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Avatar (encore): évite ce film de nazis, petit inconscient!

Publié le 07 janvier 2010 par Innommables

Définition de "Politiquement correct":

"Destiné à ne froisser aucune susceptibilité (un dictionnaire sans mots grossiers, sans mots familiers, sans termes injurieux, sans termes péjoratifs, est "politiquement correct").
Une augmentation des prix devient par exemple un réajustement, le bas de gamme se voit remplacé par l’entrée de gamme. Le bombardement nucléaire d’une ville se voit qualifié de vitrification, les licenciements de mesures d’ajustement des effectifs."

Amuse-toi, lecteur, à agrémenter cette courte liste de tes propres exemples (je veux bien te donner le petit coup de pouce de démarrage: une mystification gouvernementale agrémentée d'une gestion cataclysmique devient par exemple, ces jours-ci, une application efficace du principe de précaution. Allez, c'est à toi!).

Pendant que tu épateras tes amis en faisant étalage de ta légendaire subtilité syntaxique et de ta mythique culture générale, laisse-moi participer moi aussi à cet inutile mais ô combien ludique petit concours, en te proposant aujourd'hui une bonne tranche de rigolade sur le thème (justement) du politiquement correct en images, et plus précisément sur les cinquante millions de morts potentiels que nous prépare insidieusement Avatar, le dernier film de James Cameron, qui fait partie (mais tu l'ignorais sans doute, naïf comme tu l'es) d'un complot planétaire silencieux mais horriblement bien préparé, visant à génocider le plus grand nombre possible de Yankees-Pauvres-Noirs-Palestiniens-Juifs-Homosexuels-Enfants-Membres de l'UMP (raye les mentions inutiles en fonction de tes convictions politiques et de ton degré de paranoïa).

Oui, lecteur, imagine une conspiration mondiale à côté de laquelle la théorie de Fox Mulder sur l'invasion extra-terrestre menée en collaboration avec nos dirigeants politiques ferait figure de gentil pique-nique en forêt de Versailles.
Une conspiration que même le fumeux fameux"réseau Voltaire", spécialiste en complots judéo-américano-maçonniques (voire extra-dimensionnels), n'aurait jamais détectée (c'est dire!).
Une conspiration qui impliquerait, notamment, des séries télévisées, des clips vidéos et des longs-métrages, et par conséquent les plus grands réalisateurs, acteurs et producteurs de la planète.

Cette conspiration, lecteur, elle existe.
Avatar n'en est que le dernier avatar la dernière incarnation cinématographique.

Cette conspiration, si l'on en croit ce site internet ou encore celui-là, est dirigée dans l'ombre par le lobby mondial du tabac, mais activement relayée par Hollywood, qui n'a bien entendu qu'une idée en tête: faire fumer un maximum de gogos en leur présentant, à travers les centaines de navets superproductions qui sortent chaque année du fondement nauséabond des producteurs, la cigarette comme quelque chose de cool, de branché, de fashion.

Le but ultime étant, tu l'auras compris, de tripler les ventes de cigarettes et de provoquer le maximum d'infarctus et de cancers à long terme.

Quel serait exactement l'intérêt pour l'industrie du cinéma, vu que les trois-quarts des pigeons qui payent actuellement dix euros pour deux heures de (souvent) mauvais spectacle auraient alors passé l'arme à gauche?
C'est un mystère que nos audacieux conspirationnistes n'ont pas encore révélé au grand public, mais tu penses bien que cela ne saurait tarder.

Avatar, donc, pour son personnage de Grace Augustine qui jure, boit et fume comme un pompier, mais aussi Sherlock Holmes, pour son ignoble détective fumeur de pipe, ont été démasqués par les vaillants chevaliers du "no smoking on screen", qui militent courageusement (et sans doute au péril de leur vie) pour le bannissement complet du tabagisme à l'écran, au motif que "quand on tourne des scènes pro-cigarette, c'est comme si l'on déversait du plutonium dans un réservoir d'eau potable" (sic).

Ainsi, lecteur, au nom du politiquement correct, tu devrais bientôt être débarrassé de ces passages ignobles et hautement subliminaux pendant lesquels des gangsters des années 30, des mafieux russes ou des policiers enchainent clope sur clope entre deux scènes de viols, trois infanticides, deux éviscérations, quatre poursuites en voiture enfreignant toutes les règles du code la route, cinq passages à tabac (mouahahaha! Ahem…pardon) de minorités ethniques ou sexuelles et dix bastons ultra-violentes arrosées d'hémoglobine (scènes qui, elles, resteront bien entendu à l'écran, leur violence visuelle n'égalant pas, et de loin, celle d'un Al Capone tirant une bouffée de sa Marlboro).

Après tout, lorsque James Cameron déclare que "les films doivent refléter la réalité, si les personnages des films interdits aux moins de treize ans peuvent voler, tricher, mentir et tuer, pourquoi s'embarrasser d'une morale floue lorsqu'on touche au tabac?", il est évident qu'il profère une énormité destinée à détourner l'attention d'un public ingénu et bonasse, qui serait éventuellement prêt à commencer à penser par lui-même, ce qui serait bien entendu parfaitement inacceptable.

Ainsi s'achève notre digression oiseuse du jour.

Oh…Et pour terminer en beauté (c'est le cas de le dire), permets-moi de te rafraîchir un peu la mémoire:

Avatar (encore): évite ce film de nazis, petit inconscient!

Avatar (encore): évite ce film de nazis, petit inconscient!

Avatar (encore): évite ce film de nazis, petit inconscient!

Avatar (encore): évite ce film de nazis, petit inconscient!

Avatar (encore): évite ce film de nazis, petit inconscient!

 


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