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VitryJam ou comment montrer un art contextuel... dans son contexte

Publié le 11 janvier 2010 par Blogcoolstuff

VitryJam ou comment montrer un art contextuel... dans son contexte

Pour ceux qui l'ignoreraient encore, qui auraient par exemple oublié les différentes expositions alliant poésie et arts graphiques organisées par le passé, C215 n'est pas seulement un pochoiriste aujourd'hui réclamé un peu partout dans le monde (après l'avoir déjà parcouru dans tous les sens sans y avoir été invité), mais c'est aussi une association créée par le même artiste. Celle-ci a récemment repris la main en proposant un projet hors norme en région parisienne.
Depuis les 19 et 20 décembre dernier, Vitry-sur-Seine accueille en effet chaque mois - le dernier rendez-vous en date a eu lieu pas plus tard que le week-end dernier en présence de Big Jul, Bunka, Mosko, Miette, Niark1, Sadhu, Ben Slow, Spadge, Stoul, Sly2, Takt et Veuch - une exposition collective qui n'en est pas une tant elle renouvelle la manière de montrer (et donc de regarder et de vivre) l'art de rue. Cette exposition intitulée VitryJam, ce work in progress d'un genre nouveau, se déroule dans trois lieux distincts (un loft inhabité situé au 173 de l'avenue Maginot et deux boutiques toujours en activité, Le Monk et Dunia, sises respectivement avenue Maginot et avenue Paul Vaillant-Couturier) ainsi que dans les rues adjacentes. Soit quelque chose comme 600 m2 d'espace d'exposition alliant intérieur et extérieur, privé et public, légal et illégal, vacant et habité, lieux de passage et lieux de station.


VitryJam ou comment montrer un art contextuel... dans son contexte

A chaque rendez-vous les artistes invités ont carte blanche quant à la manière dont ils désirent donner à voir leur travail : ils peuvent aussi bien intervenir à même l'espace disponible qu'y accrocher des travaux ou y proposer des installations plus complexes. D'un rendez-vous sur l'autre certains travaux disparaissent entièrement ou partiellement, d'autres restent et se voient "compléter" ou même détournés par de nouveaux artistes. Au bout du compte, en plus d'avoir ainsi l'occasion de voir certaines oeuvres apparaître en temps réel sous ses yeux, le visiteur a la chance d'assister à une véritable expérience collective lors de laquelle les artistes invités sont amenés a concevoir leur travail non seulement avec l'espace dans lequel il s'inscrit mais aussi en relation directe avec les travaux des autres. On le voit, on est bien loin de ces expositions collectives qui n'ont de collectif que le nom et dans lesquelles des travaux trop souvent disparates et autonomes se côtoient sans véritablement se rencontrer...


VitryJam ou comment montrer un art contextuel... dans son contexte

Autre atout de ces Jams sessions picturales, leur dimension work in progress qui fait que de mois en mois l'"exposition" ne cesse d'évoluer, de se modifier. Rues comme espaces privés proposent ainsi une expérience esthétique toujours renouvelée ou plutôt toujours en train de se renouveler. L'interaction avec l'espace urbain propre au street art se double donc ici d'une interaction spécifique avec le temps (autre que la simple durée de l'altération "naturelle" commune à tous les travaux de rue) et d'une autre conçue par les artistes entre leurs différentes créations.
Le prochain Jam Group Show aura lieu les 13 et 14 février prochain. Clément Laurentin, Jérôme Molard, Dale Grimshaw, Snik, David le Fleming et Roa sont d'ores et déjà annoncés.


VitryJam ou comment montrer un art contextuel... dans son contexte

Toutes les photos illustrant cet article sont de Vitostreet.
Sur la question de la monstration, sinon de l'exposition du street art, lire aussi Street Art vs White Cube.


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