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Dominique de Villepin et la nouvelle Présidence

Publié le 04 janvier 2010 par Exprimeo
Nicolas Sarkozy est-il aujourd'hui le premier militant pour ses ... challengers en imposant progressivement un désir de nouvelle Présidence qui l'éloigne de son tempérament profond ? Depuis 1962, la communication présidentielle habituelle reposait sur trois socles : - montrer qu'il y a un Etat incarné par le seul élu au suffrage universel direct lorsque la France constitue une seule et unique circonscription, - montrer que cet Etat a un Chef, - montrer que ce Chef exerce le pouvoir " suprême " dans toute l'étendue de ses pouvoirs juridiques et surtout de l'esprit du vote qui fait de lui la "synthèse de l'unité nationale". Face à ce socle, à compter de l'été 2007, Nicolas Sarkozy a apporté plusieurs ruptures. Il s'est éloigné d'une attitude gaullienne en se sur-exposant dans une logique de présidentialisation sans précédent. Il a accéléré le temps politique au point de faire perdre tout repère pour l'opinion. Enfin, il a surpris, voire choqué, des segments importants de son électorat y compris sur des volets privés inattendus. D'arbitre actif, avec lui le Président était devenu un capitaine omniprésent mouillant la chemise sur tous les côtés du stade et continuant à s'exposer y compris dans les vestiaires. L'opinion n'a pas suivi. Elle a même manifestement décroché. Elle s'est éloignée et a sanctionné cette évolution au moyen des élections locales de mars 2008 qui ont été une sanction brutale du nouveau pouvoir présidentiel. Elle s'apprête à confirmer le divorce lors des régionales. Que reproche-t-elle ? Hier, comme candidat, chaque message de Nicolas Sarkozy était un cri comme appel au changement. Aujourd'hui, chaque message doit être une proposition solide qui inspire confiance. Les propositions concrètes sont cherchées mais en vain. La confiance n'est plus donnée. Hier, il vivait dans la "fiction du demain" (la France d'après). Aujourd'hui il doit vivre dans la réalité de la proximité dans le temps comme dans la géographie. L'action doit être son message. Derrière l'activisme apparent où est l'action qui laisse une trace concrète positive dans la vie quotidienne ? Hier, il vendait du bruit. Aujourd'hui, il doit vendre du silence pour que ses actes forts gagnent en symboles. Il lui faut gérer la rareté pour éviter notamment le risque de la banalisation et l'usure. Le Président est manifestement fâché avec le silence. Il faut toujours du bruit. Mais le bruit pour le bruit a lassé l'opinion. Pratiquement, hier, c'était beaucoup d'images avec beaucoup de mots. Aujourd'hui, ce devrait être peu d'images et encore moins de mots mais des actes forts créant un climat de sympathie, de confiance, de sincérité, d'union. Hier, Nicolas Sarkozy posait les problèmes, les attentes. Aujourd'hui, il devrait exposer les décisions, les solutions. Faute de le faire, l'opinion commence à penser qu'il pourrait être ... le problème. Comme chaque présidentielle est un balancier en réaction contre le portrait moins aimé qui est souvent celui du sortant, la présidence gaullienne reprend de la force. Et si finalement, le Président arbitre garant de l'essentiel, moins impliqué dans les jeux du pouvoir, avec une gouvernance de soi qui passe par d'autres centres d'intérêts (poésie, sports ...)... Cette interrogation progresse. Le désir de "nouvelle présidence" va beaucoup conditionner le bon profil des prétendants.

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