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Night world

Par Liliba

L.J. SMITH

night_world

J'ai du mal à comprendre cet engouement des jeunes et plus particulièrement des ados pour les vampires, sorcières et autres loups-garous, revenants et créatures de la nuit issues des terreurs ancestrales et des légendes oubliées.

Certes, nous surfons toujours sur la vague Harry Potter, mais en l'occurrence, J.K. Rowling avait fait un réel travail de création complet, dont on peut admirer la finesse et la richesse, qu'on aime ou pas ce genre de littérature. Je suis toujours impressionnée par les auteurs qui arrivent à imaginer des mondes totalement différents du notre, à créer non pas seulement les personnalités des héros de leurs livres et les intrigues, mais également l'univers complet dans lequel l'intrigue va évoluer. Comme j'aimerais en être capable...

Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à nos vampires, puisque nous sommes directement mis dans le bain par le sous-titre du roman. La jeune Poppy, lycéenne, entame avec joie ses vacances d'été lorsqu'on découvre qu'elle est atteinte d'un cancer du pancréas très avancé et qu'il ne lui reste que quelques mois à vivre. Son meilleur ami, James, dont elle est secrètement amoureuse, lui dévoile alors qu'il est un vampire et lui propose de la sauver. Mais le frère jumeau de Poppy n'aime pas James qu'il trouve étrange depuis toujours et tente de séparer les deux amis pour protéger sa soeur. Tout finira bien dans le meilleur des mondes, même celui des vampires, le fameux Night World. Poppy va mourir pour être sauvée, grâce à James et son frère, réconciliés. Elle va même être sauvée par eux des griffes du méchant Ash qui voulait la livrer aux autorités du Night World, signifiant par là son arrêt de mort et celui de James qui a enfreint la loi du secret absolu. Et l'on découvre même, ô hasard, que Poppy et James auraient probablement en eux du sang de sorcière et feraient donc en quelque sorte partie de ce monde étrange...

L'histoire est d'une simplicité à pleurer et on s'attend totalement à la fin dès... le début du livre ! Aucun suspense, donc. Pas de style non plus. Une intrigue minimaliste. Des personnages sans aucune profondeur, mais bien évidemment beaux à couper le souffle (le vampire) avec une jeune fille qui, elle, ne se trouve pas jolie du tout (alors qu'elle l'est). Pas de chance pour ce livre qui est sorti bien avant Twilight mais qui a été réédité (ou traduit) bien après, on a l'impression d'une redite... Et on entasse les poncifs, les clichés, le pathos à outrance, les aberrations, bref, je suis absolument dépitée de voir ce que les jeunes de maintenant aiment lire...

De mon jeune temps (on dirait une mamie !), quand j'avais 12 ou 13 ans, je vibrais en lisant Les hauts de Hurlevent, je pleurais dans Pour qui sonne le glas, et plus encore avec Sans famille, j'ai dévoré tout Agatha Christie et bien d'autres auteurs encore et j'ai tout de même l'impression, même si je vois ça du haut de mon grand âge et de ma encore plus grande expérience, que je lisais moins de navets que les jeunes maintenant. Et qui me transportaient autrement que ces histoires fadasses sans imagination, sans sentiments forts, sans grandeur d'âme, sans réelle intrigue qui transporte, envoûte, déstabilise... Peut-être est-ce la nouvelle génération qui veut ça... Certes, je comprends bien qu'on ne peut pas toujours lire sérieux ou plombant, surtout quand on est jeune, et qu'on a envie également de lectures légères, détendantes et "qui ne prennent pas la tête". J'ai moi-même lu Twilight cet été et, comme énormément de blogueuses pourtant adultes et plutôt sélectives dans le choix de leurs lectures, j'ai été prise par les quatre tomes, les ai même dévorés en un temps record, alors même que je reconnaissais que le style et l'intrigue étaient plutôt légers... mais il y avait un réel suspense et c'est cela qui m'a fait tenir jusqu'au bout malgré le coté souvent gnangnan de la fameuse Bella (à qui j'aurais bien de temps en temps collé une bonne paire de gifles pour la faire taire !).

Mon fils ne l''a pas lu, mais j'ai prêté le livre à un de ses amis, grand lecteur et LCA en puissance du haut de ses 13 ans, qui a beaucoup aimé et l'a dévoré en 2 jours. Je vais tâcher de lui tirer les vers du nez et de comprendre ce qui lui a plu...

Pour Clarabel, "tout est incroyablement simpliste et mou"  et Lily "avoue avoir été un peu déçue par le manque de punch de l'histoire qui par moments s'enlise un peu".

Malgré mon avis plus que mitigé, je remercie beaucoup les Editions Michel Lafon pour l'envoi de ce livre. J'ai trouvé très intéressant de chercher à comprendre ce qui plait aux jeunes, d'autant plus que mon ainé à 11 ans et sera donc la parfaite "cible" de ce genre de livres d'ici très peu de temps !

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Lecture pour Ados.

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