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L’Europe face à des vrais problèmes de sécurité liés aux migrations au sein de l’Union : La quadrature du cercle…

Publié le 03 novembre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

DECRYPTAGE RELATIO : L'Europe face au défi de l'immigration, ce n'est pas nouveau. Mais ujourd'hui, ce sont les migrations à l'intérieur de l'Union qui posent problèmes et soulèvent émotions...Nous sommes loin des fantasmes et des mensonges sur le "plombier polonais"... Dans l’Union européenne, le nombre d'immigrés en situation régulière était de 3,7 millions en 2006, soit 6,2 % de la population . Mais combien sont-ils en situation irrégulière ?Tous les chiffres sont contestés : comment compter ce qui est « illégal » ou « clandestin » ? Tentons de faire le point.

A noter :

>>>Avec 700 000 étrangers de plus en un an, soit une progression de 21 %, l'Italie a la troisième plus forte augmentation des pays européens, après l'Espagne et l'Allemagne. La moitié des immigrés sont originaires des pays d'Europe. Un quart sont installés en Lombardie.

>>>Les Roumains sont la plus importante communauté étrangère en Italie (556 000, 15,1 %), devant les Marocains (387 000), les Albanais (381 000), les Ukrainiens (195 000) et les Chinois (186 000). Sur 124 383 clandestins arrêtés en 2006, 45 449 (soit 36,5 %) ont été renvoyés dans leur pays d'origine.

>>> Plus de 100 000 Roumains sont arrivées en italie depuis le 1er janvier, le plus souvent installées dans des bidonvilles insalubres à la périphérie des villes."Rome était la capitale la plus sûre d'Europe avant l'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne", a tonné le maire de la cité, Walter Veltroni (élu secrétaire du nouveau Parti démocrate le 14 octobre), attribuant aux ressortissants de ce pays les trois quarts des crimes et délits commis dans l'agglomération.

>>> Ce "péril roumain" évoqué par le maire de Rome semble confirmé par les chiffres de la police : sur 10 500 arrestations effectuées dans la région depuis le début de l'année, 7 300 concernaient des étrangers, dont 6 000 des Roumains.

>>> Au Royaume Uni la tension est montée d'un cran quand le ministre de l'emploi et des retraites, Peter Hain, a admis des erreurs dans les statistiques présentées au Parlement. Le nombre d'étrangers ayant acquis un emploi au Royaume-Uni depuis l'accession au pouvoir du Labour, en 1997, est de 1,1 million, et non pas de 800 000. La moitié provient de l'Union européenne (UE), essentiellement des nouveaux adhérents de l'Est ; l'autre moitié est issue surtout du Commonwealth, des Etats-Unis et du Canada. Surtout, selon le gouvernement, cette main-d'oeuvre venue d'ailleurs occupe, non pas 30 %, mais 52 % des emplois créés depuis dix ans, d'ailleurs revus à la baisse.

>>> Depuis qu'ils sont entrés dans l'Union, le 1er janvier 2007, Roumains et Bulgares bénéficient des mêmes droits que les autres citoyens européens, sauf en matière d'emploi, domaine dans lequel les Etats peuvent imposer des restrictions aux ressortissants des nouveaux pays membres, pendant sept ans au plus. Pour le reste, le droit de circuler et de séjourner librement est reconnu aux Roumains et aux Bulgares, comme à tous les Européens.

>>>>Une directive du 29 avril 2004 précise cependant les conditions d'exercice de ce droit, ainsi que ses limitations. Elle indique notamment que "les citoyens de l'Union ont le droit de séjourner sur le territoire d'un autre Etat membre pour une période allant jusqu'à trois mois, sans autres conditions ou formalités que l'exigence d'être en possession d'une carte d'identité ou d'un passeport en cours de validité".Toutefois, ils ne doivent pas devenir "une charge déraisonnable" pour le système d'assurance sociale de l'Etat, devant soit travailler, soit disposer de ressources suffisantes et d'une assurance-maladie.

>>>Les Etats membres peuvent aussi "restreindre la liberté de circulation et de séjour d'un citoyen de l'Union" pour des raisons "d'ordre public, de sécurité publique ou de santé publique".

C’est dans ce contexte juridique et démographique qu’il faut examiner les mesures prise ou envisagées.

Ainsi :

>>>C'est en vertu de cette directive que le ministère de l'intérieur français s'était attaché, à la veille de l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'Union, le 22 décembre 2006, à adresser aux préfets une circulaire, précisant "les modalités d'admission au séjour et d'éloignement des ressortissants roumains et bulgares". Ce qu'il n'avait pas jugé nécessaire de faire en 2004, lorsque les huit autres pays d'Europe centrale et orientale avaient adhéré à l'Union.

>>> La Grande-Bretagne n'avait opposé aucune restriction à l'arrivée de travailleurs venus de Pologne ou des pays baltes après la précédente vague d'élargissement de 2004. Mais, en octobre 2006, elle a à son tour pris des mesures restrictives à l'arrivée de Roumains et Bulgares. Londres a décidé que seuls 20 000 travailleurs non qualifiés de ces deux pays seraient chaque année autorisés à venir travailler, dans le secteur de l'agriculture et pour une période limitée à six mois.

Mardi 30 octobre, le secrétaire d'Etat britannique à l'immigration a annoncé la prolongation de douze mois de ces restrictions. Il a fait part de son intention de lancer, en 2008, un système d'entrée "à points" à l'australienne pour attirer la main-d'oeuvre qualifiée et décourager les migrants non qualifiés. Une police des frontières devrait être créée pour améliorer la lutte contre les clandestins.

>>> En Italie, sous le choc de l’émotion soulevée par un faits divers, un décret-loi autorise en effet les préfets à renvoyer dans leur pays d'origine, sans procès ni recours possible, des citoyens de l'Union européenne qui "contreviennent à la dignité humaine, aux droits fondamentaux de la personne ou à la sécurité publique". Une définition suffisamment vague pour englober le maximum de petits délinquants, avérés ou simplement suspectés.

Tout cela explique pourquoi, bien que désormais ressortissants européens, les Roms de Bulgarie et de Roumanie restent les indésirables de l'Union européenne. Le commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg, s'en est alarmé le 24 octobre, dans sa dernière « Lettre ouverte » que Relatio avait mis en lien.

Il constatait que "le sentiment d'hostilité à l'égard des Roms ou l'antitsiganisme se sont indéniablement accrus en Europe". Un vrai cri d’alarme qui est relayé par une partie de la presse italienne. Dans un éditorial, Il Corriere della Sera met en garde contre "l'existence en Italie d'un syndrome Blocher", du nom du leader xénophobe vainqueur des dernières législatives en Suisse…

Le défi n’est pas simple à relever. Réelle insécurité, sentiment d’insécurité, quête de « boucs émissaires », données réelles, faits et chiffres qui donnent le vertige : comment concilier « droits de l’homme », droits des migrants, liberté de circulation et respect des terres d’accueil…

Les bons sentiments, seuls, ne règlent rien. Les armes de la répression et de l’exclusion, seules, ne règlent rien. Le mal, car mal il y a, doit être traité « à la racine », donc en Roumanie même. Par un développement qui ne soit pas qu’une modernisation accroissant les injustices. Une seule certitude : il importe que les 27, dans le respect des valeurs du Conseil de l’Europe, adoptent une attitude commune. Plus simple à dire qu’à faire…

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