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La bataille de l'identité nationale est perdue pour Eric Besson

Publié le 04 décembre 2009 par Oldchaps

Et sous le motif de «libérer la parole », la xénophobie semble se déployer sans fards, avec comme cible préférée l’immigration maghrébine et Africaine des 40 dernières années. Il faut dire que la votation Suisse concernant l’interdiction des minarets est venu involontairement déchaîner les passions ainsi que la xénophobie refoulée de certains extrémistes de tout poil.

La « libération de la parole » dont nos protagonistes UMP se sont drapés à cette occasion, afin de couper l’herbe sous le pied du Front National est d'ores et déjà un échec. L’escalade verbale, dont ce débat est porteur ne peut être emprunté que par un parti extrémiste, l’UMP ne peut donc pas suivre cette dérive indéfiniment et en cela il ne peut être que le grand perdant pour la cible qu'il est censé atteindre: les électeurs sensibles à ces thèses-là. Le président l’a bien compris puisqu’il vient de se décliner aujourd’hui l'invitation de l'institut Montaigne (le pauvre!) concernant ce débat, son propos se voulait naturellement offensif sur ce sujet qui le tient à coeur. Ce discours, que le président devait prononcer dixit Matignon, a été prononcé par le premier ministre et il est délibérément défensif, comme en témoigne cet extrait "Ce qui doit être recherché, c'est un islam de France, plutôt qu'un islam qui s'impose en France. C'est cet objectif que le gouvernement poursuit avec les représentants de la communauté musulmane". On peut se demander quel est le rapport entre ce discours, visiblement réécrit, et le débat sur l’identité nationale ? le fait est là : le gouvernement est maintenant sur la défensive.

Les envolées lyriques d’un Eric Besson et d’un Sarkozy du mois dernier sont désormais bien éloignées de ces déclarations. Un appel au calme semble donc désormais de mise, en effet ce débat qui contient en lui les germes du racisme et de l’antisémitisme pourrait se traduire dans la rue par des actes malheureux dans les semaines à venir. Leurs auteurs pourraient de plus se prévaloir de l’identité nationale pour légitimer leurs actes. Une hypothèse que l’on ose envisager, mais qui a été rendu possible par ce débat.

Les français de l’immigration

L’immigration choisie, de préférence dans les campagnes Africaines par le patronat dans les années 60 à 70, pour fourbir en main d’œuvre une industrie Française en plein essor est donc en train de subir les foudres de ceux-là même qui ont été les instigateurs de cette immigration. L’ironie de la situation fait frémir.

Le Front national, comme je le pensais le mois dernier, va sans doute être le grand gagnant de ce débat sur l’identité nationale. L’UMP perd donc par KO sur le terrain, et qui plus est, sur l’un des thèmes fondateurs de la présidence Sarkozy : celui de l’identité. L’UMP ne joue pas à arme égale avec l’extrême-droite, et je m’en réjouis.

La « libération de la parole » voulue ici et là à droite n’est qu’une extension nationale de la tentative de relativisation des droits fondamentaux de l’Homme en vogue depuis plusieurs années. Cette tentative s’accompagne évidemment de visées peu reluisantes et non compatibles avec notre état de droits actuel.

Contre cette barbarie d'état, vingt chercheurs viennent de demander non pas la suppression de ce débat mort-né mais la suppression pure et simple du ministère de l'identité nationale. Le sort en est jeté pour ce débat, le holà vient d'être décidé par l'Elysée. Eric Besson peut donc continuer à s'agiter:

Nous sommes tous des Français de l'immigration.

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