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Premiers résultats de l'étude Nutrinet : géographie et pouvoir d’achat en question

Publié le 13 décembre 2009 par Obobs
Premiers résultats l'étude Nutrinet géographie pouvoir d’achat questionnutrinet.JPGPremiers résultats l'étude Nutrinet géographie pouvoir d’achat questionNous évoquions dans l’un de nos précédents articles le lien existant entre la géographie et la prévalence de l’obésité, montrant ainsi que toutes les régions françaises n’étaient pas sur un pied d’égalité face au développement de cette maladie. Aujourd’hui, l’étude Nutrinet, après avoir recruté plus de 100 000 internautes, renforce cet état de fait et établit un lien d’évidence entre le niveau de vie et l’obésité.
Serge Hercberg, directeur de l'unité de recherche en épidémiologie nutrionnelle à l'Inserm et responsable du Programme national nutrition santé (PNNS), recrute. Son objectif est clair pour qu’il soit absolument pertinent : 500 000 nutrinautes volontaires devront répondre à une série de questions concernant  leur alimentation, leurs activités physiques, leurs poids et taille, localisation géographique, niveau de vie, etc.
 
Six mois après son lancement, les premiers chiffres commencent à tomber révélant des réalités qui, si elles étaient connues, soupçonnées, sont aujourd’hui en passe d’être absolument prouvée. 30 % des femmes des le poids se situe dans la norme se voient trop grosses renforçant ainsi la conviction sociale de la perception de soi toujours imparfaite face aux stéréotypes spécieux mis en place médiatiquement. Il en va de même pour les hommes mais l’amaigrissement s’avère pour ces derniers moindrement préoccupant. Les débats sur la maigreur antinaturelle des tops modèles reviennent sur la place publique et l’agora 2.0.
Pourtant, il existe des liens patents entre image de soi, image physique et santé. Cette volonté parfois profondément ancrée de maigrir parfois à l’extrême entraîne de façon corrélative des troubles du comportement alimentaire. Le PNNS 2 se doit donc de renforcer la globalité de l’information concernant certes l’obésité mais l’ensemble des comportements alimentaires ? C’est aussi pour cela que l’Obobs milite autant pour la globalité de la prise en charge des malades.

Dis-moi où tu vis, je te dirai ce que tu risques

90 000 journées alimentaires ont été passées au crible par les équipes de Nutrinet. Les disparités viennent au jour, les comportements alimentaires sont mis en avant, la prévalence de l’obésité aussi.

La moitié nord de la France regroupe 3 des régions les plus touchées : 

¤ Nord Pas-de-Calais : 20,5 % d’obèses.
¤ Alsace : 17,8 % ¤ Picardie : 17,7 %
Le climat nutritionnel y est moins favorable : beurre, féculent damne le pion à l’huile d’Olive par exemple. Au-delà de ce constat en forme de clin d’œil, il ne faut pas oublier la réalité des comportements alimentaires et leurs ancrages culturels dans ces régions françaises ou l’obésité de développe plus et plu vite qu’ailleurs. L’équilibre alimentaire doit être très clairement souligné : il est défavorable au Nord. 

Directement corrélé à cette première réalité : ce que nous mangeons dépend aussi de notre pouvoir d’achat. Les réalités socio-économiques, nous le savons, sont à prendre en compte.  

Un cadre supérieur consomme 40 % de fruits et légume de plus qu’un ouvrier. Constat cynique mais ce fait dénote qu’un cadre favorable aura des répercussions évidemment intéressantes sur la santé. A l’inverse, plus les revenus sont bas, plus l’obésité sera haute. Il en va de même pour la consommation de poissons : elle est plus élevée chez les revenus plus élevés et les hauts niveaux de diplômes. Et cette consommation accrue de poisson permet aussi de constater que la consommation d’aliments tels que les charcuteries ou les viandes, est moins élevée. Les diplômés de l’enseignement supérieurs ont ainsi deux fois moins de risque d’être obèses.

Régions et nutrition

¤ fruits (natures) : consommations les plus faibles en Nord-Pas de Calais (-20 %) et en Picardie (-18 %) ; les plus élevées en Auvergne (+15 %), en Languedoc-Roussillon (+9 %), et en PACA (+9 %) ;
 
fruits.JPG   ¤ légumes (natures) : consommations les plus faibles en Nord-Pas de Calais (-15 %), en Basse-Normandie (-9 %), en Lorraine (-9 %) et en Picardie (-9 %) ; les plus élevées en PACA (+8 %), en Languedoc-Roussillon (+8 %) ;
 
¤ pommes de terre : consommations les plus élevées en Nord-Pas de Calais (+43 %), en Picardie (+32 %) et en Bretagne (+27 %) ; les plus faibles en PACA (- 21 %) et en Languedoc-Roussillon (-17 %) 
¤ poisson : consommations les plus élevées en Aquitaine (+14 %),en Ile-de-France (+13 %), en Languedoc-Roussillon (+11 %) et en Bretagne (+10 %) ; les plus faibles en Lorraine (-23 %), en Alsace (-20 %), en Nord-Pas de Calais (-20 %) et en Picardie (-16 %) 
 
¤ fruits de mer : consommations les plus élevées en Bretagne (+ 107 %), en Pays de la Loire (+48 %) ; les plus faibles en Bourgogne (-46 %) et en Lorraine (-45 %) ;
¤ beurre : consommations les plus élevées en Basse-Normandie (+ 22 %), en Pays de la Loire (+ 20 %) et en Bretagne (+19 %) ; les plus faibles en Aquitaine (-13 %), en Franche-Comté (-12 %), en Languedoc-Roussillon (-11 %) et en PACA (-10 %) ;

¤ huile : consommations les plus élevées en Languedoc-Roussillon (+ 22 %), en PACA (+ 17 %) ; les plus faibles en Pays de la Loire (-18 %) et en Bretagne (- 16 %). Pour l’huile d’olive, les extrêmes vont de + 91 % en PACA et + 53 % en Languedoc-Roussillon à -40 % en Picardie et -36 % en Basse Normandie ;

¤ margarine : consommations les plus élevées en Nord-Pas de Calais (40 %) et en Basse Normandie (-39 %) ; les plus faibles en Midi-Pyrénées (-33 %) et en PACA (-28 %) 

¤ fromages : consommations les plus élevées en Auvergne (+ 24 %) ; les plus faibles en Bretagne (-17 %) ;

¤ charcuteries : consommations les plus élevées en Auvergne (+31 %), en Alsace (+19 %) et en Champagne-Ardenne (+ 18 %) ; les plus faibles en Poitou-Charentes (-11%) et en Ile-de-France (-11 %).



Participez à Nutrinet !

Les premiers résultats confirment ce qu’il devenait difficile d’ignorer. L’obésité s’avère une maladie de plus en plus liée aux conditions de vie, à l’état psychologique, aux conditions sociales, économiques, éducationnelles, etc. 

Mais comme dans toute études, plus le nombre d’inscrit sera grand, plus les résultats seront pertinent et permettront d’améliorer les prises en charges des obèses, de mettre en place des politiques d’informations et de préventions pertinentes et ciblées. 

Les nutrinautes doivent donc être de plus en plus nombreux à apporter leur concours à une étude en ligne s’inscrivant dans un PNNS 2 aux ambitions clairement affichées dans le cadre de la lutte contre l’obésité

Pour s’inscrire, cliquez ici ou sur l'image
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DOCUMENTATION
 
Dossier de presse des premiers résultats de l'enquête Nutrinet Santé
 

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