Magazine Culture

« Curieuse conception de la démocratie et de LA Morale, les "vertueux" ! »

Publié le 06 décembre 2009 par Raoul Sabas

Le 6 décembre 2009


Objet :

« Curieuse conception de la démocratie et de LA Morale, les "vertueux" ! »

Monsieur Daniel Cohn-Bendit

Europe Ecologie

6 bis, rue Chaudron

75010 Paris

Courriel :

[email protected] 
                                                                                  

[A l’attention de Nicolas Hulot, José Bové, Eva Joly et consorts]

Monsieur,

Je ne peux laisser passer sans réagir très vivement votre entretien publié le 2 courant dans le quotidien helvétique, Le Temps, sous l’intitulé « Cohn-Bendit : Les Suisses doivent revoter », et ce d’autant moins que vous n’avez eu jusqu’ici ni l’honnêteté ni le courage intellectuels de faire face aux arguments établissant que vous tombez dans tous les modes d’expression du penser superstitieux, y compris scientiste, ainsi que le prouvent mes lettres des 1er juillet, 9 septembre et 15 novembre 2009, puisque toujours sans réponse à ce jour.

Avec cette récente déclaration, vous tombez même dans la superstition religieuse en volant à son secours, puisque vous prenez sa défense et celle de ses fidèles sans examiner la validité de ses dogmes en général, et du dogme musulman en particulier ainsi que de ses pratiques en totale opposition aux principes des droits de l’homme, auxquels les « vertueux » n’ont pourtant de cesse de se référer, dès  lors qu’l s’agit de condamner moralement les Autres. Assurément, c’est une chose de reconnaître à chacun le droit de pratiquer librement la religion de son choix, voire aucune, mais cela en est une toute autre de condamner moralement les Autres au nom d’une forme de superstition, à savoir la religion, quelle qu’elle soit - monothéiste ou non !

En effet, confrontée à LA Vérité éternelle absolue du UN, la religion, toutes les religions sans exception, s’avère sans fondement véritable - hormis la « croyance au miracle » ! - en raison du « dualisme » induit, car la coexistence de deux « absolus », ainsi que démontré more geometrico par Spinoza dans Éthique I, c’est une impossibilité absolue par définition – sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire ! Mais d’ici-là, c’est-à-dire à la saint Glinglin, vous aurez été un fidèle « collabo » de cette forme de la Superstition au lieu de la dénoncer en tant que telle, et c’est pourquoi j’attends avec impatience votre réponse, intellectuellement et philosophiquement argumentée, susceptible de faire de l’ombre à Spinoza – vous avez dit « superstitieux » ? !

OUI, je persiste et je signe : vous le demeurerez jusqu’à démonstration contraire et dénonciation sans ambiguïté de la religion et des autres modes d’expression du penser superstitieux, à savoir la métaphysique matérialiste ou idéaliste, l’idéologie et le moralisme. Grand bien vous fasse, toutefois, de continuer à prospérer depuis mai 1968 sur vos mensonges et vos « croyances au miracle », car j’attends toujours votre réponse à ma lettre du 1er juillet dernier pour infirmer mes affirmations sur la superstition idéologique et scientiste en particulier !


L’ennui pour les naïfs est que leurs « croyances au miracle » les laissent toujours cocus et frustrés jusqu’à leur dernier jour. De la sorte, vous ne verrez ni ne saurez jamais rien de votre société idéale ou de votre climat terrestre « sur mesure », et ainsi, jusqu’à preuve du contraire, les révolutionnaires de 1789 ou de 1917 n’ont-ils pas perdu grand-chose à ne pas connaître la suite de l'Histoire, même si en attendant la saint Glinglin, ils auront beaucoup trucidé pour rien !


Pour revenir à l’islam, je ne peux manquer de souligner les spécificités de la superstition musulmane dénoncée en son temps par Spinoza, et du nôtre par Claude Lévi-Strauss, car charia et fatwa s’avèrent être, respectivement, des atteintes à l’égalité et à la liberté d’expression, sans oublier la constance des conflits interreligieux en son sein entre sunnites et chiites, et en particulier la guerre armée des années 80 entre Iran et Irak faisant des centaines de milliers de victimes, ainsi que des pratiques discriminatoires actuelles comme la pendaison d’homosexuels et la lapidation de femmes en terre d’islam ; des pratiques, que vous cautionnez implicitement faute de les dénoncer au grand jour, et surtout en volant au secours de cette superstition – et, de surcroît,  dans une république laïque, compte tenu de votre omniprésence médiatique en France !

Ainsi, malgré votre lâcheté intellectuelle avérée par un abondant courrier toujours sans réponse à ce jour, vous venez vous présenter en véritable démocrate pour demander à la Suisse - faute de pouvoir l’exiger ! - de faire revoter ses citoyens, parce que le résultat du scrutin ne conforte pas les intérêts égoïstes de votre penser superstitieux ; un penser (Denken) sur lequel la planète entière continue de fonctionner comme aux pires époques obscurantistes - sauf démonstration contraire de votre part, évidemment !

