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I'm Shooting Them Myself, I Should Have Made It Matter.

Publié le 29 novembre 2009 par Juliet
Si vous étiez sur place, vous savez déjà que ce concert a failli ne pas avoir lieu. En effet, après avoir été victime d'un accident de bus il y a un peu plus d'une semaine aux alentours de Munich, les GB ont cette fois ci été lâchés par leur boîte de vitesse entre Amsterdam et Paris. Arrivés sur place assez tôt avec des amis, nous avons pu suivre toutes les étapes du "viendra/viendra pas" et je peux vous assurer que c'était psychologiquement difficile, car dire que j'attendais ce concert avec impatience serait un sacré understatement. Un gars du staff visiblement peu renseigné sur le concert qui devait avoir lieu vient coller une affiche "Julian Casablancas: suite à un gros problème de transport, les portes ouvriront tard, très tard!!!". Forcément gros WTF dans nos rangs, parce que Julian n'était pas vraiment programmé ce soir là. Donc belle organisation. On a obtenu au compte-goûtes des informations souvent contradictoires, de type "avec le couvre feu s'ils arrivent trop tard pas de concert", ou "y'aura un concert mais pas de 1° partie" et finalement on apprend que "s'ils arrivent, ça sera entre 19h30 et 20h. Enfin s'ils arrivent". Bon. On prend notre mal en patience, on fait des interprétations a cappela de Knife et fait des cercles de prières - ok j'exagère peut être. Le pire pour nos nerfs c'est qu'à Pigalle y'a des bus de touristes qui passent toutes les 5 minutes, donc à chaque fois tu ne peux t'empêcher d'espérer que ça soit le bon. Et c'était dur.
I'm Shooting Them Myself, I Should Have Made It Matter.
78 autocars remplis de japonais plus tard, c'est le bon. On aperçoit d'abord Ed Droste, rapidement suivi par le reste du groupe. On notera que Daniel Rossen a véritablement une taille de hobbit. On sent le groupe nerveux et on les observe attentivement déballer leur matériel en 4° vitesse. Il est déjà plus de 20h, mais gros soulagement. On continue à patienter en collant nos oreilles aux portes vitrées de la Cigale, afin de tenter d'identifier quelles chansons ils sont entrain de répéter, ce qui nous a valu quelques regards interrogateurs. On a fini par rentrer dans la salle peu après 21h, et finalement nous avons eu la bonne surprise de constater que Saint Vincent allait quand même (un peu) jouer. Set très court (4 titres seulement) mais de qualité. Déjà de gros applaudissements, on sent le public gonflé à bloc. Elle laisse rapidement la place, j'en profite pour geeker deux minutes histoire de m'occuper et apprend que la date du lendemain, qui devait avoir lieu à Cracovie, a été annulée. On est vraiment pas passé loin du non-concert. Finalement les 4 garçons arrivent sur scène pour régler une dernière fois leurs instruments, et là tonnerre d'applaudissements avant même qu'ils aient joué une seule note. Résultat: festival de sourires reconnaissants sur scène, et salle complètement aux anges. J'étais pour ma part juste devant Chris Taylor, donc éviter la niaiserie ne faisait même pas partie du programme. Beaucoup trop de bonheur avant même la première chanson, le groupe semblait rassuré face l'accueil extrêmement chaleureux qu'ils ont reçu. Ils remercient chaudement et lancent Southern Point.
I'm Shooting Them Myself, I Should Have Made It Matter.
