Magazine

La crise vue depuis les balconnets

Publié le 06 avril 2009 par Plumard

lingerie

Il était temps. Enfin un billet qui va doper durablement le référencement de mon blog.

Ces dernières semaines, vous avez certainement été les destinataires de quelques prospectus aguicheurs et colorés « Fabio Folies » ou « Giga envies ». C’est que Fabio Lucci et Giga n’y vont pas de main morte. D’ailleurs, Tati n’est pas en reste, mettant gracieusement en abyme des culs de mannequins sur des culs de bus, pour vendre toutes sortes de parures sexy à des automobilistes distraits, et donc passablement dangereux (piétons, gardez vos distances).

Le choix est là -pléthorique-, de l’ensemble « glamour fifties » à la parure « totale liberty », en passant par le bustier « broderie ». Envie qu’un « ange passe » ? Optez pour la collection blanc immaculé « Grand jour ». Envie de « semer le trouble » ? Il ne vous en coûtera, mesdames, que 3.99 euros (au lieu de 9.99) pour le soutien-gorge satin et 1.99 (au lieu de 3.99) pour le slip coordonné. Carrément téméraire ou franchement sur la paille : craquez pour le sautoir à 1 euro.

Manifestement, si les destockeurs ne sont pas de très subtils rédacteurs, ils bénéficient des services de marketeurs perspicaces. C’est que la lingerie est un secteur qui résiste bien à la crise. Comme la déco d’ailleurs.

Et pourquoi donc « les femmes s’accrochent à leurs dessous », comme le titraient Les Echos en janvier dernier ? L’ambiance est morose, les finances sont dans le rouge : les ménages se recentrent sur des plaisirs simples. L’homme laisse tomber l’iPhone et Boursorama ; il redécouvre la femme (la sienne ou une autre, peu importe en fait du point du vue du marché). La femme redécouvre la séduction, un loisir moins coûteux que le scrapbooking ou les sacs à main. Élémentaire !

J’ajouterai un dernier élément à la réflexion. Alors qu’en haut lieu on s’enflamme en constatant le ratio existant entre le salaire des patrons et celui des ouvriers, dans la France d’en bas (résille), ça fait bien longtemps que la fracture sexy divise indigentes et nanties. C’est qu’entre une parure Fabio Lucci et un ensemble Princesse Tam-Tam, mes amis, le rapport est de 1 à 30 ! Stupéfiant, non ? Peu de produits, à vrai dire, présentent un tel écart de prix entre l’entrée et le haut de gamme. La lingerie est un terrible marqueur social, voila ce que, suivant le fil de ma pensée au beau milieu de la nuit, je découvre avec intérêt.

Alors, oui, guêpières en coton même pas bio, bustiers synthétiques de tous les pays, unissez-vous ! Chantal Thomass et consorts…tremblez !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Plumard 55 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte