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De Berlusconi à Copenhague

Publié le 13 décembre 2009 par Oldchaps

Dans les deux cas, il y' a eu violence. Une violence physique à l'encontre d'un Berlusconi visiblement hagard et une violence régalienne contre ces militants alter-mondialiste.

Le contexte Italien

La violence physique est quasiment un tabou, comme le montre les premières réactions à l'agression de Berlusconi. Son agresseur a été immédiatement qualifié de déséquilibré, ce qui est peut-être vrai. Je n'en sais rien à vrai dire. Il faut cependant analyser cette agression d'un point de vue symbolique pour comprendre ce geste sans doute désespéré.

Combien d'Italiens ont t'ils eu envie de gifler ce milliardaire populiste? Je pense qu'ils doivent être nombreux. Et ils ont dû se réjouir hier soir. Mon propos n'est évidemment pas de tomber dans un populisme inverse.

La violence verbale ou gestuelle que Berlusconi s'emploie à distiller, à chacune de ses nouvelles frasques n'a d'égale que sa capacité à capter tous les leviers que compte la société actuelle: L'économie, les médias, et la presse sont à sa solde, sans compter ses liens potentiels avec la mafia.

Cette violence là, pourtant d'un second ordre par rapport à la violence physique doit être à mon avis ramenée au même niveau que la première lorsqu'il y'a volonté répétée à humilier toute une partie d'un peuple qui n'est pas de son bord politique.

Et en cela, cette agression injustifiable est compréhensible.

Le contexte Européen et Français

Dans une Europe, devenue en l'espace d'une dizaine d'année, presque inaudible sur le plan international, tant l'ambition et la  volonté de ses membres n'a pas été à la hauteur des enjeux géopolitiques passés. La crise actuelle est en train de mettre à nu son statut économique dégradé, au sens du PIB actuel. Le chômage y augmente significativement depuis un an. En France, la soupe populaire les restos du coeur n'ont jamais eu autant d'affluence à leurs repas. La misère peut frapper à la porte de tout un chacun à tout instant. Et tout porte à croire que cela va durer. Les jeunes diplômés (ou pas) enchainent petits-boulot sur petits-boulots sans perspectives à long terme.

L'Europe est en panne de perspectives, et ce n'est pas les inconnus qui sont désormais à sa tête qui vont remédier à cet état de faits à court terme.

La contine libérale en vogue est connue. Sa base est la culpabilisation individuelle: "il faut se serrer la ceinture toujours davantage pour contrer les pays asiatiques". C'est non seulement une erreur fondamentale, mais une erreur stratégique. Pourquoi ? 

Simplement parce que le différentiel de salaire entre nos deux continents sont trop éloignés pour espérer reprendre le job qui est déjà parti. Sur les bases d'un commerce actuel maximisant les injustices sociales et environnementales. Rêver à un avenir meilleur, avec les concepts économiques éculés du siècle dernier revient à nier le présent pour ne pas se projeter dans le futur.

Les grands groupes industriels n'ont pas encore virés totalement leurs cuti, mais la crise actuelle devrait les aider.

L'insécurité dans les entreprises qui cherchent à se battre sur ce type de modèle éculé est sans doute à son comble comme le montre le stress des salariés au travail ou le nombre de suicides sur le lieu du travail.

Alors, lorsque la jeunesse défile à Copenhague, elle qui réclame un modèle économique, social et environnemental dans lequel elle ait envie de vivre et de travailler: quoi de plus naturel ? tout cela est confus? certes parce que ce modèle reste à inventer. Voir des jeunes qui ont entre 20 et 30 ans, les menottes dans le dos, assis par terre  les uns à coté des autres: c'est peut être cela l'Europe d'aujourd'hui. Une Europe enfermée dans un libre-échangisme Anglo-saxon, depuis plus de deux siècles, qui ne songe pas à se recycler.

C'est cette violence institutionnalisée qui est désormais intenable pour tout un chacun. Cette violence légitimée à grands coup de manipulation médiatique par une partie de nos élites.

Silvio Berlusconi a 73 ans, il vient de prendre injustement un coup dans la figure. Qui le plaindra ? certainement pas moi, même si ce geste est intolérable. Le XXIème siècle appartient de toute façon à ces jeunes gens menottés.

De Berlusconi à Copenhague




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