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Jean Charest le politicien de la décennie au Québec

Publié le 04 janvier 2010 par Politicoblogue
Jean Charest le politicien de la décennie au Québec

source: http://ecranradar.wordpress.com/

Oui, je sais, je viens de créer une commotion certaine chez mes amis, du moins ceux qui ne comprennent les choses qu’au premier degré, que ce soit en politique ou en humour. Mon choix demande donc explication même s’il m’apparait évident.

Jean Charest avait bien préparé son coup. Dès son arrivée au PLQ, il entreprit une vaste tournée du Québec, histoire de se faire voir, mais surtout de jauger ses appuis. Ses attaques envers le gouvernement usé du premier ministre désigné Bernard Landry et surtout le travail de sape contre l’ADQ de Mario Dumont, lui permettront de préparer sa prise du pouvoir en 2003.

Jean Charest a porté son parti au pouvoir en 2003. Dès cet instant, syndicats et toute la diaspora de gauche se sont mis à faire croire au peuple qu’il n’avait pas voté pour ça. Pourtant, Charest avait dévoilé son programme électoral dès 2002 à la surprise des analystes politiques qui affirmaient que c’était une mauvaise idée.

Malgré que le Parlement ait été barricadé en permanence pour cause de manifs, il a réussi à faire réélire son gouvernement en 2007. Le Charest nouveau était né! Son statut de minoritaire lui alla comme un gant, Charest, qui a toujours su tabler sur les faiblesses de ses adversaires, fit croire au concept trafiqué de « gouvernement de coalition », dans les faits il n’en était rien, mais les médias n’y virent que du feu.

Devant l’opposition officielle adéquiste, il a réussi en quelques semaines à faire passer Mario Dumont, le politicien jusque-là le plus populaire, pour une girouette incapable d’assumer ses fonctions de chef de « la loyale opposition de sa gracieuse Majesté » comme le lui fit dire son speachwriter de l’époque, et encore moins le pouvoir. Charest n’aura aucune difficulté à obtenir un troisième mandat, majoritaire, en 2008, à faire disparaitre l’ADQ de l’écran radar des Québécois tout en fragilisant le leadership sous haute surveillance de Pauline Marois.

À part Maurice Duplessis, aucun premier ministre québécois n’a réussi cet exploit trois fois d’affilée, cela mérite à tout le moins le respect envers le politicien.

Il ne passera pas à l’Histoire pour ses réalisations

Ceci étant dit, il reste que le bilan de Charest à la tête du Québec ne passera pas à l’histoire. Récemment, il a joué les matamores à Copenhague pour la cohorte de journalistes québécois, faisant la leçon à Stephen Harper sous les applaudissements de Saint-Steven d’ Équiterre. Pourtant, son gouvernement n’a aucun mérite à imposer une baisse des GES puisque le Québec est producteur d’énergie propre et renouvelable depuis bien avant l’arrivée de Jean Charest à Québec. Les libéraux ont fermé les yeux sur l’agrandissement de nombreux sites d’enfouissement, ont été incapables de doter le Québec d’un plan d’action efficace pour contrer la prolifération des algues bleues, ne parlent de transport en commun qu’en campagne électorale…

Les finances publiques demeurent le talon d’Achille des libéraux, qui ont lamentablement échoué dans leur « réingénierie » de l’État alors que la fonction publique ne cessait de gonfler tout comme la facture pour les contribuables. N’eut été d’une révision avantageuse de la péréquation, son gouvernement n’aurait jamais pu se permettre des baisses d’impôts de près de 1 milliard $, gracieuseté, entre autres, de la riche et bitumineuse Alberta.

Les cafouillages en éducation, le Québec bat tous les records de décrochage scolaire, le cours d’éthique et culture religieuse, le financement illégal des écoles privées juives, en échange de financement au PLQ, gracieuseté de Lawrence Bergman, et les nombreux petits scandales touchant ses ministres viennent jeter le discrédit sur l’ère Charest.

La corruption dans la construction éclabousse tous les partis politiques reconnus à l’Assemblée nationale, mais ce sont les libéraux qui empochent le gros lot. Son entêtement à refuser une enquête publique l’a rendu suspect aux yeux des Québécois, encore une fois confronté au doute quant à leur choix électoral. La démission prévue de David Whissell en janvier viendra s’ajouter à la longue liste des départs au PLQ depuis 2003, mais ne tempèrera pas la volonté de ceux qui réclament toujours une enquête dans la construction.

À ce sujet, il est assez ironique de constater que seuls les libéraux et la FTQ s’entêtent encore dans ce dossier.

On se demande encore quelle mouche a piqué les libéraux qui ont affublé leur chef du titre ronflant de « Grand bâtisseur ». Jean Charest n’aura rien bâti, son seul talent est de récupérer le travail et les idées des autres.

Pauline Marois disait da son bilan de fin de session que ça sentait la fin de régime. Évidemment, tous auront compris que le PQ n’a d’autre choix que de faire passer Jean Charest et les libéraux pour des fraudeurs et des politiciens corrompus, parler de fin de régime comme s’il s’agissait d’une dictature en déclin est aussi subtil qu’un caillou dans son soulier Gucci. Dans les faits, il n’y a que les clairvoyantes des infos-pubs et les téméraires pour prédirent la fin des libéraux comme gouvernement. Jean Charest ne fera probablement pas la prochaine campagne électorale, mais son parti peut encore aujourd’hui espérer un quatrième mandat de suite.

Dans quelques années, lorsque les historiens se pencheront sur le « cas Charest », ils concluront certainement que son passage au pouvoir ressemble à celui de Jean-Jacques Bertrand, autrement dit, que sa marque sur le Québec est plutôt mince. Aussitôt remplacé, aussitôt oublié.

Malgré tout, je persiste dans mon choix. Jean Charest est sans contredit le politicien de la décennie qui, contrairement à ce qu’affirment en chœur les médias, ne se terminera que dans 364 jours! Remarquez que ce sont les mêmes médias qui publient des pubs du Boxing Day avec des gants de boxe!!!

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Ce texte a été initialement publié sur Écran radar le 31 décembre 2009

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