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La polémique

Publié le 11 décembre 2009 par Chacalito
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La polémique! J'ai beau m'être défendu de l'être, il n'y a pas à dire: je suis polémiste. D'ailleurs, je suis un "pur" produit du milieu dont je suis issu et que je critique. Le mot polêmikôs concerne la guerre. Pour un anti-militariste, dur d'encaisser ça. Un copain lecteur me faisait d'ailleurs remarquer que j'ai fait un lapsus dans mon dernier article ("guerre" au lieu de "guère"). Et pourtant, vérifiant les définitions de wikipédia dans un dico étymologique, je confirme, je suis polémiste. D'ailleurs, il semblerait que cette pratique est spécifique à la Politique: une opposition.
A bien y réfléchir, il est vrai que je n'aime pas le consensus. Je préfère mettre les choses sur le tapis quitte à m'engueuler plutôt que jouer les faux amis et passer sous silence les divisions. C'est le cas avec l'Emsav avec qui je règle régulièrement mes comptes, soucieux que je suis de balayer certaines formes de pensées que je déplore (ex: la rhétorique: "les partis français", "plus breton que..."), ça l'est aussi avec les écolos dont je suis proche. Parlons de tout plutôt que de fermer nos gueules.
J'ai d'ailleurs plus de respect pour un adversaire avec qui je peux débattre intellectuellement que pour un type dogmatique (qui ne remet rien en cause) et qui parle sans avoir réfléchi au préalable ou qui répète des rumeurs sans en avoir vérifier les fondements. L'opposition n'empêche nullement le respect ou l'amitié (pour ceux qui en doute, j'ai des amis de droite et même des amis jacobins).
Donc, oui, la polémique est une guerre. Guerre contre les préjugés surtout, guerre contre l'ignorance aussi, guerre enfin contre le capitalisme et sa propension à simplifier la complexité pour son seul profit. Je suis adepte du pamphlet, j'aime la satire, je rédige des manifestes et je fais de la propagande comme TOUT parti politique (propaganda est l'adjectif verbal de propagere signifiant littéralement "ce qui doit être propagé").
Comment me sont inspirés ces coups de gueule polémistes? Par l'accumulation d'indices, par une rhétorique tant de fois entendue depuis mon enfance, par des serpents de mer pénibles à la longue et qui nous empêche d'avancer. Quand je disais par exemple que le milieu breton vivait dans une mythologie de la Bretagne, voici ce que j'ai reçu dans ma boîte (extrait du mail d'un type sympa qui n'a rien d'un militant d'Adsav):
"Moi je suis breton et druidiste, je serais un breton de trop breton ? Non, je suis pas moins breton que Glenmor ou le Uther Pendragon mais toujours plus que toi... chaque jour je deviens plus breton à être moins français... je ne peux pas être les deux, la France est une fantaisie et renier un certain romantisme dans le nerf breton est une erreur..."
Je m'affaiblis à me justifier sans cesse. Mais j'ai peur d'être mal compris. En l'occurence, je déplore une certaine dérive nationaliste du milieu breton et l'opposition systématique entre breton et français. Ceux qui cherchent à me convaincre perdent leur temps comme je perds le mien à essayer de les convaincre de ma bonne foi. Je ne parle que pour ceux qui se cherchent encore. Et j'affirme que l'on peut appartenir à deux pays. Est-ce si difficile à concevoir pour des gens qui prônent la diversité?
Illustration: Tintin au Congo (sous-entendue la polémique autour de cette BD).

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