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Rendez-moi ma Télé…Episode 3

Publié le 07 décembre 2009 par Notil

mire_rtfLa suite du livre « Rendez-moi ma Télé ». Une réponse au livre de Patrick Sébastien sorti sous le titre « Putain d’audience ». Une audience qu’il a depuis des années.

Le dossier, je vais te dire ce que c’était. Ce que tu regardes peut-être encore aujourd’hui: « Questions pour un Champion ». Attends! je t’explique. Je ne dis pas que c’est mon jeu qui passe à la télé même si je le penserai jusqu’à plus soif. je dis simplement que dans le dossier que j’ai proposé, il y avait tout ce que tu vois: Les pupitres, le jeu en trois parties, le choix des thèmes, jusqu’aux « spéciales. La totale quoi! J’avais tout bien dessiné.

Maintenant, je vais te dire pourquoi je reste convaincu que c’est mon jeu . A la vérité, je l’avais appelé « Tout savoir ». Questions pour un champion est sorti fin 1988. J’ai été convoqué à France 2 en Mars de la même année. Huit mois plus tôt. Fin de l’histoire. Je sais que si j’étais le seul à avoir des idées cela se saurait et je serais adulé, vénéré par les plus grosses boîtes. Ce serait le panard. Mais je sais aussi qu’en matière de télévision, les coups tordus, les plagiats et autres sont monnaie courante. Et ce ne sont pas ceux qui y sont et qui en vivent qui me contrediront. Voilà la fin de l’histoire. Ouf! Cà fait tellement longtemps que j’ai çà sur le coeur que cela fait un bien fou de l’écrire.

Allez pour le fun, je t’en raconte une autre. Là, on est ici. Enfin quand je dis ici, je veux dire, chez moi, en Nouvelle-Calédonie. Un simple coup de fil et je donne un rencard à un rédacteur en chef de mes connaissances qui travaille à la télévision locale. Je le connais assez bien parce que j’ai toujours fréquenté la télé. Je crois que dès que je suis arrivé sur mon île, c’est le premier endroit où je me suis rendu. Bon, le rédacteur en chef -je vais l’appeler Durand comme je pourrais l’appeler Dupond- me dit:

« Tiens, si on allait prendre un café à la « case » un matin? »

Moi: -Oui, oeuf corse comme dirait Béru -pardon Frédéric Dard-

Et me voilà fin content -pour cette expression, ne cherches pas, si tu n’es pas de chez nous, toi, c’est pas connaître!-

Me voilà donc à l’attendre. je vais lui expliquer noir sur blanc, le concept d’une nouvelle émission qui n’a pas encore vu le jour à la télé, du moins pas en France. Pour faire bref, je lui expose le topo et nous prenons notre café avec deux sucres pour moi, s’il vous plaît, merci!

La suite, tu l’as déjà comprise, je suppose. Plus de nouvelles de ma suggestion. Et, paf! un midi, que vois-je de mes yeux écarquillés en zappant sur Canal et Peluches? « En aparté », la nouvelle émission où l’animatrice est invisible et son invité dans un studio transformé en pièce d’appartement, tout seul à répondre à des questions. Voilà le concept que j’avais présenté à mon Durand.

Je t’en mets une dernière pour la route. Si, si! j’y tiens. France3. Ben oui, c’est normal que tout le monde y passe. LEV, c’est le nom de l’émission que je proposais à RFO il y a quelques années. pas de réponse bien évidemment. Et là, tout pareil, sur France 3, tu finis le journal avec Lu, Vu, Entendu. Et je te le donne en mille Emile: LEV, çà voulait dire Lire, Entendre, Voir. La même chose, Yess!!!!

Tu dois te dire que je suis un peu dur de la comprenette pour ne pas avoir saisi dès le premier tour. Et bien non! Et j’en ai envoyé des projets, encore et encore. J’en ai d’autres qui jaunissent dans des cartons mal fermés. Mais je me dis au final que si ces idées sont effectivement les miennes, je ne suis pas si con que çà. Et si elles sont à d’autres qui ont eu plus de chance que moi… je ne suis pas si con que çà. Tu comprends?!

