Fluide nerveux

J’ai toujours aimé Charlotte Gainsbourg. J’aime son père, j’aime sa mère, mais rien ne disait que j’aimerais leur fille. Cela dit, je n’aime ni Delon, ni son rejeton. Les chats ne font pas des chiens. Charlotte (on se contente de son prénom quand on a son âge, un peu comme si c’était une vieille copine) a une grosse actualité. Elle vient de sortir un album (IRM, en référence à son accident cérébral) et joue dans le dernier Chéreau, que je viens d’aller voir en bravant le froid mordant. Je ne connais pas encore le CD, mais le peu que j’ai entendu m’a emballée. J’ai beaucoup aimé Persécution, contrairement au film précédent. J’ai trouvé les dialogues justes, assez violents, les acteurs excellents (le beau Romain Duris, évidemment…). Un moment donné, la belle Charlotte, alias Sonia, dit qu’une histoire d’amour, « c’est du boulot », avec un grand naturel, et elle a raison. Quand Romain Duris (« son amoureux dans sa tête ») lui demande, effondré, quelles sont les raisons qui peuvent faire qu’on quitte quelqu’un, en dehors de la trahison, elle lui répond, posément : « Quand on ne se comprend plus ou qu’on se sent seule tout en étant avec quelqu’un ». Ni elle, ni lui, n’aiment les histoires fluides. Celle de Chéreau ne l’est pas non plus (comme ces éclats de verre, que Romain Duris, alias Daniel, tente de rassembler, à la fin) mais elle a le goût de la vie.
Photo : C’était l’anniversaire d'une personne qui m’est chère aujourd’hui. Alors je trinque virtuellement à sa pensée. Elle aime le vin d’Anjou ; elle apprécierait sans aucun doute une bonne coupe de X Noir. Et ce soir, pas besoin de rafraîchisseur. Je sors la vasque en son honneur !