Votre penser superstitieux se manifeste incontestablement aussi dans le scientisme, ou métaphysique matérialiste, comme ma correspondance antérieure en a fait la démonstration, sauf à vous-même évidemment d’établir le contraire au moyen d’arguments intellectuellement et philosophiquement étayés. Pour ce faire, vous disposez déjà du courrier adressé  le 1er juillet dernier, lequel comprenait ma lettre du 18 septembre 2008 à Nicolas Sarkozy pour dénoncer toutes les formes de la Superstition, ainsi que celles du 20 décembre 2008 à Nathalie Kosciusko-Morizet et du 20 janvier 2009 à Jean-Louis Borloo, toujours sans réponse à ce jour, sans oublier la correspondance récente expédiée le 2 novembre au GIEC en envoi recommandé avec accusé de réception  sous l’intitulé, « I ACCUSE: Enough lies and manipulation of the world’s opinion ! », puis communiquée à Barack Obama le 9 novembre, preuve matérielle à l’appui, à Ban Ki-moon, à José Manuel Barroso, et le 12 novembre à Nicolas Sarkozy avec comme objet, « GIEC et "débilité intellectuelle" ».


C’est pourquoi je ne juge pas nécessaire de reprendre ici l’intégralité de mes arguments, mais ces documents sont toujours à votre entière disposition pour peu que vous ayez l’honnêteté et le courage intellectuels d’avancer vos arguments contraires au lieu de dire le catéchisme, qu’il soit religieux, scientiste, idéologique et moraliste, comme il en va du catéchisme soi-disant « universel » contemporain, ou Déclaration prétendument universelle des droits de l’homme de 1948 – adoptée, alors, par seulement quarante-huit États sur les cent quatre-vingt dix que compte aujourd’hui la planète !

L’entretien accordé au quotidien Le Temps suffit à établir, non seulement que ce catéchisme est tout sauf réellement universel, mais surtout qu’il est à jamais relatif et  n’exprimera donc jamais quoi que ce soit d’ « absolu » en matière de Bien et de Mal précisément, même si les prétentions des « vertueux » sont sans limite. Ceci n’empêche pas pour autant tous les «censeurs» autoproclamés de la planète, à la fois juges et parties, de condamner moralement les Autres sur cette fiction, en distinguant mensongèrement sur cette fausse base : les bons, nous, et les mauvais, eux - sans jamais accepter toutefois d’en débattre, évidemment !

Par chance, les innombrables et inévitables contradictions entre vos discours et les actes  - sur le plateau télévisé de France 2, par exemple ! - suffisent à témoigner que les « vertueux » sont en tout point semblables aux Autres qu'ils condamnent, et LA Vérité est donc bafouée, lorsque l’on entend faire passer pour absolu, réalité ou Vérité absolue, le contenu seulement relatif pensé dans et sur (à propos de) notre monde. C’est pourquoi le philosophe juif allemand Constantin Brunner (1862-1937), héritier spirituel de Spinoza, dénonce toutes les formes de la Superstition en se fondant sur leur pratique d’« absolutisation du relatif » - mais il n’est interdit ni à vous-même ni à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire sur le fond ! Jusqu’ici, toutefois, j’attends toujours, depuis plus d'une décennie, que le premier courageux dénoncé dans le texte annexé, Mensonges et lâcheté des élites, se décide à le faire ! ! !

Vous vous gargarisez en permanence, vous les « vertueux » censeurs autoproclamés, avec les valeurs de liberté et d’égalité, entre autres, puisqu'elles vous servent à condamner moralement les Autres, aujourd’hui les Suisses en particulier, en confondant l’Idéal « en soi », qui inspire assurément le moindre de nos concepts (homme idéal et femme idéale, par exemple), avec les conceptions idéalisées de chacun, alors que celles-ci ne sont que de pâles reflets intéressés de l’ « Idéal en soi », à jamais inconnaissable pour nous les humains.

Ceci ne vous dispense pas pour autant de prononcer vos condamnations moralisatrices en son nom, en usurpant un quelconque statut d’initié, voire d’ « élu » au sens biblique du terme, qui vous donnerait la légitimité de dire le Bien et le Mal - absolus, évidemment ! -, en faisant ainsi de vous des « grands prêtres » modernes, en somme, dont nos plus ou moins lointains descendants ne manqueront pas toutefois de se gausser à l’évocation de leur « croyance au miracle » de pouvoir « maîtriser » à leur guise le climat de la planète pour l’éternité !   

Pour revenir à l’article du Temps, vouloir que les électeurs votent, ou revotent, selon vos conceptions personnelles d’un Bien et d’un Mal fictivement absolutisés, cela relève d’un comportement de dictateur en puissance, ce que vous êtes en réalité, dès lors que vous vous refusez à toute confrontation d’idées au seul profit de votre catéchisme (religieux, scientiste, idéologique, moraliste) et la défense de vos intérêts égoïstes de toutes sortes, individuels et collectifs.
En réalité, vous avez peur d’une démocratie qui confierait aux citoyens le droit de se prononcer par referendum sur n’importe quel sujet comme en Suisse, car vous seriez dépossédé de votre toute-puissance, celle du droit de vie ou de mort sur vos contemporains par exemple, alors même que cette mesure en matière d’euthanasie a déjà été adoptée dans d’autres États de l’Union européenne, ou en Suisse, précisément – où sont donc les bons et les mauvais en pareil cas, en dehors de vos condamnations moralisatrices sectaires ? !

En conclusion, sauf à vous de démontrer la fausseté de mes affirmations sur des points très précis de désaccord, que vous auriez relevés dans l’ensemble de la correspondance à votre disposition depuis le 1er juillet dernier, vous confirmeriez votre intention délibérée de continuer à colporter les mensonges et les « croyances au miracle » du monde - donc tout le contraire de LA Vérité éternelle absolue !

Dans l’éventualité d’une réponse scientifiquement et philosophiquement étayée, qui prouverait au moins votre courage intellectuel, je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

Annexe : Texte, Mensonges et lâcheté des élites                                                                            


Retour à La Une de Logo Paperblog