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Lutter contre le prix (trop) bas des ebooks : retarder les sorties ?

Par Actualitté
Deux grosses maisons viennent de taper du poing sur la table contre les tarifs proposés pour les livres numériques - les fameux 9,99 $ - en décidant de retarder, pour l'une et l'autre de quatre mois la publication de plusieurs titres.
Chez Simon & Schuster, par exemple 35 ouvrages sont concernés. Pour Hachette Book Group, on ne donne pas d'informations, mais les conditions sont les mêmes...
Seule solution de contrôle ?
Lutter contre le prix (trop) bas des ebooks : retarder les sorties ?« Le positionnement idéal pour un ebook est inférieur à une édition cartonnée, mais supérieure au livre de poche », estime Simon & Schuster en parlant de la tarification. Et il revient aux éditeurs de marquer le coup avant que la situation soit irréversible pour eux.
Il faut reconnaître que sur le tarif des livres, tant papier que numérique, l'année 2009 aura été des plus agitées. Avec un tarif pour des ebooks trop bas, les éditeurs clament que l'on sous-estime la valeur du produit, mais ne prennent pas en compte la différence entre des mémoires de Sarah Palin et le dernier Philip Roth, par exemple...
En face, l'attitude agressive sur les prix d'Amazon (en particulier pour le numérique), mais également des autres revendeurs, Target ou Walmart sur le papier, aura donné des sueurs froides aux maisons. Qui réagissent en fin d'année.
Secteur en plein développement
Pour Albert Greco, professeur à la Fordham University Graduate School of Business, qui étudie le marché du livre, 2010 pourrait peser 201 millions $ en valeur, contre 150 millions $ cette année. Pas encore grand-chose, mais l'augmentation est constante.
C'est pour cette raison que Hachette Book Group a décidé de retarder également des sorties de livres. « Nous faisons cela pour protéger notre industrie. Je ne peux pas m'asseoir et regarder ces années à bâtir des auteurs, vendus aujourd'hui pour des prix aussi bas. Il s'agit de l'avenir de l'entreprise », explique le directeur général David Young.
Ainsi, la maison optera pour des mises en vente trois à quatre mois après la version papier, sur le modèle des films qui sortent en salle puis ensuite sur DVD - et Blu-ray. Cependant, cette approche est biaisée : comment créer une pénurie tout artificielle, simplement en retardant la diffusion des livres ? Le modèle du cinéma est d'ailleurs remis en question : en France, la chronologie des médias devrait voir plus réduit encore le temps séparant une sortie ciné d'une version DVD. Et encore, on calculera également en fonction du nombre d'entrées un raccourcissement plus important encore. (en savoir plus)
Des risques de pertes... et d'infidélité
Évidemment, Amazon n'a pas tardé à réagir : son discours est simple (et un peu plein de bon sens...). Si les lecteurs ne trouvent pas ce qu'ils cherchent, ils risquent, au mieux d'acheter autre chose, au pire de ne rien acheter du tout. Et dans le cas de bon nombre d'ouvrages, l'existence d'une version numérique permettra vraiment de s'épargner un livre pesant dans sa bibliothèque, que l'on ne relira jamais.
Pour certains observateurs, les décisions des deux éditeurs sont bonnes, à court terme. Sur les résultats du dernier trimestre, on se rend encore compte que les ventes de papier sont meilleures et plus intéressantes que de numérique, explique M. Garland de BigChampagne's. Mais pour combien de trimestres encore cela sera-t-il vrai ? Sans tenir compte du piratage (mais merci de l'évoquer tout de même), il précise que le marché numérique a dévasté le secteur de la musique.
À 99 cents la chanson et 15 $ l'album, quel sera le ratio pour une couverture cartonnée à 25 $ ?

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