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Noël 2009… Dans la hotte de mémé Kamizole : le «Pire du Milieu» !

Publié le 26 décembre 2009 par Kamizole

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Avant toutes choses, un joyeux Noël et de bonnes fêtes à tout(e)s, mes ami(e)s de la blogosphère comme les personnes qui me lisent habituellement ou non. Les temps sont durs pour la plupart d’entre nous. Serrons-nous les coudes, on n’a pas encore trouvé mieux que la solidarité et l’amitié pour affronter les difficultés.

Le dessin de Pierre Ballouhey (*) est tombé à pic… Certains diront que je m’acharne mais il y a bien de quoi. Les infos se bousculent et certains jours, il y a même télescopage… J’étais déjà assez outrée après l’échec du Sommet de Copenhague où l’intransigeance de la Chine n’a pas compté pour rien de voir François Fillon aller à Pékin - comme à Canossa – passer la brosse à reluire sur le dos des hiérarques comme si de rien n’était.

Pour faire du commerce. Ben voyons ! La planète et les libertés peuvent bien attendre.

Les milliards de contrats - forcément “du siècle” – justifient tout. Mais au-delà des effets d’annonce, on ne la fait plus à mémé Kamizole : ce type de contrats ne vaut pas tripette tant qu’ils ne sont pas concrétisés. La preuve par les avions Dassault : Nicolas Sarkozy qui se targuait de sa magnifique réussite a fait pour rien le VRP au Brésil. D’un côté tant mieux, c’eût été une “délocalisation” d’emplois supplémentaire…

Nul doute qu’il en soit de même pour les contrats avec la Chine. Il constitueront tout au plus un moyen de pression supplémentaire pour les autorités de Pékin : fermez votre gueule sur la démocratie et les droits de l’homme ou vos fameux contrats nous serviront de PQ. Air connu. Il n’est pas faux de comparer Copenhague 2009 à Munich 1938… Ceux qui ne savent pas tirer les leçons de l’histoire éprouvent sans doute le même “lâche soulagement”

Jje suis de longtemps persuadée que les autorités de Pékin ont adopté exactement la même démarche qu’Hitler : chaque concession en appelant une autre… Leur ambition étant rien moins que la domination sans partage de la planète. Nous ne sommes pas au bout de nos peines !

François Fillon s’est-il seulement inquiété du sort de l’écrivain chinois dissident Liu Xiaobo ?

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J’étais outrée hier matin d’apprendre en écoutant dès potron-minet qu’il venait d’être condamné à 11 ans de prison pour «subversion du pouvoir de l’Etat». Son crime ? Avoir écrit un texte réclamant une Chine démocratique… Libération Onze ans de prison pour le dissident chinois Liu Xiaobo souligne que «Le verdict a été prononcé le jour de Noël, une période festive en Occident généralement utilisée par les autorités chinoises, selon les militants des droits de l’Homme, pour régler les cas des dissidents»

Les autorités chinoises ne manquent pas d’air en affirmant que le tribunal aurait “suivi strictement la procédure judiciaire dans cette affaire et protégé pleinement les droits à la défense de Liu” (…) “Le procès était ouvert au public. Deux avocats ont défendu Liu et sa famille était présente” alors que Libération parle à fort bon escient d’une parodie de procès pour Lui Xiaobo. Comme c’est curieux, comme c’est bizarre : «Les journalistes et diplomates étrangers n’ont pas pu assister au procès mercredi, ni à la lecture du verdict vendredi». Rien à cacher ?

Dans le concert de protestations qui n’ont pas manqué – Etats-Unis, Canada, Union européenne ou Angela Merkel et plus timidement, l’Onu – ce qui a bien évidemment déclenché l’habituelle riposte de Pékin : dénonçant les “ingérences grossières” de certains pays étrangers et demandant le respect de la “souveraineté judiciaire chinoise”, j’ai vainement recherché une condamnation des autorités françaises. J’ai pourtant soigneusement disséqué l’article du Nouvel Observateur Réactions à la condamnation du dissident chinois Liu Xiaoboc : les autorités françaises sont aux abonnés absents !

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Je suis notamment effarée par l’étourdissant silence de Bernard Kouchner, pourtant champion du “droit d’ingérence” en matière de droits de l’homme.Mais “les affaires sont les affaires”, alors pourquoi se préoccuper d’un intellectuel qui réclame la démocratie ?

Et précisément, les affaires sont la grande préoccupation des autorités de Pékin. Prendre le pouvoir économique et financier avant de s’imposer comme les “Maîtres du Monde”… Du moment que leurs entreprises partent à l’assaut du monde occidental… Ce n’est pas – encore ? – la “la diplomatie de la canonnière” et à défaut de tirer à boulets rouges (sauf en matière de droits de l’homme) elles n’en utilisent pas moins l’artillerie lourde pour faire tomber les entreprises étrangères dans leur escarcelle.

J’ai lu sur Le Monde la nuit dernière Le rachat de Volvo par le chinois Geely suscite interrogations et scepticisme et avouez qu’il y a bien de quoi : le constructeur automobile chinois – de taille relativement modeste – est connu pour fabriquer des véhicules tellement merdiques – aux Etats-Unis comme en Russie - qu’ils ont été surnommés dans ce dernier pays : «voitures de la mort» !

Volvo était connu jusqu’à présent pour la fiabilité et la sécurité de ses véhicules. Si le constructeur chinois impose ses méthodes ou délocalise la marque, cette image de sérieux n’y résistera pas longtemps… Avec Volvo, Li Shufu, le propriétaire de Geely «change d’échelle»… Soit. Mais s’il ne change pas de méthodes de fabrication, il risque bien de porter un coup fatal à Volvo…

Pour de pures questions de préséance dans l’organigramme, Volvo a refusé en son temps de s’allier avec Renault. Leur ego ravalé, ils sont aujourd’hui obligés de s’acoquiner avec n’importe qui… Mariage forcé qui apportera plutôt le pire que le meilleur dans la corbeille.

Le fondateur de Geely est un tycoon sans aucune formation qui s’est lancé dans la fabrication de divers produits, des composants pour frigidaire aux motocyclettes avant la construction automobile et comme le souligne Brice Pedroletti, «Après plusieurs ratages, il s’allie avec un petit constructeur du Sichuan qui dispose d’une licence».

Il a pris en 2007 23 % du britannique Manganese Bronze, avec qui il fabrique, en coentreprise, des taxis londoniens. Mille exemplaires sont sortis des chaînes de montage de Shanghaï… La réputation de solidité et de sécurité des fameux «cabs» londoniens risque, elle aussi, d’être battue en brèche.

La compétition fait rage entre les constructeurs automobiles chinois. Car malgré un boom en 2009 – bien curieux pour une économie en quasi faillite où des millions de travailleurs ont été mis au chômage et renvoyés dans leurs provinces d’origine, souvent sans aucune indemnisation – les autorités chinoises entendent «consolider l’industrie automobile en ne conservant que dix constructeurs majeurs : «aucun des trois premiers indépendants ne veut rester sur le carreau»

Et commence la valse des financiers qui n’ont rien compris au film du krach boursier du 11 septembre 2009 et continuent à spéculer à tout va. Au point de reconstituer une «mini-bulle à Hongkong, où Geely et BYD sont cotées: leur titre a été multiplié par cinq depuis début 2009»Warren Buffet – qui malgré sa réputation d’infaillibilité quasi papale a néanmoins perdu des plumes dans la crise financière – a investi dans BYD, constructeur misant sur la technologie cependant que les fonds chinois CDH et Bohai sont entrés au capital de Chery.

Goldman Sachs aurait investi pour 250 millions de dollars en obligations convertibles dans Geely… «La présence d’un tel investisseur international est un atout pour leur stratégie d’expansion»… Voire !

Parfait télescopage, j’ai en effet découvert dans la même édition du Monde un article qui met gravement en cause Goldman Sachs dans la gestion de la crise des morgate subprimes et autres actifs “toxiques”Le jeu toujours gagnant de Goldman Sachs. Ils sont accusés d’avoir vendu à dessein des produits à risque à des clients tout en pariant sur leur chute.

Il reste beaucoup à dire sur le chapitre des banques… Elles n’ont rien appris, rien retenu du krach boursier du 11 septembre 2008, ce qui n’est nullement fait pour m’étonner, le subodorant dès le départ… Pendant la crise, la spéculation continue ! A suivre…


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