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Aux origines du handisport

Publié le 09 décembre 2009 par Vinz

Avez-vous entendu parler des JO ? Pas ceux des « valides » ! Les « autres »… Moi non plus. Quelques échos, sans plus. Et puis, parce que Doux Réveur a levé le voile, j’ai jeté un oeil… Et j’ai découvert un monde avec des valeurs que j’admire et qui me rendent humble, l’HANDISPORT. La différence…
Quelque soit la société étudiée, quelque soit l’époque, la différence rejette, écarte, cache des individus, trop éloignés de la norme. La différence peut concerner le physique de l’individu ou sa capacité à réfléchir. Evidemment selon l’époque et le lieu, les caractères propres aux bannis changent. Le réflexe de rejetter l’autre (l’ostracisme) à cause de sa différence reste ancré dans la nature humaine. 

Parmi la population d’ "anormaux ", certains luttent pour vivre et non survivre. Malgré leur handicap, ils s’illustrent dans des domaines variés tels que les sciences, la littérature, la musique et d’autres moyens d’expressions artistiques. Et le sport.

Aux origines…

Stoke Mandeville, Angleterre, 1948

Ne plus subir

Alors que Londres organise la 11e Olympiade de l’ère moderne, se tient à l’hopital de Stoke Mandeville la première rencontre sportive pour personnes handicapées. L’initiative est du docteur Ludwig Guttmann, neurochirurgien juif polonais qui a fuit la Silésie devant la montée du fascisme. Son idée ? Mettre un gros coup de pied dans la fourmillière (ou dans la taupinière, geste repris par de nombreux footballeurs, citons Pouget, Luyundula ou Cissé) et changer les mentalités. En effet les patients de Guttmann sont en majorité des blessés de guerre, ayant perdu un ou plusieurs membres. A cette époque il est inconcevable de maintenir en vie des tétraplégiques (les quatres membres paralysés) et les paraplégiques (paralysie des membres inférieurs et du bas du tronc) sont abandonnés à leur sort : insuffisances respiratoires, rénales, maladies de peau faute de pouvoir bouger du fauteuil.

Guttmann brise les habitudes des personnels soignants qui renforcent le statut d’assisté des patients. Puis il incite les handicapés à sortir de leur torpeur, à retrouver l’espoir. Il les soutient, tant sur le plan thérapeutique que moral. Il leur apprend à tomber et remonter du fauteuil, se déplacer seul, bref à être le plus indépendant possible dans leur vie quotidienne.

Il voit dans le sport un moyen d’améliorer la qualité de vie des handicapés, toujours au niveau physique et mental. Chose impensable à l’époque !

Le mouvement est lancé…

De quelques dizaines en 1948 à Stoke Mandeville, à 400 participants en 1960 à Rome et 4080 athlètes en 1980 à Los Angeles. Des Jeux Internationnaux de Stoke Mandeville aux Jeux paralympiques. Des fauteuils roulants de 20 kg aux prothèses ultra modernes. Du canadien Arnold Boldt qui réalise un saut d’1m86 à Toronto en 1976 au Sud africain Oscar Pistorius. Le mouvement se structure. En 1982 naît le Comité international paralympique, avec l’appui de Juan Antonio Samaranch, père d’un enfant trisomique.

Le docteur Guttmann meurt en 1980. Il lègue un héritage précieux : un peu grâce à lui, des êtres humains jusque là considérés comme anormaux par la société et mis à l’écart, se réapproprient leur corps, revivent et prennent leur destin en main. 

Un mec bien ce Guttmann…


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