Magazine

Les insomniaques – Camille de Villeneuve

Publié le 05 décembre 2009 par Dflasse

Les insomniaques – Camille de VilleneuveC’est la deuxième fois que je participe à l’initiative Masse Critique organisée par Babelio. La première fois m’avait laissé légèrement perplexe et j’avoue que j’ai hésité avant de me relancer dans l’aventure. Pour rappel, Masse Critique propose gratuitement un exemplaire d’un livre récent à la condition unique d’en publier une critique sur son blog et sur Babelio. Du gagnant-gagnant tant que le livre n’est pas trop pénible à finir. J’écris ça parce que la liste d’ouvrages proposés pour cette édition m’inspirait très peu. Les insomniaques étaient un choix par défaut et je me suis mordu les doigts en le recevant en pensant avoir commis une grosse erreur en m’engageant à lire un livre que je n’aurais probablement jamais acheté. Un livre français décrivant la France de l’après-guerre  par le prisme d’une famille de nobliaux sur le déclin. Pas de quoi m’enthousiasmer. Ajoutez à cela une auteure d’à peine 28 ans, une couverture triste à mourir, …. Ces 600 pages risquaient de me paraître encore plus longue que les 900 des trois mousquetaires.

Et pourtant, j’ai lu ce bouquin d’une traite. Ma première impression fût renforcée par les cinquantes premières pages. Je ne m’y retrouvais pas dans cette galerie de marquis,  de serviteurs et de chevaux (un arbre généalogique placé en début de livre aurait pu m’aider mais j’avais passé les premières pages pour entamer le roman directement). Ces premières impressions passées, je me suis habitué au style à la fois léger et pesant de  Camille de Villeneuve (tiens! une particule). Léger parce qu’elle use du pointillisme pour dresser son tableau et pesant car elle alourdit ses phrases de qualificatifs qui alourdissent son texte. Ce choix stylistique s’avère loin d’être irritant car il instille un rythme presque musical qui illustre très bien le caractère empesé et paradoxalement vulgaire de ses personnages. Par petites touches, elle saute d’un de ses personnages à l’autre pour illustrer la tragédie d’une famille trop sûre de sa supériorité qui subit les outrages du temps et de l’évolution des moeurs comme un fleuve grignote inexorablement ses rives les plus friables.

Résumer les insomniaques à une n-ième variation sur les sagas familiales ou à un succédané de Rougon-Macquart ne serait pas rendre justice à Camille de Villeneuve. Elle fait preuve d’une étonnante maturité dans le développement de son intrigue. Très lentement, mais avec une vue claire sur le cap qu’elle s’est fixé, elle aborde les thèmes habituels de la famille mais c’est habilement qu’elle prend appuis sur les moments marquants de la France d’après guerre pour accèlerer brutalement le rythme de son récit.

Un belle surprise et une belle réussite.

Posted in Livres Tagged: contemporain, Histoire, roman

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Dflasse 6 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog