Robot Koch, Beatmaker polyvalent

Je sais… nous dérogeons à la règle ! Ce face à faces a était réalisé par le biais d’une machine, mais normal nous avions ici affaire à un Robot non ?

N’oubliez pas, ici c’est deux itw en une, retrouvez la Face Hyde ici.

Retrouvez aussi le mix exclusif pour Jekyll et Hyde réalisé par Robot Koch et Benski DJ, ici.

Salut Robert, tout d’abord dit nous… Si les robots ne dorment pas, comment font-ils pour recharger leurs batteries ? ( CF son label « Robots don’t sleep »)

Les robots se nourrissent de musique et de silence. Voilà la délicate balance qui les fait fonctionner.

Peux-tu nous parler de l’évolution musical que tu as connu entre tes 10 ans et aujourd’hui ?

Vers l’âge de 10 ans j’écoutais les cassettes de Soul et de Funk de ma mère, ainsi que pas mal de trucs de la Motown. A 15 ans j’ai commencé le piano et la batterie pour ensuite continuer dans un groupe de Métal et d’hardcore jusqu’à ce que je commence à mixer, puis à produire, vers l’âge de 20 ans…
Aujourd’hui j’en ai 32, ce qui veut dire que cela fait un petit bout de temps que je fais ça maintenant !

robot koch – gorom sen from robot koch on Vimeo.

Comment définirais-tu ta musique ? Parce que j’ai toujours un peu de mal à imaginer Berry Gordy ou The temptations avec des lazers… (référence au slogan de son label « It’s like motown with lazers »)

Je pense que cette définition est parfaite ! Elle dénote le côté Soul et chaud de ma music, couplé à ce côté plus futuriste et hors normes qu’elle peut arborer.

Tu as donc lancé ton propre label en 2009, penses-tu que l’indépendance est essentielle de nos jours ?

Absolument ! C’est la meilleure décision que j’ai prise depuis des années !
Cependant il ne faut pas oublier que les collaborations restent un point essentiel pour un label indépendant. C’est pourquoi j’aime développer les partenariats, que ce soit avec d’autres labels ou encore lors de collaborations plus inédites telles qu’avec des marques de vêtements (comme je l’avais fait pour la sortie de mon dernier album qui était vendu en édition limité avec un paire de lunettes, par exemple)

Je lisais d’ailleurs récemment un article de Claude Von Strokes, boss du label mothership, dans lequel il énonçait les cinq principes fondamentaux pour qu’un label puisse percer… Je profite donc de ton expérience dans ce milieu pour te demander ton point de vue à ce sujet ?

Je pense que le plus important est d’avoir une vision claire de ce qui tu souhaites réaliser, un peu comme pour une mission. Et j’ai malheureusement l’impression qu’un trop grand nombre de labels ne se donnent pas suffisamment de mal pour créer leur identité… tant musical, que visuelle.
Il faut aussi savoir user de tous ses talents de communication pour pouvoir se connecter avec d’autres gens, d’autres artistes, et se construire un réseau fort.
Bien sûr il te faut aussi de l’argent, sinon tu ne fais rien ! Et puis le plus important de tout… Produire de la musique qui sorte vraiment du lot !

Mon pote Benski, avec qui j’ai fait la mixtape, a lui aussi son label : Hotsource records. Ils pressent des éditions limitées de vinyles 7 pouces numérotés à la main, et avec un très joli design. Voilà donc un bon exemple d’un label qui fait des belles choses ! J’ai d’ailleurs participé à un remix pour leur première release « Feel like a king » par Sneaky.

En novembre dernier tu as d’ailleurs sorti un nouvel, et premier album solo « Death Star Droids », quel était le « but » de cet album ?

Cela fait maintenant plus de dix ans que je sors des albums (que ce soit avec Jahcoozi, The tape vs RQM, ou encore tous les artistes pour qui j’ai produit des beats…). Mais je commençais à ressentir qu’il était temps pour moi de se poser un petit peu afin de lâcher ma propre production, sous le nom de Robot Koch.
Musicalement c’est une représentation de ce que j’aime en ce moment, c’est pourquoi cela reste plutôt varié et dynamique.

Lorsque l’on écoute un album comme celui-là, on ressent de suite le souci de professionnalisme qu’il y a derrière… Tu as donc dû avoir pas mal de sollicitation de la part d’autre label pour sa sortie non ? Je pense notamment à Brainfeeder qui t’avais déjà demandé de réaliser un podcast pour leur site ?

Il se trouve que je n’ai jamais envoyé l’album à qui que ce soit. J’avais depuis le départ l’envie de le réaliser, et de le sortir tout seul. Et forcément beaucoup de gens m’ont dit que cela aurait dû sortir sur tel ou tel label… Mais ça m’est égal, j’ai beaucoup apprécié le fait de ne devoir l’envoyer à personne, et de n’avoir aucun retour jusqu’au jour de sa sortie.

Tu donnes aussi une grande importance à l’identité visuelle de ta musique, entre tes pochettes, les clips et les animations que tu balances sur le web, ou encore avec les déguisements pour tes shows. Cela t’aide à colporter ton message ?

Disons que lorsque je compose, je me demande constamment quel image m’inspire mon morceau.
J’aimerais d’ailleurs aller encore plus loin dans cette direction… Et travailler avec des artistes pour mes prochains shows.
D’ailleurs le collectif 44Flavours, qui s’occupe de mon image, fait du très bon boulot, car ils ont le même processus que moi… un mix entre du handmade et du digital !

Tu offres aussi beaucoup de tes productions en téléchargement gratuit sur le net (sur ton soundcloud, ou avec des free releases…). N’as-tu pas peur de dévaloriser ta musique ?

Non car c’est du donnant donnant. Et puis des fois, les morceaux que tu lâches gratuitement avec une qualité assez basse, sont ceux qui se vendront le mieux sur les plateformes de téléchargement, car les gens les connaissent déjà et les veulent en meilleur qualité afin de pouvoir les mixer, par exemple.

2010 sera sans nul doute une année phare pour toi, avec la sortie du nouvelle album de Jahcoozi sur Bpitch Control… Collaboration plutôt inattendue, peux-tu nous dire comment cela c’est-il passé ?

Bpitch s’intéresse à nous depuis notre second album… Et nous sommes finalement tombés d’accord. Ce sont nos potes Modeselektor qui nous ont introduits.

Et enfin, peux-tu nous dire quel est ton secret pour être sur autant de projets à la fois en gardant une telle cohérence ?

Robots dont sleep.

Interview Hyde ici

J&H005 – Robot Koch vs Benski Dj – Strange Case Mix
Robot Koch Myspace
Robots dont sleep Records

Jekyll