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So Hot It Feels Like The Devil's Breath

Publié le 20 décembre 2009 par Juliet
Il s'est passé beaucoup de choses ces trois dernières semaines. Après avoir mis quelques jours à me remettre du somptueux concert de Grizzly Bear, j'ai eu le plaisir de voir Peter Von Poehl en session acoustique au sein même de la cafétaria de Sciences Po et d'échanger quelques mots avec lui. Nous avons eu droit à Going To Where The Tea Trees Are, Story Of The Impossible ainsi qu'à une nouvelle chanson disponible sur l'édition Britannique de May Day, qui si je ne me trompe pas se nomme 28 Paradise. Après ça j'ai eu une poignée de jours de pseudo-répit avant d'aller voir les Horrors pour la troisième fois de l'année. Oui, je me suis sentie obligée, et de toute façon vu l'état de mes finances je ne suis plus à un concert près, j'ai préféré opter pour l'option grève de la faim forcée. Au rythme où vont les choses dans 3 mois j'aurai la silouhette de Coffin Joe, même si je dispose encore d'une sacrée marge. Ces messieurs furent égaux à eux-même et ont livré un excellent concert, avec encore une fois tout Primary Colours (sauf Do You Remember), plus en rappel Count In Fives, Gloves, Sheena Is A Parasite ainsi qu'une reprise de Suicide dont le nom m'échappe. Au passage je vous conseille vivement d'aller lire l'interview de Rhys Webb sur TEAzine, à cette adresse. C'est fort intéressant et plutôt complet. Puis tout le monde aime Rhys, c'est comme Peter Von Poehl un jeune homme charmant et agréable dont on peut difficilement se passer - et si vous avez l'impression que ces derniers temps tout le monde est "adorable" sur mon blog, (à part peut être Jay Reatard), vous avez raison. Je traverse une période de plénitude musicale absolue et il me faut le retranscrire à l'écrit, c'est pas auprès de mes camarades de classe que je vais pouvoir m'épandre en considérations niaiseuses sur le merveilleux monde de l'indie-rock, ils sont pas vraiment très rock'n'roll de leur personne. Bref Horrors très bien, mais la première partie, soit Factory Floor, est vraiment à éviter. Non seulement leur musique est plutôt dénuée d'originalité, mais en plus ils maltraitent des archets innocents et ont un sens du style tout à fait douteux. J'ai pu rencontrer tout le groupe après le concert, ils étaient tous sans exception très sympathiques. Un dernier mot sur les Horreurs: devenir chirurgien et/ou étudier les maths constitue selon Joshua Third le summum du cool. Vous êtes prévenu, si vous le rencontrez, parlez sciences, vous ferez un heureux.So Hot It Feels Like The Devil's BreathEnsuite je me suis retrouvée en fin de semaine à assister au concert de Them Crooked Vultures aux studios 104 de Canal+. 90% des quelques dizaines de places étaient réservées à la presse mais grâce à Anthony j'ai pu assister gratuitement à 1h30 de Josh Homme, Dave Grohl et John Paul Jones. Impressionnant quand même. Histoire de continuer sur ma lancée, je suis allée voir lundi soir les forts doués Neon Indian à l'Espace B. Ils jouaient avec Slaraffenland, un groupe Danois qui aime les plantes et les fleurs et en dispose une quantité effrayante sur scène. Configuration plutôt intimiste, on devait même pas être une centaine dans la salle, ce qui est plutôt appréciable, et le son était vraiment bon. C'était leur premier concert en France et ils ont joué à peu près tout Psychic Chasms, leur excellent debut album. Si l'album ne vous a pas entièrement convaincu de leur potentiel, je vous conseille malgré tout de les voir en concert. En effet, la boîte à rythmes est remplacée par un authentique batteur, ce qui fait une réelle différence. Je ne vous cacherez pas que le leader Alan Palomo possède de plus un jeu de jambes assez intéressant, et que le guitariste arbore tout simplement un des looks les plus fascinants qu'il m'est été donné d'observer au cours de mon existence. Il existe hélas assez peu de photos pouvant en témoigner, mais celle là pourra vous donner une idée. Puis il prend de superbes poses un peu hair metal. Bref ils ont de l'avenir. Et Slaraffenland c'était aussi sympa, je ne connaissais pas du tout mais agréable découverte.Je divague mais avec tout ça je n'ai toujours pas abordé le moment capital de ces derniers jours. Vous vous en doutez, je parle bien du concert de Dieu Julian Casablancas au Bataclan. Cela va sans dire, c'était merveilleux malgré un son vraiment limite sur certains titres, mais de toute façon on s'en fout, Julian était de manière assez peu étonnante irréprochable, plutôt bavard et heureux d'être là, ce qui s'est traduit concrètement par un "je viens me faire tripoter par les premiers rangs pendant River Of Brakelights". De plus Neon Indian a assuré la première partie, j'étais donc absolument comblée même si j'avais un peu l'impression d'être la seule secouer le crâne nerveusement sur Deadbeat Summer. Pour résumer, j'étais un peu en état de choc pendant 50 minutes, coincée avec l'expression faciale du gamin de 4 ans qui ouvre ses paquets le matin du 25 décembre. Au niveau de la set-list, tout Phrazes For The Young - Tourist + un nouveau titre + le titre bonus 30 Minutes Boyfriend + I'll Try Anything Once, la fameuse démo de You Only Live Once. Plutôt court mais très intense, Strokien dans le sens où rien ne