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La Toussaint et le jour des morts...

Par Fanyoun

La Toussaint :


A Rome, la fête existait certainement au Ve siècle, le dimanche après la Pentecôte. Elle fut déplacée une première fois par le Pape Boniface IV au jour anniversaire de la dédicace de l’ancien Panthéon, transformé en église sous le vocable de Sainte-Marie et des martyrs le 13 mai 610.  En 768, Charlemagne Empereur voulant recréer un grand empire à l’image de la Rome antique prestigieuse, favorisa les moines irlandais qui unifaient les traditions celtiques, germaniques et romaines de son empire et qui l’alliaient à Rome. En 775, Kathwulf, ecclésiastique anglo-saxon, écrivit à Charlemagne en lui demandant d’instaurer une fête de tous les saints. Peu après 798, un concile à Riesbach créa une fête nouvelle, aux calendes de novembre, la Toussaint.
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Diverses explications ultérieures tenteront de « romaniser » l’origine de la fête, de la faire venir de Rome sinon de Palestine. Mais les documents prouvent que ce sont les influences gallicanes du temps de Charlemagne qui ont fait adopter cette fête à Rome. Rome ayant rompu ses origines orientales, il paru donc de bonne politique de plaire à Charlemagne en déplaçant la fête des martyrs du 13 mai au 1er novembre. La diffusion de cette fête sera lente au rythme de la lente progression de l’omniprésence cléricale.Elle fut semble-t-il transférée définitivement au 1er novembre, par Grégoire III, qui dédicaça en ce jour une chapelle de la basilique Saint-Pierre en l’honneur de tous les saints. En 835, l’occasion d’un voyage de Grégoire IV en France fit célébrer la Toussaint pour la première fois par des Evêques en présence du roi Louis le Pieux. Grégoire IV ordonna que la toussaint fût fêtée dans le monde entier. Ce n’est qu’en 1580 que le pape Sixte IV en fera une des grandes fêtes chrétiennes en lui attribuant une octave, soit une semaine de liturgie spéciale.

La fête de tous les saints, célébrée depuis le 9e siècle, précède et domine en renommée la tradition populaire du jour des morts.  

Le jour des morts :

Le 2 novembre commémore tous les fidèles défunts qui ont porté le flambeau de la vie et de la pensée.
En cette journée de recueillement, les laïcs apportent aux défunts cette fleur automnale, le chrysanthème. Signification du nom latin « chrysanthemum » : « fleur en or »
Au cours de cette journée, une célébration en l’honneur des morts est organisée dans les églises. Cette messe  est dite de requiem, mot latin qui signifie repos.

En occident, à partir du VIème siècle, les monastères de l’ordre des bénédictins tenaient une journée en mémoire des défunts membres de leur ordre. Cette journée pouvait varier d’une année à l’autre. Au IXème siècle, l’Evêque de Metz, Amallaire (770-850) qui traitait des divins offices, plaçait celui des morts après celui des saints, en considérant que ceux qui, après leur mort, n’étaient pas encore rangés au nombre des saints et qui avaient besoin de prières, se trouvaient à un rang intermédiaire entre le ciel et la terre.
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      Cimetière du Père Lachaise  
L’institutionnalisation de la fête des Morts est l’œuvre d’un moine français nommé Odilon de Cluny qui décréta, en 998, qu’on célébrerait le 2 novembre de chaque année, dans les monastères clunisiens, la commémoration de tous les morts. Saint-Odilon rédigea alors un décret et la célébration du Jour des Morts devint une coutume qui se répandit dans tous les monastères clunisiens.
Mais la coutume clunisienne ne se généralisa qu’aux XIIIème et XIVième siècles. Jusqu’à la réforme du bréviaire romain de Pie X (1903-1914), l’office des morts était célébré en même temps que l’office de la Toussaint.
Depuis 1913, ce jour a été pourvu d’une messe distincte qui commençait le lendemain de la Toussaint vers 15 heures.

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