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The limits of control

Par Lorraine De Chezlo
THE LIMITS OF CONTROLde Jim Jarmusch
Thriller - 2hSortie salles France - 2 décembre 2009avec Isaach de Bankolé, Alex Descas, Bill Murray, Gabriel Garcia Bernal, ...
Un homme mystérieux reçoit les dernières directives de sa mission. Il est en salle d'embarquement, prêt à s'envoler pour l'Espagne. Là-bas, des hommes et des femmes vont l'aiguiller par des phrases sybillines, par des indices particuliers, lui confiant les clés de son appartement provisoire, échangeant des boîtes d'allumettes qui contiennent à chaque fois l'énigme codée pour la suite de sa mission. Cet homme, droit, mystique, déterminé, ne laisse aucune trace derrière lui. Sans peur il va à la rencontre des intermédiaires, plus étonnants les uns que les autres, jusqu'à se retrouver au pied de cet édifice ultra-surveillé, là dans la campagne sévillane.
Mieux vaut ne pas avoir sommeil pour tenir le coup tout au long du film. The limits of control en déroutera plus d'un, c'est certain. Très peu de dialogues dans la bouche d'Isaach de Bankolé, qui ne quitte pour ainsi dire quasi jamais l'écran. On le suit dans ses déplacements, sans savoir où ils nous mènent. Isaach de Bankolé joue dans la retenue, dans la tension. Je ne sais pas si sa prestation est remarquable, elle ne m'a pas convaincue, et c'est pourtant lui que l'on voit tant ! A l'inverse, les seconds rôles tenus par d'excellents acteurs n'apparaissent que trop peu pour l'attente que j'en avais (Alex Descas, vu dans 35 Rhums et dans Rapt, mais aussi Gabriel Garcia Bernal, Bill Murray, JF Stévenin...) C'est aussi très lent, très très lent parfois, avec des scènes qui se répètent et d'autres qui font intervenir des images au ralenti.

THE LIMITS OF CONTROLTHE LIMITS OF CONTROL

Sur le fond, qu'a voulu nous dire Jim Jarmusch à travers cette fable, cette parabole un brin surréaliste ? Qu'avec des moyens simples, limités, mais une organisation efficace, des hommes du peuple, qui ne parlent pas nécessairement la même langue, peuvent décider de faire sauter les rouages de ceux qui se pensent puissants et indestructibles, de ceux qui dirigent et qui détiennent le pouvoir économique, de ceux qui se surprotègent et vivent dans leurs tours d'ivoire. C'est du moins ainsi que j'ai interprêté l'issue du film. Sur la forme, hormis cette lenteur qui après tout n'est pas forcément à percevoir comme un défaut, il faut reconnaître un grand sens de l'esthétique qui se dégage de ces images. Des scènes dans le train espagnol nous font croire à une expédition extraterrestre. La présence des pigeons, une image obsessionnelle depuis Ghost Dog. Les personnages paraissent tout droit sortis de films de genre. Et l'art de toute façon n'est pas loin, en témoignent les multiples visites que le personnage principal fait à Madrid au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia. Et puis le flamenco aussi, cette parenthèse encore poétique, artistique, seul moment où le héros paraîtra émotif. Il y a de quoi, c'est magnifique.

"El que se tenga por grande que se vaya al cementerio y verá lo que es el mundo es un palmo de terreno."

Une séance de laquelle je suis ressortie partagée, sans pour autant ne pas reconnaître les qualités indéniables et un intérêt atypique de ce film qui sort de nulle part et qui nous enmène de Madrid à Séville...
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