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IV, 3. En salle de vie

Publié le 26 décembre 2009 par Sansmoraline
En salle de vie.
« Et tout de suite sans transition nous vous proposons de passer dans les coulisses du spectacle »…
« Oui c’est ca, tu crois que tu vas m’avoir ! Arrêtes de me regarder salope ! Non, non, je n’entends plus rien ! Laaaa ! »
« Monsieur Nechiche, qu’est-ce qui vous arrive ?! Vous parlez à la télé maintenant ? »
« Ha ! Ha ! Madame la blouse blanche !… »
« Ce sera Sylvie, pour vous… Calmez vous. Pourquoi toute cette agitation ? »
« Regardez bien Madame, ca coupe à chaque fois. Il n’y a pas de ligne droite, de continuité. »
« C’est normale dans les reportages ou pour les films, il doit y avoir des plans séquences… ca zap quoi… pour éviter les longueurs. On est pas dans la vraie vie. »
« Voilà ! Voilà ! »
Dans la salle de soins.
La cadre de soins :
« Qu’en pensez vous docteur ? »
La psychiatre :
« Nous en arrivons au stade ou les neuroleptiques pourraient provoquer un arrêt cardiaque… La dose fait le poison…»
La cadre de soins :
« Je n’ai jamais vu ca dans toute ma carrière ! … »
Un renfort masculin, infirmier :
« C’est un vrai diable ! On arrivera jamais à le casser ! »
La psychiatre :
« Un fort-ça je dirais, oui. De toute manière, nous n’avons ni les moyens, ni l’expertise pour le garder plus longtemps. Dès demain nous l’enverrons à L’U.M.D ( Unité pour Malade Difficile ) de Sarreguemines. »
Une aide-soignante :
« Voila plus de deux semaines qu’il est camisolé, il commence à avoir des phlyctènes… c‘est plus possible ».
Deux infirmiers devant la vitre de protection de l’isolement :
« Cet homme était patron d’une clinique d’esthétique. Il a surpris un jour sa femme dans les bras de quelqu’un d’autre… Devines ce qu’il lui a fait subir ? »
« Une épilation complète ? »
« Tu y es presque… En fait, il l’a ébouillanté dans une baignoire et écorché avec un rasoir… Et attends le meilleur… Il lui a fourré un flacon de parfum dans le minou !… »
« Nom de Dieu ! »
« Il faudra faire attention, on va lui donner la becquée. La dernière fois Pascal, tu sais du Pavillon 15a, il a pris la décision de lui libérer un bras; pour éviter de forcer et de faire une fausse route… Bien mal lui a prit ! … »
« Ouais je sais, l’histoire à fait le tour. Le pauvre, plus d’oreille… Vas devoir mettre des lentilles ».
Entre deux patients dans la cours.
« Tu aurais une cigarette ? »
« T’as vu la vierge, y-a pas écrit la poste ici ? »
« Et un cierge, que je te le foute dans le cul ? »
« Ha ! Ha! Marlboro ? T’es Chrétienne ? Moi je suis Baptiste ? »
« Je suis plus que ca, je suis vierge ! »
« Quel ascendant ? Non, vraiment tu n’as jamais fait crac-crac ? Ha la la ! Je peux t’aider si tu veux. Tu pourrais prendre du plaisir avec moi. Hein ?! »
« J’ai déjà des bébés. Je fais plein de bébés… »
« La vierge a déjà saigné alors ? Tu m’as trompé ! Pourquoi je tombe que sur des traînés ?! »
« De partout. Souvent quand je saigne du nez ils arrivent. Regardes y en a un là ! Et un autre ici ! Je les ai tous sauvé »
« Qué ?! Comment ? Pourquoi ? »
« Il est passé dans les toilettes, mais après je lui ai coupé le zizi, tu sais ?! Et maintenant c’est un ange. Il est là-haut, haut dans le ciel. Personne ne peux lui faire de mal. »
« Messieurs, Dames, traitements s’il-vous-plaît ! »

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