Magazine Amérique latine

Souvenirs: racket à la Colombienne

Par Guillaume

Je vous avez dit que j’avais une autre histoire sur la Colombie. Après la prison de Cali, voici le racket à Cartagène !

Cela faisait maintenant plus de 6 mois que j’étais en Amérique du Sud et je n’avais eu aucun problème de vol, racket, violence, etc. donc vous pensez bien que quand le proprio du petit boui-boui dans le quartier chaud de Cartagène me disait « Guillaume, quand tu rentres le soir, prends un taxi ! ici t’es pas en France ! », je lui répondais avec un air d’aventurier aguerrit et suffisant « Oui, oui Carlos, j’y penserai » (en fait, il devait comprendre : « fais pas chier, je n’ai peur de rien et je ne suis pas un touriste, mais un routard, carajo! »).

En plus après ce qui m’était arrivé à Cali, je pensais que j’avais grillé tous mes jokers « mauvaise pioche ».

Enfin, bref, j’étais jeune et con.

Donc, un soir, accompagné d’un pote argentin, nous revenions comme tous les soirs à pied du centre de la ville à l’hôtel. Je venais de m’acheter un quart de poulet avec des frites que je me réservais pour l’hôtel. Il était déjà assez tard… ben oui en Colombie on ne se couche pas à l’heure des poules (n’est-ce pas Toño ?).

Tout d’un coup surgirent 3 gars sur une moto ! l’un d’eux me plaqua contre le mur, me mit un couteau de boucher sur la gorge et me cria en anglais « money, money »… j’ai failli lui faire la blague que je ne parlais pas anglais, mais vu les yeux de défoncé qu’il avait, j’ai pas osé

:-)

Putain, j’avais us$5 sur moi rien de plus ! en général il vaut mieux en avoir plus pour pas frustrer le gars et qu’il décide de te planter pour la vexation ! Il commença à repérer ma montre, merde, c’est la montre de Mike Horn, fais flic… entre nous je n’ai pas hésité bien longtemps avant de lui donner. Et puis il s’en prit à mon sac de plastique… oui, oui, celui où il y avait mon poulet et mes frites !

Bon, là maintenant je le raconte en déconnant, mais je flippais bien ma race ! mais en même temps j’avais la haine. Donc quand ils ont compris qu’ils n’auraient pas grand-chose de nous ils s’en allèrent.

Mais, voilà, l’histoire ne se termine pas là ! cela ne serait pas marrant ! Vexé comme un pou de m’être fait avoir comme un bleu je me mis à leur courir après en les insultant. Bien sûr, après 100m, eux et leur bécane étaient loin.
Non, cela ne se termine pas encore là ! Étant à une centaine de mètres de l’hôtel, j’y couru pour y récupérer…. un couteau !

Alors, oui, j’avais un couteau de Rambo dans mon sac que je n’avais pas sorti de tout mon voyage par honte ! C’est le style de couteau que tu achètes avant de partir en voyage en pensant que tu risques de te perdre au fin fond de l’Amazonie en autonomie complète. Je le dis et je le répète, j’étais jeune et con !

Après avoir passé le barrage de mon pote argentin et du gardien de nuit de l’hotel,qui voulaient m’empêcher de sortir dans la rue avec le couteau, je me retrouvai seul dans la rue entrain de gueuler des insultes en espagnol, réclamant aux voleurs d’avoir les c… de revenir s’expliquer avec moi!! On appelle cela un pétage de plomb total ou irresponsabilité totale, ou encore pure connerie.

Les seules personnes présentes dans ce quartier à cette heure ci étaient des prostitués, des macs et des petits dealers…. ils étaient tous morts de rire !

“mira el franchute, se puso loco! hahaha”
“que loco, que huevon”
“Franchute! no seas marica y quedate en el hotel”

Après un moment j’ai tout de même repris mes esprits et me suis rendu compte que si les 3 types revenaient j’étais fait comme un rat ! Vous imaginez l’embarras de l’ambassade de France appelant mes parents pour leur expliquer comment tout cela c’était passé… la honte !

La honte justement m’a fait quitter l’hôtel et le quartier dès le lendemain… à moins que cela soit la peur, je ne me rappelle plus

;-)

Pour cette histoire j’accepte volontier le foutage de gueule dans les commentaires…

Crédit photo: Carolina (Flickr) 


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