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Touhami Moualek : La solitude est l'amie de toute femme, tout homme

Publié le 24 décembre 2009 par Mtouhami
Bch_Bduc_solitude.jpgLa solitude est la plus fidèle amie des hommes. Touhami Moualek


Avec la Solitudine (sortie en 1993) Laura PAUSINI aborde le thème de la solitude.
 Elle évoque un ami de classe, Marc, qui serait parti et l'aurait oubliée, d'où une déchirante solitude qui les sépare.
A mon avis, une des plus belles chansons nostalgiques de PAUSINI et du répertoire italien.
Le rapprochement entre cette chanson et le roman de La Déchirure, dont je suis l'auteur,
 
est véritablement incroyable.


Le soir tombait sur le fleuve ; ses eaux devenaient verdâtres à mesure que le jour faiblissait. Le ciel s’obscurcissait, la lumière perdait de son intensité, et la nuit se préparait déjà à envelopper la terre de son manteau sombre. Le regard d’Hélène s’attardait plus que d’habitude sur le visage de Nabil. Elle savait que la grâce du jour, moribonde, emportait avec elle, sûrement à jamais, le sourire puéril et la voix juvénile de celui qu’elle aimait. Nabil observait le coucher du soleil, avec nostalgie. Cette nouvelle volte-face du temps tournait avec elle une page, celle d’une histoire qu’il avait vécue dans cette belle contrée, où il était né et qui lui appartenait. Une grande partie de sa vie disparaissait, mourait, sous ses yeux émerveillés, au moment où la lanterne géante s’éclipsa de l’autre côté du miroir. Et au loin, monté sur un pur-sang aux sabots légers, la lumière du jour galopait sans bruit, à la recherche d’un refuge pour une nuitée. Tel un fugitif, surpris par ses poursuivants, le temps fuyait, allait d’une face blanche vers une face noire.

Nabil rompit le silence, tenta de dissiper le malaise :

– Allez Hélène, rentrons avant la tombée de la nuit.

– Je voudrais mourir, gémit-elle, d’une faible voix. Pourquoi m’as-tu sauvée de la noyade, Nabil?

Telle fut sa dernière supplique, son ultime prière adressée au ciel, pendant que le temps glissait du gris clair au gris foncé. Une dernière fois, Hélène se blottit fort contre Nabil, et l’embrassa avec fougue, comme s’il ne s’agissait plus d’un au revoir, mais bien d’un adieu. Les yeux doux, l’air soumise, comparable à un chien implorant son maître, Hélène comprit, avec certitude, que son destin la trahissait.

 

Extrait du Roman La Déchirure - Algérie de mon père, France de mon enfance, qui fait l'objet d'une nouvelle publication, sortie en novembre 2009, par les Editions EDILIVRE APARIS. Site : edilivre.com

Touhami Moualek

 






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