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BLOODRAYNE : du jeu au film

Par Tom
 

A l’origine, "BloodRayne" est un jeu vidéo qui s’est décliné sur la quasi-totalité des consoles. Comme déjà bien d’autres avant lui, ce Hit ludique, mettant en scène des vampires, a été adapté au cinéma. Et oui ! Méconnu du grand public, tout en portant le label "Film divertissant sans aucune autre prétention", "BloodRayne", après avoir été massacré dans les règles de l’art par les critiques américaines, est gentiment passé à la trappe en Europe, privé le plus souvent de sortie en salle ! Voilà donc que ce film, réalisé en 2004, débarque enfin en DVD en Belgique après de nombreuses péripéties. Si il est vrai que l’on dit "Tout vient à point à qui sait attendre", était-il nécessaire de patienter trois ans pour voir cette adaptation du réalisateur allemand Uwe Boll ? Peut-être pas !

Il est clair que dans le cœur de beaucoup de cinéphiles le cinéaste Uwe Boll est souvent synonyme de bide ! En deux films (rien que ça !), Boll a su montrer, en sa défaveur, que la nuance entre cinéma et série TV est parfois excessivement fine. "BloodRayne" confirme-t-il les carences de Boll ou, au contraire, démontre-t-il que ce dernier s’améliore avec le temps comme le bon vin ? Le meilleur moyen de répondre à cette question est encore de voir "BloodRayne". En avant donc !

Ca commence assez bien avec un générique soigné surfant sur un montage très alléchant de belles et inquiétantes peintures de Primitifs flamands comme Jérôme Bosch et ses petits monstres hybrides. On est également frappé par les noms qui s’affichent à l’écran. C’est une certitude : Uwe Boll sait bien s’entourer. On retrouve ainsi dans son film des acteurs tels que Kristanna Loken ("Terminator 3"), Ben Kingsley, Michael Madsen, Michelle Rodriguez ("Resident Evil"), Géraldine Chaplin et Billy Zane ("Titanic"). Bien’bien ! Ca semble prometteur…

Pour lancer l’intrigue, Boll soigne la mise en scène en surfant sur des paysages (de cartes postales) et des vues panoramiques de bon alois. Jusque-là, c’est OK ! Entrent alors en scène Madsen, Rodriguez et Matt Davis, trois tueurs de vampires à la recherche d’un être surnaturel, une femme, plus précisément, mi-humaine mi-vampire : il s’agit d’une dénommée Rayne (Kristanna Loken) retenue prisonnière par les exploitants d’un cirque itinérant.

C’est à partir de là qu’une sensation malsaine se fait sentir. "BloodRayne" serait-il la série B du pauvre, ou le prequel d’une série TV au budget confortable !?! Plongé dans une intrigue médiévale souvent pataude et peu innovante, on peut se demander si l’on parviendra à tenir jusqu’au générique final !

Il est sans doute trop fastidieux, et certainement sans grand intérêt, de détailler les défauts du nouveau long-métrage d’Uwe Boll. Disons, en résumé, que "BloodRayne" manque furieusement de ce petit quelque chose qui fait qu’un film fantastique n’est pas un épisode (fort honorable) de "Xena, la guerrière".

D’un autre côté, ce film apporte toutefois quelques infimes satisfactions. Boll s’améliore incontestablement et est plus inspiré que dans ces précédentes réalisations. Dans des paysages soignés (ce n’est pas nécessairement le cas des décors), le réalisateur originaire de Cologne suit le parcours de sa "muse" prénommée Kristanna qui joua la supère vilaine dans "Terminator 3".

Le montage de "BloodRayne" fait parfois mouche avec quelques flash-back intéressants mais, il est clair, que ce film souffre de la comparaison avec d’autres thrillers fantastiques traitant de vampirisme, à commencer par "Blade" !

Plus Top Model que Top Actrice, Kristanna Loken est agréable à regarder (ça on le savait déjà) et dévoile, en prime, quelques parties, fort appréciables, de son anatomie. S’il a pensé aux spectateurs fantasmant sur les formes pulpeuses de Kristanna, Uwe Boll a également glissé dans son film quelques petites giclées de sang et offre ainsi à "BloodRayne" le minimum syndical aux amateurs de Gore.

Même si on peut avoir pitié de ce petit film fantastique sans la moindre prétention, on peut quand même s’interroger sur les motivations de certains (grands) acteurs qui ont participé à cette aventure !?! Après tout, c’est vrai : "on a tous un prêt hypothécaire à rembourser" ! Ainsi, par exemple, Ben Kingsley, qui joue ici le despote maléfique Kagan, est figé dans un rôle ampoulé un peu dans le même style que celui tenu par John Malkovich, alias Galbatorix, dans "Eragon".

Après avoir adapté "House of the dead" et "Alone in the dark", et maintenant "BloodRayne", Uwe Boll apparaît plus que jamais comme un "sous Paul Anderson" ("Resident Evil", "AVP"), un autre amateur de jeux vidéo plus éclairé et mieux inspiré bien qu’il soit également souvent conduit au pilori par de nombreux critiques et autres amateurs de Games.

Terminons par une note plus positive avant qu’Uwe Boll nous inscrive sur sa (longue) liste noire ! Notre homme a mûri et fait, ici, preuve de davantage de soin et d’abnégation. On attend bien entendu son nouveau film "In the Name of the King" pour savoir si Uwe Boll a toujours le vent en poupe.

La bande-annonce…

Bonus DVD...

Si "BloodRayne" ne vous inspire pas, peut-être serez-vous davantage séduit par les Bonus du DVD, en particulier une interview d’Uwe Boll proposée par l’équipe d’IGN. Le réalisateur se met en effet à table (dans tous les sens du terme) et, tout en dégustant un repas made in Thaïlande, aborde plusieurs sujets intéressants : ces débuts dans le monde du cinéma ; la différence, selon lui, entre cinéma européen et américain ; l’impact des critiques (majoritairement négatives) sur sa propre personne, etc. Un entretient intéressant où Boll joue carte sur table en évoquant avec lucidité les points forts et faibles de ses réalisations.


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