dépasse et tout coulait naturellement. Bonheur global. Fin du concert. Nous avions dans la journée sympathisé avec un gars de la sécurité, grâce auquel j'avais pu voir 5 minutes des balances parce que je m'étais mise à lui raconter que les Strokes c'était un peu ma vie. Déjà quand tu te retrouve seul public dans le Bataclan face à Julian et ses gars qui répètent, tu te sens spécial. Le gars revient vers nous (nous = Salomé, Lauriane et moi), et nous dis de rester sur le côté à la fin du concert, pour voir si éventuellement il peut nous faire rentrer backstage. Je précise que nous n'avions rien demandé, j'adore Julian mais ça n'aurait pas été pour moi une raison suffisante pour tout tenter pour le rencontrer. On y croit pas trop mais on le remercie de sa sympathie, on attend sur la côté avec pas mal d'autres personnes mais en gros on s'est fait éconduire par la sécurité.So Hot It Feels Like The Devil's BreathDu coup direction le stand des Tshirts, mais à mi-chemin notre ami vigile nous rappelle et nous fait signe que finalement c'est bon. Je ne vous cache pas que là j'ai vraiment été prise de court, parce que je n'avais vraiment pas prévu de me retrouver backstage avec Julian Casablancas. On s'est fait escorter sous des regards envieux (je comprends) avant de se retrouver quelques instants plus tard dans la loge principale où on trouvait sous une épaisse couche de fumée tous les musiciens du Sick Six, soit le groupe de tournée de Julian, ainsi que les 3/4 de Neon Indian et un groupe de VIP dont aucun ne semblait de nationalité française. En gros on ne savait pas trop où se mettre dans ce joyeux ensemble. Le groupe a alors décidé de se diriger vers le Pop In pour la suite et la soirée, mais nous avons refusé poliment l'invitation, après tout on était quand même là pour Julian et tout ce qu'on savait à ce moment là c'était qu'il prenait une douche en haut et que sa femme très enceinte (Juliet, ah.) était là. Ajoutez à ça sa sobriété, vous n'obtenez pas vraiment le profil type du chanteur qui va se précipiter sur l'after. On attend donc sagement dans la loge en picorant deux-trois chocolats, à peu près incapable de tenir en place. Le manager nous salue et nous donne des setlists. En haut on entend LA voix. La voix finie par descendre à un moment où on ne s'y attendait plus pour récupérer un Fanta dans le frigo. Julian Casablancas est là et nous observe avec un grand sourire. Nous étions 6 fans dans la loge et personne n'est parvenu à articuler quelque chose de plus construit que "Hi!". Il nous déclare "Okey dokey, see you later guys!". Grand silence. On se regarde. La pièce venait d'être engloutie par une vague de charisme brut. Un quart d'heure plus tard il redescend, et là je ne sais plus trop comment ça s'est passé mais en moins de deux, j'étais devant lui à lui parler. Parler à Julian Casablancas. C'est pas le genre de choses qui étaient supposées arriver dans ma vie, c'était pas du domaine du concevable. Toujours est il que comme personne d'autre n'osait dire un mot, j'ai fait de mon mieux.So Hot It Feels Like The Devil's Breath"They say you should never meet your heroes", mais en fait non. Je ne m'étendrai pas sur ce qu'on s'est raconté, mais pour faire court Julian a été d'une gentillesse incommensurable. Je ne veux vraiment pas rentrer dans les détails ici, ça va juste faire pré-pubère, ce gars représente beaucoup trop de choses pour moi. Ca fait bientôt deux semaines que cette rencontre du troisième type a eu lieu et je n'ai toujours pas réalisé. Je ne sais pas comment je suis parvenue à tenir une conversation dans un anglais correct avec cet homme, je ne sais pas comment je suis parvenue à lui parler tout court. 5/10 minutes en sa compagnie, ça peut paraître court mais c'est indescriptible. Je lui ai dis merciAprès ça ma vie s'est retrouvée plongée dans un espèce de tourbillon à base de sales notes, d'alcool, de lassitude et de manque de sommeil. Je me suis retrouvée à la Flèche d'Or entrain d'expliquer à Steven Blood Red Shoes qu'il avait des cheveux magnifiques, chose que je n'ai su que le lendemain grâce à un compte rendu de mes exploits éthyliques par mes amies, puis le weekend on a "interviewé" Wavves au Point Ephémère avec Marie-MDMAZING, et c'était la définition même de "n'importe quoi". Il a été question de viol, de Bikers Lyonnais sexuellement déviants, d'opossum obèse de San Diego et pour finir d'oeufs frits. Le tout s'est terminé dans une loge à observer ces messieurs fumer de la weed dans des bongs de fortune faits de canettes de Kro, en regardant des interviews des Bee Gees. Une sorte de gradation vers le chaos. Le lendemain j'ai vu Paul Banks/ Julian Plenti à l'Alhambra, ce qui m'a réconcilié avec l'existence le temps d'une soirée, puis le jour d'après j'ai enchaîné avec un Bataclan à l'affiche assez somptueuse: Wintersleep/ Maccabees/ Editors. C'était assez grandiose, les derniers ont joué pas loin de 2h, et le dernier album rend beaucoup mieux en live que ce à quoi je m'attendais. Puis j'ai été déconnectée de la vie quelques jours. Et là je suis rentrée chez moi pour les vacances.So Hot It Feels Like The Devil's BreathJe ne sais pas trop ce que me réserve la suite, mais je m'en fous, j'ai rencontré DieuLes photos viennent de là.

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