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François Hollande (Edito 107)

Publié le 06 novembre 2007 par Exprimeo
La politique a toujours été l'art de la transformation : transformation des mécontentements en votes d'espoir, transformation d'aspirations collectives diffuses en visions claires de société. Pour mettre en oeuvre cet "art de la transformation", l'homme public doit communiquer son message. En la matière, la France a pris du retard. La publicité politique connaît en effet des contraintes d'arrière-garde à l'exemple de l'interdiction des publicités télévisées. Avec des moyens limités quant aux supports autorisés et par le plafonnement des financements, le candidat doit choisir les images qui porteront ses messages en créant si possible un véritable électrochoc. Le rythme de sa communication, sa créativité, ses rebondissements traduisent la réalité de la vie des équipes en présence. La communication devient alors non seulement le contenant du message mais une partie même du contenu : c'est l'apparition en surface de la nature profonde des choses. Il y a souvent des esprits chagrins qui prétendent que bien communiquer c'est la marque de la dévalorisation du fond du message. Pour eux, bien communiquer, ce serait tenter de cacher par la qualité de la forme un contenu qui serait insuffisant. C'est une approche qui est fausse et désormais totalement dépassée. Le style n'est pas une apparence. C'est l'apparition en surface de la nature profonde des êtres et des choses. Le style doit permettre d'assurer la rencontre entre un individu et l'opinion. Le style, c'est l'arme qui va toucher l'attention des citoyens. Chaque jour, une personne est exposée en moyenne à 500 messages. Elle en perçoit de 30 à 80. Moins de 10 d'entre eux vont influencer son comportement. Ce premier point technique permet de ramener les enjeux à leur juste proportion. Si le style d'une campagne ou d'une personnalité n'est pas incisif, il n'y a aucune possibilité de s'introduire parmi ces 10 messages qui vont influencer un comportement. Tout l'enjeu de la communication de François Hollande réside dans ce constat. Il n'est pas assez incisif pour s'inscrire dans le champ d'attention de l'opinion. Pendant des années, la force de François Hollande a été le positionnement de "plus petit dénominateur commun" au sein de la formation socialiste. Ce positionnement est devenu un boulet pour son image de marque auprès de l'opinion. Le parti avait besoin de modération quand l'opinion attendait des messages forts. Le parti attend de la discrétion quand l'opinion appelle de l'enthousiasme. Le parti suppose de la nuance quand l'opinion vit désormais d'absolu. François Hollande a fait vivre un positionnement de Premier Secrétaire qui est la perte de tout candidat à une fonction électorale nationale de premier plan. Il lui faut donc soit changer la fonction même de Premier Secrétaire pour tenter de continuer à l'exercer en retrouvant des bases rendant possible une candidature présidentielle. Soit quitter cette fonction mais en installant un successeur qui accepte la continuité de l'exercice donc la castration face à la présidentielle. Aucune de ces deux hypothèses n'est facile à conduire. En conséquence, le court terme de François Hollande semble pavé de difficultés. Il est en effet très difficile de décoller une image puis d'en faire naître une autre. Cette évolution passe par le temps et par des étapes séparées dans le temps. 2012 est trop proche. F. Hollande ne peut donc penser qu'à 2017 mais d'ici là...

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