La 5

La télé d’aujourd’hui t’endort. J’explique. Je ne parle pas des feuilletons qui nous arrivent tout droit du Brésil ni de ceux qui nous viennent d’Allemagne. je ne te parle pas non plus des sempiternels débats du type « Maman a fait pleurer Papa et depuis il boit! ». Non! je te dis juste que la télé endort. Il n’y a plus ce côté enchanteur qui te faisait rêver, découvrir, apprendre, aimer la vie, te faire ta propre opinion, choisir et j’en passe. Je sais que les esprits chagrins vont me rétorquer que la Star Ac fait rêver des milliers d’adolescents boutonneux et des centaines de milliers de damoiselles qui voudraient faire la bise à Nikos. Ben, justement, à ceux-là, je répondrai qu’ils ont tout compris: la télé endort. Pendant que les gosses, ces jeunes ados prient devant leurs posters accrochés au mur de leur chambre en bénissant leurs idoles, le Monde leur devient de plus en plus étranger. Ils n’apprennent plus rien ou plus grand chose de ce qui fait ce Monde d’aujourd’hui que d’aucuns osent critiquer avant de se voir remercier ou de se voir signifier un fin de non-recevoir. Les ados d’aujord’hui, pas tous, d’accord!, mais ils sont tout de même une très large majorité, sont appauvris. Tout est fait pour que la télé les abreuve de sottises qu’ils gobent sans sourciller. je sais, à cet instant, vous vous dites que je n’y vais pas avec le dos de la cuiller -eh oui! sans « e » final- mais lis la suite et peut-être finiras-tu par te dire que je n’ai pas tout à fait tort. Là, tu penses peut-être aussi que si je continue comme çà, je ne suis pas prêt de faire de la télé. Et tu auras raison.

Lorsque je regarde la petite lucarne -oui, je la regarde aussi- je le fais désormais avec ce regard d’aigle qui veut que j’en suis devenu chiant et chieur à la fois. Mon entourage, lorsque nous sommes plusieurs devant le poste -et c’est devenu rare- me reproche systématiquement de ne pas me laisser aller au doux ronronnement du son et aux couleurs qui font la télé d’aujourd’hui. Je ne peux rien y faire. Il faut que je critique. C’est comme çà et Dieu merci, je sais ne pas être le seul dans ce cas. Mais j’ai peut-être une excuse.

J’ai dit que j’avais fait du cinéma. Si! un petit peu, relis plus haut, ce n’est pourtant pas si loin. J’ai fait de la télé aussi. Pas comme je le souhaite encore maintenant mais j’en ai fait quand même, Na!

Souviens-toi, il y a longtemps, c’était le temps béni de l’arrivée des jeux télé. Il y en avait à toutes les sauces, pour tous les goûts et tous les niveaux. Le niveau, j’y reviendrai parce qu’hormis le jeu dont je t’ai déjà parlé -tu sais, le mien!?- celui des autres est à faire pleurer. Fini le temps de « la tête et les jambes » où même un certain futur ministre nous faisait profiter de ses connaissances. Fini le temps de « Monsieur cinéma » ou l’on reconnaissait la valeur culturelle de certains anonymes qui sous les feux des projecteurs ne se roulaient pas encore par terre parce qu’ils avaient gagné un filet garni. Tiens! prends çà, tu te reconnaîtras! C’était le temps où les candidats étaient mis à l’honneur et celui où l’animateur ne faisait pas son show quotidien. « Les cinq dernières minutes » qui s’en souvient encore? Les vieux peut-être et encore pas tous. Mais je vais venir plus avant avec les années 80.

Les années 80, donc, avec l’arrivée en tambours et trompettes du sieur Berlusconi. L’arrivée d’un homme qui allait sans doute révolutionner la télévision! Une nouvelle ère s’annonce alors à grand renfort de publicite, de promesses, de paillettes. Les plus aguerris des animateurs, journalistes s’y sont laissés prendre, eux qui juraient pourtant quelques mois auparavant que jamais, Ô grand jamais, ils ne quitteraient le giron des chaînes qui les nourrissaient. Mais entre le saumon et le caviar, qui ne choisirait le caviar, ne serait-ce que pour y goûter une fois et une seule?

Les voilà donc partis sur cette nouvelle chaîne, la dénommée « 5″. Et le télespectateur? Que fait-il? Il fait comme moi sans doute. Il suit en bêlant. Panurge aurait sans doute reconnu les siens.

L’écran s’allumait sur de nouveaux concepts, de nouvelles émissions qui se voulaient plus proches des télespectateurs. Et le jeu-télé va prendre sa véritable dimension. Inviter ceux qui rentraient chez eux à regarder d’autres gens qui allaient faire montre de bravoure et de courage intellectuel. Ceux là qui allaient répondre à des questions du niveau maternel et relever le défi d’être les seuls à pouvoir le faire. Etre le meilleur, l’unique: Le gagnant.

Ma mémoire flanche un peu, sans doute mais c’est là que tout a commencé. Et dans mon souvenir, c’est là que la télévision a commencé à devenir la misère.

La suite, la semaine prochaine…


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