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L’humour d’Asimov

Publié le 02 mars 2008 par Maxd

asimov.1204493750.jpgConnaissez-vous Isaac Asimov (1920-1992), écrivain américain d’origine russe considéré comme l’un des plus grands écrivains de science-fiction, célèbre pour le cycle de Fondation, une œuvre qui se déroule au 13ème millénaire retraçant la destruction et la renaissance d’un empire galactique grâce à la psychohistoire, une science imaginaire fondée sur les probabilités pour prévoir l’avenir ?
J’ai découvert cet écrivain à travers deux nouvelles Mortelle est la nuit et Chante-cloche, elles-mêmes extraites du recueil Histoires Mystérieuses (Asimov’s Mysteries). Ce ne sont pas des histoires humoristiques mais des intrigues policières en bonne et due forme mais qui ont la particularité de se passer dans un futur plus ou moins lointain où le fait d’être basé dix ans sur Mercure, la Lune ou Cérès est aussi banal pour un Terrien que d’habiter Londres ou New York pour un Français d’aujourd’hui. Et pourtant en les lisant, on ne peut pas ne pas percevoir entre les lignes tout le détachement, la fantaisie et l’humour de l’auteur qui a l’air de se promener avec nonchalance dans un monde futuriste où le jet non gravité permettant de traverser les océans en vingt minutes côtoie la psychosonde, descendante directe de la machine à détecter les mensonges, le transféreur de masse ou le gicleur neuronique, et où le célébre extraterrologiste ou grand spécialiste des planètes lointaines, le Dr. Urth, dont on penserait qu’il est prêt à partir à l’autre bout du monde en astronef dans l’exercice de son métier, ne se déplace obstinément qu’à pied ! Et puis cette chante-cloche, sorte de “pierre ponce durcie par un phénomène de pression et recelant des alvéoles vides où de petits grains de roche crépitent librement”, est comme une tache anachronique, poétique et cocasse dans ce monde cybernétique et froid où les personnages, cependant, demeurent, pour le meilleur comme pour le pire, profondément humains.
L’ante-scriptum qu’a écrit Asimov bien après la parution de chaque nouvelle ne manque pas de sel non plus, en particulier quand il s’obstine à garder telle quelle sa nouvelle Mortelle est la nuit, écrite en 1956, alors que les astronomes n’avaient pas encore découvert que Mercure ne présentait pas toujours la même face au Soleil et qu’elle décrivait une rotation, ce qui enlevait le sens à l’intrigue. “Que voulez-vous que je fasse, écrit-il, sinon déplorer que les astronomes ne commencent pas par se mettre d’accord avec eux-mêmes ? Et je me refuse catégoriquement à modifier cette histoire pour satisfaire leurs caprices !”

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Illustration : Isaac Asimov par Rowena A. Morrill


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