’abreuvent, se nourrissent : ses poèmes réunis sous le titre de « Trompettes de la Mort » pouvant rappeler le quotidien d’un Paris en reconstruction contemporaine à certains et certaines quand l’artiste, elle, tente d’y exploiter et exprimer des angoisses du quotidien et d’une recherche, que ce soit en errant ou introspectivement. Sans parler d’une thématique parisienne, à la fois photographique et écrite, dans un projet de livre ( parmi tant d'autres ) consacré à sa ville, qu’elle n’a malheureusement pas mené à terme alors qu’elle l’aura arpentée de bout en bout, se faisant guide urbain pour ceux qui auront la chance d’y errer en sa compagnie – ou pouvant utiliser cette connaissance des rues, ruelles et sens uniques de circulation pour une activité bien plus terre-à-terre sur son deux roues comme livreur. Et oui, l’art ne fait pas vivre, surtout lorsque l’ironie de la vie vous entraine dans les clichés de cette vie de bohème artistique.
Sa poésie amoureuse, quant à elle, ne semble pas avoir d’explication à fournir, il me semble, tant le thème est évident et qu’il ne faudrait pas entrer dans des pans de ce qui est sa vie privée, des pans où si je n’y ai pas été invité, je vous y convierai encore moins. Et ce même si cette touche-à-tout artistique, comme certains de ces artistes de génie que j’aime tant ( je ne vous renverrai pas à mon premier article consacré à Rob Zombie, musicien, réalisateur, scénariste, etc ), a su offrir son propre corps au-delà d’un simple objet du désir en en faisant un objet artistique lui-même, le pupitre d’écrits charnels captés par différents photographes – aux talents variant de l’un à l’autre : modèle de photographies ( tout en gardant à l'oeil de ne plus être qu'une simple apprentie photographe ) dont je ne saurai vous parler sans garantie de votre âge, jeunes gens (  si ça c'est pas du teasing )...

Insatiable curieuse, boulimique intellectuelle et forcenée culturelle, ambitieuse entrepreneuse et ce quelque soit le domaine artistique ou commercial, Linuszka, sportive amatrice d'un bon vieux heavy-metal des eighties ( Alice Cooper, Judas Priest, Running Wild ) et autre Death-Metal ( Slayer, Bolt Thrower ) dissimulant sa féminité sous un look masculin ( ce qu'elle regrette de ne pas avoir été ), est surtout une épicurienne noctambule, dont je reste persuader que les talents devraient être mis encore plus en évidence. Et ce même si cette jeune et brillante Parisienne a déjà vécu des expositions et vernissages, allant d’une première rétrospective à ces tableaux que certains établissements acceptent d’exposer en guise de décorations dans leurs locaux – dans la perspective d’en vendre certains.
Et si je voulais lui offrir mon premier zoom, c’est car je considère que cette salope de vie a décidé de nous priver peu à peu du talent de Linuszka, son inspiration et son talent s’étant amenuisés, comme frappée d’une anorexie créative destructrice . Ce mal-être mentionné plus haut l’ayant rongé encore et toujours un peu plus ?

Et au-delà d'avoir été l'une de mes plus belles rencontres si ce n'est MA plus belle rencontre de cette année 2009 ( pour laquelle je saurai composer un album, dessiner un récit,... ), la faire connaître plus qu’elle ne l’a été n’est, pour moi, qu’un juste retour des choses ( parmi tant d’autres ), me semble-t’il, envers celle qui, coach privé, booster friend, a ressuscité ce vieil artiste mort qu’un train-train quotidien avait endormi voire étouffé. Lina, tu m’as rouvert les yeux, tu m’as rendu à la vie, tu m’as rendu la vie, je t’aimerai toujours pour ça et t’en remercie encore.
Ton fidèle ami, Charly, qui veut te faire croire qu’à trente-quatre ans on peut  tout recommencer…
Le site de Linuszka

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