La première chose qui frappe, c'est à quel point tout est bien réglé et parfaitement maîtrisé, alors même qu'ils n'avaient eu que quelques dizaines de minutes pour s'installer. Sur la scène d'un concert de Grizzly Bear il y a une sacrée quantité de câbles, de pédales d'effets et de pots à confiture lumineux, et brancher tout ceci ne doit pas être une mince affaire. Soulagement à l'issue de cette entrée en matière magistrale, on a vraiment affaire à des professionnels. Comme il n'y a vraiment pas de temps à perdre avec ce fichu couvre feu, ils reprennent tout de suite sur Cheerleader, partie intégrante de mon top 3 Veckatimest et encore plus splendide en live. Grizzly Bear c'est déjà transcendant sur disque, mais en live c'est carrément une nouvelle dimension. La proximité avec le groupe y est pour beaucoup, en fait on les entendait même respirer de notre place, et les choeurs et autres harmonies vocales ne s'en trouvaient que magnifiés. Tout s'enchaîne avec fluidité ("No time for chit-chat!" - Ed Droste), Lullabye, Little Brother et puis grosse claque: Knife. La chanson ultime par excellence, j'ai failli défaillir de bonheur quand Chris Taylor a ouvert la bouche pour faire les who-oo-who-oo-oooo introductifs (ce qui n'a d'ailleurs pas manqué de le faire bien rire, je vous le répète, cet homme est la chose la plus adorable qui soit sur Terre). Puis problème technique quand Ed commence sa partie de guitare (seul et unique couac de la soirée d'ailleurs) et ils sont obligés de reprendre, mais ça se fait dans la joie et la bonne humeur. Et là il n'existe pas de mots pour décrire ce qui s'est passé, la sensation de plénitude qu'on a ressenti pendant qu'ils jouaient. Je ne crois pas avoir déjà vécu un tel moment de grâce en live, et pourtant j'ai récemment calculé, j'ai vu environ 68 groupes différents en concert sur ces 3/4 dernières années. Un Fine For Now et quelques louanges plus loin, arrivée d'une invitée surprise ...
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Quelques uns avaient secrètement espéré une venue de Victoria Legrand pour un Slow Life (merci Twilight) ou un Two Weeks, mais c'est Feist, très grande amie du groupe, qui fait son entrée. Elle avait repris Service Bell avec Grizzly Bear pour la merveilleuse compilation Dark Was The Night, donnant au passage une nouvelle vie à cette perle extraite de Horn Of Plenty. Visiblement elle est actuellement entrain d'enregistrer un nouvel album à Paris. Encore une fois c'était magnifique, puis je ne me tarirai jamais d'éloges sur les vocalises de Chris T. Elles se contentent de te transpercer le coeur, et toi tu es condamné à observer ça avec émerveillement. Feist reste sur scène pour Two Weeks, où elle reprend les parties de Victoria. Plus que jamais, la Cigale est aux anges, mais nous étions loin d'être au bout de nos peines, puisque Chris se met à émettre des sons fort étranges de son côté de scène. Dans un premier temps impossible de reconnaître la chanson, et ce n'est que lorsque Ed se met à chanter que je comprends que nous avons affaire à une réorchestration de Colorado. C'était juste poignant. Vient Ready, Able qui n'améliore pas vraiment notre situation (j'en profite pour préciser que les yeux étaient humides dans les premiers rangs, et pas que les miens - Samia, Julie vous vous reconnaîtrez). I Live With You et retour des mouchoirs sur Foreground. Ce qui était vraiment particulier, c'est qu'on passait vraiment du rire aux larmes en un instant. Les deux partis, public et musiciens, avaient tout deux été passablement stressés par la quasi-annulation. Ajoutez à ça le fait que Grizzly Bear n'avait pas joué à Paris depuis près de 3 ans, et vous obtenez un des meilleurs publics auquel j'ai eu affaire. L'attente a rendu la "délivrance" encore plus parfaite. Résultat les acclamations étaient telles qu'ils arrivaient pas à en placer une entre deux chansons. Puis j'ai oublié de préciser que j'avais glissé un petit message à l'adresse de Ed pour l'inciter à reprendre son twitter (@EdwardDroste #missyou). Ce qui avait également beaucoup fait rire Chris T. Oui c'était ma soirée "connivence avec Chris". Je l'aime ce garçon, il est trop talentueux pour être honnête.
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On arrive à la fin, et pendant While You Wait For The Others le sol de la Cigale a rebondi. C'était vraiment particulier. On a Neck, On a Spit, au revoir et surtout merci. Plus belle standing ovation de l'histoire et retour du groupe alors qu'on vient d'atteindre l'heure du couvre feu. Heureusement pour nous c'est une authentique bande de rebelles les Grizzly Bear, et ils ne peuvent s'empêcher de venir nous jouer He Hit Me. Conclusion parfaite à cette soirée, parce que pour résumer, "They hit us and it felt like a kiss."And we knew we loved them.
Les photos viennent d'ici

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