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Sony Labou Tansi : Le point-virgule, à Viry-Châtillon

Par Gangoueus @lareus
Sony Labou Tansi : Le point-virgule, à Viry-Châtillon
J’ai découvert Sony Labou Tansi sur le tard. Je parle de l’œuvre de cet auteur. Beaucoup, vous parlerons de cet auteur avec assurance sans avoir lu une seule ligne de celui-ci, à défaut d’avoir assisté à une de ses pièces de théâtre. J’ai rencontré personnellement cet auteur congolais sur le tard. L’adage dit « Mieux vaut tard que jamais », et cela est au bénéfice des lecteurs de ce blog puisque les romans que j’ai pu lire de lui sont pour la plupart chroniqués ici. J’ai souvent évoqué son écriture où, le lecteur que je suis a le sentiment que le dramaturge semble dominer sur le romancier, quand justement l’écrivain s’attelle au roman.
Aussi, cela a été passionnant pour moi de voir l’interprétation de la pièce Le point-virgule par le comédien congolais Jean-Félhyt Kimbirima au Théâtre de l’Envol à Viry-Châtillon (en Essonne). Pièce que le chercheur Nicolas Martin-Granel a extrait des notes du dramaturge disparu en 1994.
Il a fallu pour cela affronter les températures hivernales, l’éloignement de ce théâtre, la fatigue des fêtes de fin d’année. Mais au final, dans une salle quasi comble, et une voix de Sony Labou Tansi qui s’est magnifiquement incarnée dans la personne de Jean-Félhyt Kimbirima qui a assuré seul, cette prestation scénique.
Mais de quoi parle-t-on ?
Zenouka, le commandant Zenouka est un cancre. Il a fait le désespoir de toute une génération d’enseignant. Mais notre homme a réussi à intégrer une milice. Et il lui a été confié la charge de faire exécuter un colonel félon du nom de Adinonzo. L’occasion est trop belle pour notre Zenouka d’humilier ce haut gradé déchu, et d’affirmer tout le pouvoir qu’il possède sur la vie de ce dernier qu’il va réduire à néant. C’est sans compter sur la perversité de l’officier supérieur qui ne se laisse pas démonter et place une bombe à retardement dans la cervelle notre commandant infortuné.
Jean-Félhyt Kimbirima incarne avec brio les différentes voix de Zenouka, du colonel Adinonso, ou encore et avec beaucoup d’humour, celle de l’épouse de Zénouka. Les passages d’un personnage à un autre sont parfaitement réalisés, et le spectateur ne s’ennuie pas. Loin de la politique, Sony Labou Tansi désosse les assurances de Zénouka, déstabilise le prédateur et le réduit à l’état de zombie. La sexualité prend une dimension importante dans cette pièce pour mieux rendre palpable la déchéance du personnage principal. Cette sexualité si présente dans l’œuvre romanesque de Sony Labou Tansi. Le déroulement de la pièce n’est pas linéaire. La construction de cette dernière s’appuie sur de nombreux flashbacks parfois déroutants. Et voilà que pendant le déroulement de la pièce, il m’est subitement venu à l’esprit : « c’est marrant, cette pièce aurait fait un très bon roman ! ».
Finalement, à quoi joues-tu Sony ?
Sony Labou Tansi, Le point-virguleMise en scène et interprétée par Jean-Félhyt Kimbirima (en photo)

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