Magazine

Prozac littéraire - 1

Publié le 06 novembre 2007 par Marine G.

"Oh, t'as pas un livre marrant à me conseiller ? C'est dur en ce moment avec le mois de novembre/la vie/Sarkozy/le réchauffement climatique". Combien de fois ai-je entendu cette phrase ces dernières temps ? Du coup, j'ai creusé ma mémoire pour trouver des antidépresseurs littéraires efficaces et sans effets secondaires. Et puis j'ai pensé que ça pouvait servir au-delà du cercle des dépressifs de mon entourage (eh mais je blague !). Je ne peux pas garantir l'efficacité de ma prescription, comme tu sais, les livres sont une affaire personnelle et hautement changeante. Si tu es allergique à l'humour anglais délirant, je te suggère passer ton tour. Mais si tu es désespéré, lecteur du fond du seau (ou en panne de lectures), jette toi sur ces pages de toute urgence, elles pourraient bien te redonner le sourire. 

b46201391bb213604bca2116c93f3294.gif

> Pourquoi j'ai mangé mon père de Roy Lewis

Destination le pléistocène, dépaysement garanti. Edouard, son fils Ernest et le reste de la tribu tente de survivre, d'améliorer leur ordinaire de pithécantropes et parfois - à force de patience et de chance - de faire avancer l'évolution. Roy Lewis répond ici à toutes les questions essentielles : le progrès - pour quoi faire,  comment est né l'amour, comment tailler un silex décent en moins de 2 minutes - et bien d'autres encore. Je viens de le relire (moi aussi j'ai besoin de prendre soin de mon moral) : à l'heure des nano-techno et de nos angoisses écolos, ce livre de 1960 qui n'a pas pris une ride sonne avec plus d'ironie encore. C'est pas juste que c'est drôle : c'est court, fin, très bien écrit et traduit (par Vercors). Réjouissant. 

> Pour le meilleur et pour l'empire de James Hawes

Un Anglais moyen, père divorcé, fauché, amoureux et au bout du rouleau se retrouve largué au milieu d'un jeu de télé-réalité dans la jungle la plus hostile de l'univers : ce n'est que le point de départ, mais je ne voudrais pas te gâcher l'intrigue de ce livre qui vole de délires en délires. A l'arrivée un flingage moral de l'ère Blair et de nos sociétés maudernes - version marrante et pleine de promesses. En refermant ce livre, je me suis demandée pourquoi nous n'avions pas un auteur comme ça en France pour brosser notre portrait sous l'ère Sarkozy*. Si tu en connais, merci de me les signaler de toute urgence. Bon, ceci dit, j'ai pas lu le Yasmina Reza, c'est drôle ?

> J'avais déjà parlé ici d'un homme heureux d'Anton Paasilinna. Je recycle confirme. 

En attendant de te poster la suite un de ces 4, j'ajoute qu'en cas de crise aigue L'enquête corse de Pétillon marche à tous les coups pour moi. 

*En France, on a surtout des écrivains ultra égocentrés (Beigbeder, Houellebecq...), qui ne font rien qu'à se regarder leur nombril d'homme moderne paumé pour en sortir une longue plainte glacée. Ou alors, on a l'auteur social (François Bon, Olivier Rollin), c'est bien, mais alors là c'est pas drole - et pas toujours accessible. Ou alors on a Yasmina Reza. Bref, où sont nos Jonathan Coe, nos James Hawes, nos David Lodge ?? T'en connais toi des auteurs français comme ça ?

La BD, c'est Calvin & Hobbes de Bill Waterson, c'est bien aussi évidemment

 


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Marine G. 2 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte