Mes bonnes résolutions / Partie 1

Il paraît que c'est la période.
Il y a ceux qui optent pour la rentrée des classes, et puis ceux qui attendent la nouvelle année pour s'engager.
Le gros avantage des nombreuses résolutions que certains d'entre nous s'évertuent à prendre en cette période ? Votre épouse (ou votre mari) mise à part s'il s'agit de résolutions visant à modifier sensiblement certains aspects corporels (ex : arrêter définitivement le Maroilles au petit déjeuner...), aucune obligation d'aller au-delà de la déclaration d'intention.
De toute façon il ne viendrait jamais à l'idée de mon épouse à moi d'exiger semblables efforts. Mon bidon est plat comme la Beauce et mon menton n'a jamais tenté de se reproduire.
Aucune obligation disais-je.
Ce qui tombe plutôt bien parce que j'ai souhaité vous faire part des résolutions que, pour la plupart, je m'apprête à ne jamais faire aboutir.

1ère résolution : devenir intelligent.

Probabilités de succès : 3%
Parfait exemple de la résolution qui ne peut être tenue.
Je suis déjà intelligent (cf. 4e résolution prochainement).
Bien que proche du zéro pointé, certains auront toutefois noté que la probabilité de parvenir à rester intelligent n'est pas totalement nulle. Ce constat tend simplement à prouver que la rencontre de cons patentés en 2010 pourrait émousser une disposition gagnée de haute lutte. Bien que peu probable en Islande, l'hypothèse ne doit pas être négligée. Car si j'en juge par les déclarations faites ici ou là par mes compatriotes au sujet de l'identité nationale, la proportion de cons, le plus souvent anonymes, a fortement progressé.

2ème résolution : faire le tour du monde.

Probabilités de succès : 0,001%
Faiblardes donc. Au début j'avais envisagé un tour du monde en voilier. Bien qu'indubitablement motivé, j'ai finalement abandonné l'idée.
Faute de voilier.
Alors dans la mesure où il n'est absolument pas dans mes intentions de faire un tour du monde autrement que caressé par les vents tièdes de l'été et bercé par le claquement musical des vagues sur la coque, il m'a fallu trouver une solution de rechange compatible avec la probabilité d'achèvement estimée en préambule.
J'ai trouvé : en 2010, je ferai un tour du monde en brouette.
Le chiffre ayant été calculé à l'aune de mes chances de trouver un gus enthousiaste à l'idée de me pousser pendant plusieurs mois, il est même probable que mes calculs se soient avérés quelque peu optimistes.

3e résolution : raconter encore plus de conneries qu'en 2009.

Probabilités de succès : 90%.
Ah, on grimpe.
D'ailleurs, j'ai déjà commencé (voir 1ère et 2e résolution).
Évidemment, raconter plus de conneries c'est aussi prendre le risque d'être raillé par certains.
Voire molesté verbalement. Car sur d'autres sites, j'ai pu de temps à autre mesurer les capacités de nuisance de certains lecteurs fort discrets, car le plus souvent anonymes. Conséquences possibles des nombreuses frustrations accumulées dans la journée, les virtuels corbeaux se lâchent sur leur clavier avec une virulence d'autant plus grande qu'aucun cri salvateur n'accompagne leurs éructations manuelles. En tout cas je ne les entends pas.
Sur le moment cet anonymat véhément agace. Il n'est jamais agréable de recevoir des gifles dans le noir le plus complet. Mais à postériori, j'imagine qu'encaisser leurs salves numériques évite à d'autres de s'en prendre plein la tronche.
Je suis un héros.
Pierre m'avait prévenu : "on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde".
Vous reconnaitrez pourtant que jusqu'alors, j'étais plutôt léger, non ? En 2009, mu par le désir de séduire le plus grand nombre, peu habitué aux us et coutumes de la blogosphère et encore surpris d'être lu, je moquais gentiment, j'exposais pudiquement, je m'énervais en souriant.
Période d'apprentissage.
En 2010, je change d'optique.
Je lâche du lest.
Désormais, je me préoccuperai autant des réactions courroucées d'internautes hurlant leur désarroi telles des sopranos médusées, que de l'appétit sanguinaire d'un moustique Guatémaltèque posé sur le cul rose d'un babouin Congolais. C'est dire.
Aidés en cela par une lecture fastidieuse des 110 posts qui précèdent, les autres sauront faire la part des choses. Rédiger quelques chroniques un peu fort de café, voilà ma tasse de thé. Me gausser du quotidien pour le rendre appréciable, ça ne fera pleurer personne. Ou alors de rire et je ne m'en plaindrais pas.
Je tenterai de faire mieux cette année.
9 chances sur 10 de raconter encore plus de conneries en 2010.
Mais 9 chances sur 10.
Je ne maîtrise pas à 100% les bouderies, mélancolies et autres idées noires passagères qui pourraient m'en dissuader.
La faute au climat local sans doute.

à suivre